Votre revue de presse

Les Ouïghours, 17 détenus au statut inédit

Rédigé par lila13@hotmail.co.uk | Samedi 13 Juin 2009 à 09:01



Les 17 détenus ouïghours de Guantanamo, qui pourraient être accueillis à Palau dans le Pacifique et dont le statut est inédit, appartiennent à une minorité turcophone et musulmane du nord-ouest de la Chine, forte de plus de 8 millions d'habitants.

Ils faisaient partie d'un groupe de 22 Ouïghours réfugiés dans les montagnes afghanes pour fuir la Chine, où cette minorité est accusée de mener des actions indépendantistes violentes.

A l'automne 2001, paniqués par les bombardements des Etats-Unis et de leurs alliés contre les talibans, ils ont fui vers la frontière pakistanaise où ils ont été arrêtés par des chasseurs de prime qui les ont vendus aux Américains.

Accusés d'avoir été entraînés dans des camps d'Al-Qaïda, ils ont été transférés sur la base américaine de Guantanamo à Cuba. Ils y ont été déclarés brièvement "combattants ennemis", avant que le Pentagone n'abandonne toute charge, pour la plupart d'entre eux dès 2004. Des tribunaux fédéraux ont ensuite confirmé leur innocence.

Ces détenus sont alors devenus une des nombreuses aberrations de Guantanamo: innocentés et libérables, ils sont toujours enfermés, plus de sept ans après leur arrivée.

Malgré les réclamations de Pékin, Washington refuse de les renvoyer en Chine où ils pourraient subir des persécutions et, avant l'offre d'accueil de la petite île de Palau, un seul pays tiers avait accepté d'ouvrir ses frontières, l'Albanie. Le Canada, l'Australie, l'Allemagne ont été sollicités en vain.

Selon leurs avocats, certains ont été placés à l'isolement ou ont subi des violences même après avoir été blanchis.

Du fait de leur statut inédit, ils sont parmi les plus actifs dans la bataille juridique qui sévit à Washington depuis que des avocats ont pu poser un pied à Guantanamo fin 2004.

En octobre 2008, un juge fédéral a ordonné leur libération immédiate dans la capitale fédérale américaine qui accueille une communauté ouïghoure. Mais le gouvernement Bush a fait immédiatement appel et, en février, une cour d'appel a interdit leur transfert sur le sol américain, renvoyant à l'exécutif le soin de prendre la décision.

L'affaire est désormais entre les mains de la Cour suprême qui doit annoncer fin juin si elle s'en saisit.

AFP / LePoint.fr