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Politique

Législatives 2024 : les leçons à retenir du premier tour des élections anticipées

Rédigé par Saphirnews | Lundi 1 Juillet 2024 à 08:00

           


CC BY-NC-ND 2.0/Mathieu Delmestre
CC BY-NC-ND 2.0/Mathieu Delmestre
Trois semaines après la dissolution surprise provoquée par Emmanuel Macron à l'issue des élections européennes, les Français se sont massivement mobilisés au premier tour des élections législatives anticipées organisé dimanche 30 juin. Avec un chiffre de 66,7 %, le taux de participation a battu des records jamais vus depuis des décennies, y compris dans des circonscriptions où l'abstention y est habituellement forte comme en Seine-Saint-Denis ou encore dans les départements et territoires d'outre-mer. Une bonne nouvelle pour la démocratie. Mais quel avenir politique signera-t-elle en France ?

Les premières estimations placent le Rassemblement national (RN) en tête avec 33 % des suffrages. Le parti d'extrême droite pourrait passer de 89 à 280 sièges, ce qui lui permettrait d'avoir non pas une majorité absolue (289 sièges sur 577) mais relative : cela dépendra du comportement des électeurs au second tour qui aura lieu dimanche 7 juillet.

Verra-t-on ce qu'il reste du barrage républicain contre l'extrême droite fonctionner ? Le RN est suivi du Nouveau Front populaire regroupant socialistes, écologistes, insoumis et communistes, avec 28 %. Le bloc de gauche améliore son score par rapport à 2022 et peut espérer jusqu'à 165 sièges à l'Assemblée nationale. Sans celui du leader du PCF, Fabien Roussel, battu dès le premier tour par le RN dans la 20e circonscription du Nord.

Du côté de la NFP, par la voix du chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon, le consigne de vote est clair : « Pas une voix, pas un siège de plus au RN. » Ainsi, en cas de triangulaires, et si la NFP arrive en troisième position, les candidats sont appelés a se retirer pour empêcher un adversaire RN d'entrer dans l'hémicycle.

Le défaite est, sans surprise, lourde pour la majorité présidentielle Ensemble, qui récolte 20,4 % des voix, soit dans le meilleur des cas moins d'une centaine de sièges. Un vote sanction contre Emmanuel Macron et son gouvernement dont le bilan est âprement critiqué de toutes parts.

Pour le second tour, le chef de l'Etat a appelé à un « large rassemblement clairement démocrate et républicain » face au RN. Plus tard dans la soirée, le Premier ministre Gabriel Attal a appelé les candidats de la majorité arrivés en troisième position à se désister pour priver le parti de Marine Le Pen d'une majorité.

La défaite est aussi lourde pour Les Républicains (LR), divisés entre partisans de l'alliance avec le RN ou non. Le parti non allié au RN obtient environ 10 % des voix.

La forte progression du taux de participation voit logiquement une multiplication du nombre de triangulaires opposant trois candidats, un record là aussi puisque quelque 300 territoires sont concernés.* S'ouvre dès à présent l'heure des tractations ; une nouvelle campagne est lancée, rien n'est joué. Le second tour, prévu dimanche 7 juillet, promet un grand renouvellement de l'Assemblée nationale... et bien des changements supplémentaires qui ouvriront une nouvelle séquence politique avant la présidentielle de 2027.





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