La discrimination liée à l'origine à l’entrée des écoles privées en France est une réalité désormais chiffrée avec le CNRS, qui a publié le 10 janvier une enquête intitulée « La discrimination à l’entrée des établissements scolaires privés : les résultats d’une expérience contrôlée ».
Celle-ci présente les résultats d’un testing mené auprès de 4 269 établissements privés (3 023 écoles élémentaires et 1 246 collèges) dans toutes les académies françaises entre mars et juin 2011 par trois chercheurs du CNRS, Pascale Petit, Loïc Du Parquet et Thomas Brodaty, qui ont cherché à mesurer la discrimination à l’entrée des établissements privés.
Pour cela, les chercheurs ont « construit de toutes pièces les identités de deux pères fictifs, l’un portant un prénom et un nom à consonance française, l’autre à consonance maghrébine ». A quelques jours d’intervalle, ces pères ont envoyé un message à chacun des établissements testés pour obtenir plus d’informations en vue d’y inscrire leur enfant à la rentrée suivante.
Celle-ci présente les résultats d’un testing mené auprès de 4 269 établissements privés (3 023 écoles élémentaires et 1 246 collèges) dans toutes les académies françaises entre mars et juin 2011 par trois chercheurs du CNRS, Pascale Petit, Loïc Du Parquet et Thomas Brodaty, qui ont cherché à mesurer la discrimination à l’entrée des établissements privés.
Pour cela, les chercheurs ont « construit de toutes pièces les identités de deux pères fictifs, l’un portant un prénom et un nom à consonance française, l’autre à consonance maghrébine ». A quelques jours d’intervalle, ces pères ont envoyé un message à chacun des établissements testés pour obtenir plus d’informations en vue d’y inscrire leur enfant à la rentrée suivante.
Une discrimination à « trois niveaux »
Résultat : une discrimination apparaît clairement. Ainsi, « dans 18% des cas, les établissements privés discriminent le père issu de l’immigration, en donnant à sa demande d’informations une suite moins favorable qu’à celle de l’autre père fictif », peut-on lire dans l’étude.
Cette discrimination « apparaît à trois niveaux », précisent les chercheurs. Ainsi, le père issu de l’immigration obtient le plus souvent aucune réponse à sa requête. C’est le père d’origine maghrébine qui reçoit également le plus de réponses négatives. La discrimination transparaît même au travers des réponses favorables car ce dernier est le plus souvent concerné par la proposition d’un rendez-vous et obtient donc moins de réponses positives fermes.
« Lorsqu’un père issu de l’immigration envoie un court message pour solliciter l’inscription de son enfant dans un établissement privé, avec 67 % de chances il ne reçoit pas aucune réponse, avec 24 % de chances cette réponse est plutôt favorable mais implique des démarches supplémentaires pouvant aboutir au final à la non inscription, avec 4 % de chances la réponse est en revanche explicitement négative et enfin, avec 4 % de chances, il s’agit d’une réponse positive ferme », détaillent les chercheurs.
A l’inverse, si le père d’origine française a également une forte probabilité de non réponses (55 % de chances), « il est concerné de la même façon par un risque de réponse explicitement négative (4 % de chances), mais bénéficie plus fréquemment d’une réponse plutôt favorable (32 % de chances) ou d’une réponse positive ferme (8%) ».
Cette discrimination « apparaît à trois niveaux », précisent les chercheurs. Ainsi, le père issu de l’immigration obtient le plus souvent aucune réponse à sa requête. C’est le père d’origine maghrébine qui reçoit également le plus de réponses négatives. La discrimination transparaît même au travers des réponses favorables car ce dernier est le plus souvent concerné par la proposition d’un rendez-vous et obtient donc moins de réponses positives fermes.
« Lorsqu’un père issu de l’immigration envoie un court message pour solliciter l’inscription de son enfant dans un établissement privé, avec 67 % de chances il ne reçoit pas aucune réponse, avec 24 % de chances cette réponse est plutôt favorable mais implique des démarches supplémentaires pouvant aboutir au final à la non inscription, avec 4 % de chances la réponse est en revanche explicitement négative et enfin, avec 4 % de chances, il s’agit d’une réponse positive ferme », détaillent les chercheurs.
A l’inverse, si le père d’origine française a également une forte probabilité de non réponses (55 % de chances), « il est concerné de la même façon par un risque de réponse explicitement négative (4 % de chances), mais bénéficie plus fréquemment d’une réponse plutôt favorable (32 % de chances) ou d’une réponse positive ferme (8%) ».
Les enfants d'immigrés absents des écoles privées
« Le plus souvent, lorsque le père d’origine maghrébine reçoit une réponse positive ferme, l’établissement a envoyé la même réponse au père d’origine française », est-il remarqué.
Les discriminations à l’entrée des établissements privés, qui procèdent eux-mêmes à la sélection de leurs élèves, sont bien réelles. Pourtant, 97,8 % des établissements privés sont sous contrat avec l’Etat et se plient donc à l’obligation de respecter le principe de non discrimination.
Actuellement, les enfants issus des catégories les plus favorisés y sont surreprésentés. A l’inverse, les élèves ayant des parents employés, ouvriers ou sans profession y représentent seulement 40 % contre 56 % dans le secteur public. Par ailleurs, « les enfants issus de l’immigration sont quasiment absents dans les établissements privés : plus de 99 % des élèves du privé sont de nationalité française, alors que 6 % d’élèves d’origine étrangère constituent les effectif du public ; un résultat comparable concerne la nationalité des parents : plus de 10 % des parents d’élèves dans le public sont étrangers, pour seulement 3 % dans le privé », indiquent les chercheurs.
« Il est possible que peu de familles issues de l’immigration sollicitent une inscription de leur enfant dans un établissement privé », notent-ils. Les discriminations auxquelles elles peuvent s'imaginer être victimes participent en partie à leur auto-exclusion. L'inégalité de traitement des enfants dans le système éducatif privé, constatée par le CNRS, appuie l'idée que la mise en œuvre des politiques de lutte contre les discriminations reste encore limité aux discours pour de très nombreux chefs d'établissements.
Les discriminations à l’entrée des établissements privés, qui procèdent eux-mêmes à la sélection de leurs élèves, sont bien réelles. Pourtant, 97,8 % des établissements privés sont sous contrat avec l’Etat et se plient donc à l’obligation de respecter le principe de non discrimination.
Actuellement, les enfants issus des catégories les plus favorisés y sont surreprésentés. A l’inverse, les élèves ayant des parents employés, ouvriers ou sans profession y représentent seulement 40 % contre 56 % dans le secteur public. Par ailleurs, « les enfants issus de l’immigration sont quasiment absents dans les établissements privés : plus de 99 % des élèves du privé sont de nationalité française, alors que 6 % d’élèves d’origine étrangère constituent les effectif du public ; un résultat comparable concerne la nationalité des parents : plus de 10 % des parents d’élèves dans le public sont étrangers, pour seulement 3 % dans le privé », indiquent les chercheurs.
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