Dans un article publié par le journal 20 minutes, le quotidien gratuit rapporte que le département des Hauts-de-Seine forme ses fonctionnaires sur l’islam. Approche des élections du bureau exécutif du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) oblige, la préfecture semble se mettre à la page de l’islam de France. Et quelle page ! Les intervenants et les référents de cet islam de France sont pour le moins douteux…
La coïncidence est bien là. Nicolas Sarkozy, nouvellement renommé au ministère de l’intérieur est encore président du Conseil Général des Hauts de Seines. Inutile de préciser que c’est aussi l’homme de l’aboutissement du CFCM.
Son préfet, Michel Delpuech, est à l’initiative d’une conférence sur l’islam dont l’intervenant ne fut autre qu’Antoine Sfeir. Libanais, chrétien de surcroît, il dirige les cahiers de l’orient. Malgré l’officialisation et l’institutionnalisation du culte musulman par le biais du CFCM, le paternalisme semble toujours de mise. Ce n’est pourtant plus le nombre d’intervenants qualifiés et musulmans qui manquent pour expliciter l’islam ; le préfet fait néanmoins appel à Antoine Sfeir…
Mr Sfeir pour expliquer l’islam
Mr Sfeir est donc venu « expliquer les clés de cette religion aux acteurs de terrain qui travaillent principalement dans les quartiers à forte population de culture musulmane, » selon 20 minutes. Au journaliste du quotidien, Michel Delpuech affirme qu’il estime qu’ « il est important que les traditions puissent être respectées, et pour cela elles doivent être comprises ». Et il précise que la formation « porte aussi sur les risques liés à certaines dérives radicales ». Avec Antoine Sfeir comme référant, l’accent risque surtout d’être mis sur ce dernier point.
Environ 140 policiers et fonctionnaires ont suivi cette conférence qui a visiblement suscité l’intérêt. En effet, toujours selon 20 minutes, des personnels de mairie, des fonctionnaires de la politique de la ville sont demandeurs de ce genre de formation.
Si l’initiative peut être saluée en ce sens qu’elle démontre une certaine prise de conscience que le fait musulman est une réalité bien française, le choix des intervenants laisse présager le pire quant à l’objectif premier consistant à réduire les préjugés.