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Les GI's ont encore frappé

Rédigé par Zaïri Rachid | Mercredi 17 Décembre 2003 à 00:00

Le nouveau tribunal spécial irakien pour les crimes de guerre ne sera pas prêt à juger Saddam Hussein avant des mois, n'excluant pas d'intégrer des magistrats étrangers dans la procédure. Les réactions sont partagées en Irak après la capture du raïs. Certains se réjouissent pendant que pour d'autres la colère gronde. L’arrestation de l’ancien Président irakien n’a pas changé la donne sur le terrain. Les attentats et les manifestations se sont succédés dans les principales villes du pays, ces derniers jours. Les GI’s ont ouvert le feu et tué au moins 17 civils dans diverses altercations ces dernières 24 heures. L'armée américaine a tenu à faire une démonstration de force avec le déploiement de plusieurs centaines de soldats, appuyés par des chars et des hélicoptères d'assaut. La résistance contre les forces d'occupation semble redoubler, alimentées par des manifestations de soutien au raïs déchu.



Le nouveau tribunal spécial irakien pour les crimes de guerre ne sera pas prêt à juger Saddam Hussein avant des mois, n'excluant pas d'intégrer des magistrats étrangers dans la procédure. Les réactions sont partagées en Irak après la capture du raïs. Certains se réjouissent pendant que pour d'autres la colère gronde. L’arrestation de l’ancien Président irakien n’a pas changé la donne sur le terrain. Les attentats et les manifestations se sont succédés dans les principales villes du pays, ces derniers jours. Les GI’s ont ouvert le feu et tué au moins 17 civils dans diverses altercations ces dernières 24 heures. L'armée américaine a tenu à faire une démonstration de force avec le déploiement de plusieurs centaines de soldats, appuyés par des chars et des hélicoptères d'assaut. La résistance contre les forces d'occupation semble redoubler, alimentées par des manifestations de soutien au raïs déchu.

Manifestations de soutien à Saddam Hussein réprimées par la force

Une partie de la population irakienne a manifesté sa colère et son soutien à Saddam Hussein ce mardi. Plusieurs manifestations ont dégénéré comme à Ramadi. Deux Irakiens sont morts, tués par des tirs américains. La manifestation a été réprimée par la force. Dans la ville voisine de Ramadi, environ 500 manifestants se sont rassemblés devant le siège local du gouvernement qu'ils ont pris d'assaut pour y accrocher des portraits de Saddam Hussein aux murs. Les GI's ont ouvert le feu sur la foule hostile.

Le scénario s'est reproduit un peu partout dans le triangle sunnite délimité par les villes de Ramadi-Tikrit et Bagdad. Au total 17 irakiens ont été tués dans diverses altercations ces dernières 24 heures. Ainsi à Tikrit, au Nord de la capitale, l'armée américaine a tenu à faire une démonstration de force avec le déploiement de plusieurs centaines de soldats appuyés par des chars et des hélicoptères d'assaut.

A Mossoul, des étudiants ont exprimé leur soutien à Saddam Hussein. Un millier d'étudiants se sont rassemblés à l'intérieur de l'université, avant de défiler pacifiquement dans les rues, en scandant des slogans hostiles à l'occupation américaine et au Conseil du gouvernement irakien. A Samarra, les forces américaines ont été pris dans une embuscade. Bilan 11 personnes tuées parmi les résistants. Trois soldats américains ont été blessés à Tikrit par l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule.

Selon des témoins, des centaines d'habitants protestant contre la capture de l'ancien président irakien ont provoqué des émeutes lundi soir à Falloudja, où ils ont envahi les bureaux du maire nommé par l'administration américaine du pays. Les villes de Falloudja et de Ramadi, à l'Ouest de Bagdad, ont été le théâtre de manifestations de soutien à Saddam Hussein durant la nuit.

Enfin plus au sud du pays, on se réjouit de l'arrestation de ce week-end. Notamment à Bassorah où des milliers de personnes ont manifesté et demandé la peine de mort. En main des portraits l'Ayatollah Mohamed Sadeq al-Sadr assassiné avec ses fils en 1999.

Saddam Hussein devra rendre des comptes dans son pays

Alors que l'arrestation de Saddam Hussein n'a pas modifié à court terme la donne en Irak, des divergences sur la tenue et la forme du procès de l'ancien dictateur se font déjà jour.


L'ex-président bénéficiera d'un 'procès équitable et juste'. 'Les hommes politiques et le peuple irakien veulent que ce procès soit sans précédent au Proche-Orient', a assuré un porte-parole du Congrès national irakien.

 

Pour l'ancien procureur de l'ONU, Richard Goldstone, il y a 'très peu, voire aucun' procureur irakien ayant l'expérience nécessaire pour poursuivre Saddam Hussein. L'ancien procureur des tribunaux internationaux de l'ONU estime que 'depuis plusieurs décennies il n'y a aucun système judiciaire crédible en Irak'.

 
Le président en exercice du Conseil de gouvernement irakien, Abdel Aziz Hakim, a déclaré que Saddam Hussein serait jugé par le Tribunal pénal irakien et risquerait la peine capitale.

La question de la participation de l'ONU à un procès de Saddam Hussein 'n'est pas sur la table', a déclaré Kofi Annan. Le secrétaire général des Nations unies a en outre demandé la mise en place d'urgence en Irak d'un gouvernement.

La famille de Saddam Hussein a elle aussi fait entendre sa voix en plaidant pour que l'ex-dictateur, aux mains des Américains dans un lieu de détention tenu secret, bénéficie des services d'un avocat -fonction que le français Jacques Vergès serait disposé à assumer- et d'un procès digne de ce nom.

'Nous exigeons un procès équitable, pas un procès organisé par le Conseil de gouvernement désigné par l'occupant', a lancé Raghad Saddam Hussein, fille de l'ancien raïs, sur la chaîne Al-Arabiya. 'Ce procès doit être international. Nous devons avoir le droit de défendre légalement notre père.'

Le Vatican s'est lui aussi exprimé sur ce point par la voix du cardinal Renato Martino, président du Conseil pontifical pour la justice et la presse. Selon lui, Saddam Hussein doit être jugé 'dans un lieu approprié' mais il ne peut être question de la peine capitale. Le prélat a du reste avoué avoir ressenti de la 'compassion' pour le président déchu en visionnant les images de 'cet homme détruit', à présent 'traité comme une bête'.