Sur le vif

Les Indigènes de la République sous haute surveillance

| Samedi 14 Juin 2008 à 09:54



Le Mouvement des indigènes de la République est désormais sous haute surveillance. Depuis peu, les services de renseignements ont accentué leur attention sur cette association. Se présentant à l'origine en 2005 comme des «descendants d'esclaves et de déportés africains, filles et fils de colonisés». Ainsi, le 8 mai dernier, jour anniversaire de la répression des émeutes musulmanes de Sétif en 1945, les Indigènes ont animé dans Paris une «marche décoloniale» conviant les «immigrés, noirs, arabes» à pourfendre «la République raciste et coloniale». Avec une bonne dizaine d'associations disant vouloir lutter contre les discriminations, le Mouvement des indigènes a drainé quelque 800 personnes, selon une estimation des renseignements généraux. Les Indigènes font aujourd'hui l'objet d'une note confidentielle de plusieurs pages. Derrière la banderole de tête, des manifestants brandissaient des slogans scandant «Non à l'intégration par le jambon» ou encore dénonçant la  politique occidentale de la domination de la France».
Mais ce sont les déclarations d'Houria Bouteldja, porte-parole du mouvement, qui alimentent à nouveau aujourd'hui la polémique. À l'occasion d'une émission télévisée, cette femme membre du collectif féministe les Blédardes en réaction au collectif Ni putes ni soumises avait déclaré : «C'est le reste de la société qu'il faut éduquer, (…) c'est le reste de la société occidentale… Enfin de ce qu'on appelle, nous, les “souchiens”, parce qu'il faut bien leur donner un nom, les “blancs”.» Le néologisme de « souchiens » a provoqué l'ire au sein du gouvernement.