Premier Etat européen à se prononcer par référendum sur le traité constitutionnel européen, l’Espagne approuve le texte à une large majorité. 77 % des votants ont ainsi choisi le camp du « oui ». Cependant, la participation des Espagnols s’est avérée faible puisqu’elle n’a atteint que 42,3 % des inscrits. La commission européenne a quant à elle qualifié ce premier scrutin de « signal fort » adressé aux autres Etats de l’Union Européenne.
« Le soutien que nous avons obtenu aujourd’hui dans ce référendum en faveur de la constitution européenne rend l’Espagne plus forte en Europe et rend l’Europe plus forte ». C’est ainsi que s’est exprimé José Luis Rodriguez Zapatero, président du gouvernement espagnol, après les résultats de la consultation, tandis que le président français Jacques Chirac évoquait « un symbole fort qui montre le chemin aux autres ».
Les Espagnols devaient répondre à la question : « Approuvez vous le traité établissant une constitution pour l’Europe ? ». Au soir de ce dimanche 20 février, les résultats définitifs laissaient apparaître un « oui » franc et massif exprimé par 77 % des votants, tandis qu’un peu plus de 17 % des Espagnols désapprouvaient le traité et 6 % votaient blancs.
Les réactions qui ont suivi ce premier scrutin restent cependant mitigées, eu égard à la faible participation qui a vu 14 millions d’électeurs se prononcer sur 35 millions d’inscrits. Le président de la Commission européenne, le portugais José Manuel Barroso -dont les compatriotes se prononceront sur le traité constitutionnel européen le 10 avril prochain, s’est félicité du fait que « les Espagnols ont dit oui à l’Europe, oui à l’avenir », tandis que l’Espagnol Javier Solana, le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité commune se disait « convaincu que les résultats en Espagne auront un impact positif sur les consultations qui se dérouleront dans d’autres Etats membres de l’UE dans les mois à venir ».
L’opposition espagnole quant à elle, principalement incarnée par le Parti populaire de l’ancien premier ministre José Maria Aznar, et qui a aussi fait campagne pour le « oui », parle d’échec du scrutin. « Ce référendum a été organisé précipitamment, il n’y a pas eu assez de publicité »,a ainsi déploré Mariano Rajoy, chef de file du Parti populaire. Angel Acebes lui a interpellé le chef du gouvernement espagnol en lui enjoignant de reconnaître l’échec de la consultation : « vous devez reconnaître la réalité. Lorsque les Espagnols sont beaucoup plus nombreux à ne pas voter, il s’agit d’un échec pour celui qui a convoqué le référendum, c'est-à-dire le président du gouvernement ».