Le VIH est un intrus qui a besoin de contaminer les cellules d'un organisme pour se développer. Il ne peut d'ailleurs vivre qu'à l'intérieur de cet organisme et se transmet donc directement d'une personne à l'autre ou indirectement par le contact avec certains liquides biologiques.
Les principales cibles du virus du sida sont les cellules du système immunitaire, notamment les lymphocytes T, qu'il utilise pour se répliquer. Mais le VIH se loge également dans les cellules adipeuses des personnes infectées, selon des médecins français. France Pietri-Rouxel (hôpital Cochin, Paris) et Jacques Leibowich (hôpital Foch, Suresnes), ont découvert par accident la présence du virus dans les tissus graisseux de patients souffrant de lipodystrophie.
La lipodystrophie est l'un des effets secondaires des traitements contre le sida : il s'agit d'une redistribution inégale de la graisse corporelle. Le visage se décharne alors que la graisse s'accumule autour de l'abdomen, de la poitrine et de la nuque. Pour y remédier, de la graisse peut être prélevée sur le corps pour arrondir le visage. C'est en pratiquant ces opérations que le Dr Pietri-Rouxel a isolé des échantillons qui ont été analysés par le Dr Leibowich. A sa grande surprise, il a découvert que le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) était présent dans les cellules graisseuses. Selon les deux chercheurs, le virus utiliserait
Le VIH se sert-il de la graisse comme réservoir ? Les traitements sont-ils responsables de cette ''infection'' des graisses par le virus ? D'autres investigations devront répondre à ces questions. Quoi qu'il en soit, le VIH a la capacité de rester dans l'organisme malgré les traitements. Les spécialistes pensent donc que certaines cellules servent de réservoir.
La difficulté à éradiquer totalement le virus, malgré la puissance des traitements administrés aux patients contaminés, s'expliquerait par la capacité du virus à se dissimuler dans l'organisme, à l'abri dans des réservoirs inaccessibles à la thérapeutique.