Pour la vingtième édition de la rencontre annuelle des musulmans de France, le succès était au rendez-vous. Des dizaines de milliers de visiteurs ont participé à cette gigantesque « foire » musulmane. Conférences, invités de marque et flâneries étaient de mises. Tout un programme géré et organisé par l’UOIF ou Union des Organisations Islamiques de France. Entre bénévoles et salariés, chacun s’affaire à son poste. Stress, coup de gueule, petits bobos, imprévus sont venus ponctuer les journées de ces volontaires, le temps d’un week-end.
Le site du Bourget, qui accueille cet événement, se découpe en plusieurs zones. Tout d’abord, les deux grands volets de cette rencontre, la salle de conférence et la salle d’exposition. Puis se distinguent plusieurs espaces, les salles de prière pour les hommes d’un côté et pour les femmes de l’autre, qui se transforment en un énorme dortoir le soir venu, la garderie pour les enfants et le pavillon, qui accueille les invités.
Plan vigipirate au Bourget
Pour un évènement de cette envergure, la sécurité est impérative. Elle est réalisée par des bénévoles et des salariés d’une agence de sécurité. Alliance complémentaire du professionnalisme et de l’entraide. Ils sont remarquables de part leurs gilets, bleus ou rouges pour les volontaires, et le fameux « bombers » noir du parfait agent de sécurité.
Rachid Dos santos est un de ces « ADS PRO » ou Agent de Sécurité Professionnel. Il nous explique qu’ils sont trente « ADS PRO » sans compter les agents bénévoles de l’UOIF. Ils sont chargés de gérer les flux des entrées et des sorties, tant au niveau des caisses, de la salle d’exposition que de la salle de conférence.
« Dans l’ensemble ça se passe bien…les gens sont lourds mais pas tous... les gens ne sont pas habitués à la masse, à cette foule. » Il avoue une certaine tension ambiante. Obligé de répéter à longueur de journée les mêmes phrases : « non, la sortie c’est par-là... votre badge s’il vous plaît » Leitmotiv d’un agent consciencieux.
Certains incidents se produisent qui viennent rompre cette routine. Dimanche 20 avril, l’alarme incendie s’est déclenchée. Ce n’était en fait qu’une fausse alerte. Vent de panique sur le Bourget mais qui n’a pas fait de vague. Les petits bobos sont aussi de la partie. Chute malencontreuse, malaise de femmes enceintes. Heureusement, ces malades sont pris en charge par les pompiers, et aucune conséquence grave n’a été répertoriée.
« Djamel …est attendue à l’accueil »
Le micro retentit une énième fois. Encore un enfant perdu qui vient de se déclarer à la salle d’exposition. Elle est devenue une plaque tournante du salon. Objets trouvés, enfants perdus, renseignements en tout genre, pas une minute de répit. Cette fois-ci, c’est une femme qui cherche son mari. A l’heure de la prière, le micro se transforme en porte-voix d’un muezzin qui fait l’ « adhan » ou appel à la prière. Il devient plaintif lorsque ce sont des voitures qui gênent aux abords du site.
Et toujours ces personnes en gilets bleus ou rouges qui gèrent la bonne tenue de cet accueil. M. Kaddour, vient du Havre, son association est membre de l’UOIF. Et depuis 1996, il fait parti de l’organisation. Pour ce début de week-end, il aura tout vu, objets trouvés : portable, porte-feuille, clé de voitures… , enfants perdus et joie des parents qui les retrouvent.
Les stands les plus demandés seraient ceux du Secours Islamique, Jedis pour les cassettes des conférences et les librairies qui ne manquent pas d’attirer la foule. Foule présente aussi aux conférences.
« Participer fisabililah »
Conférences où Asma Moukrim opère depuis 3 jours. Elle est un « gilet rouge ». Elle se considère comme quelqu’un de très actif, toujours dans le milieu associatif. Elle est venue l’année dernière au « Bourget » comme simple visiteur, ce qui lui a donné envie d’y participer « fisabilillah ». Son planning est chargé cette année : 8h-minuit samedi et 9h-minuit dimanche. « J’aime bien m’intégrer dans le milieu, côtoyer les gens » Elle a reçu toutes les instructions dans une réunion préalable à la rencontre : « ne pas laisser les allées encombrées, ne pas laisser les gens rester debout ou encore leur spécifier l’interdiction de filmer'.
Elle a assisté à plusieurs conférences et aux évènements les plus marquants dont l’allocution de Nicolas Sarkozy , sifflé et acclamé par le public, les pleurs de Hassan Iquioussen, submergé par l’émotion et la cohue lors de la conférence de Amr Khaled, véritable star de la communauté musulmane arabophone. Asma n’en revient pas : « Pour Amr Khaled, il y avait un monde fou, il y avait du monde jusqu’à la sortie et jusqu’au podium, et franchement il a reçu « Istikbal Har » (accueil chaleureux).»
Le pavillon V.I. P
Le pavillon accolé à la salle de la conférence est un passage obligé pour les conférenciers et invités de marque qui sont amenés à prendre la parole. Samedi 18 avril, un pot de bienvenu était organisé qui se déroulait dans cette salle de réception. L’UOIF y présentait son organisme et certaines de ses associations. Le soir venu, le pavillon a accueillit Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur qui a répondu aux questions des journalistes.
Ce pavillon se transforme aussi en salle de prière pour les invités ou la direction.
Après la prière, petits moments de détente, de discussions, pour un espace isolé du bruit. Certains se postent devant la télévision qui diffuse la chaîne qatarie « Al-Jazira ».
Pavillon aux multiples facettes qui ne laisse pas entrer qui veut.
Cette vingtième rencontre des musulmans de France doit s’achever lundi 21 avril à 14h. Et ils se donneront rendez-vous l’année prochaine.