La crise économique qui secoue l’Europe a encouragé la pauvreté. Pourtant, six pays européens (l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque, le Danemark, et la Suède) s'opposent au maintien en l'état du budget annuel du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD). Il permettait jusque là d’assurer une aide alimentaire à plus de 13 millions de personnes dans 19 des 27 Etats de l'UE, principalement en Italie, en Pologne et en France.
« Nous n'avons rien contre l'aide aux nécessiteux, mais cela relève de la politique sociale, qui est du ressort des Etats membres », a commenté un diplomate d'un de ces six pays, qui se basent sur un arrêt rendu en avril dernier par la Cour européenne de justice. Celle-ci a en effet jugé que le PEAD avait été dénaturé au fil des ans - les surplus agricoles qui l'alimentait ayant disparu - et que l'aide aux démunis ne doit pas relever de la Politique agricole commune (PAC), qui finance aujourd'hui ce fonds.
Face à cette minorité de blocage, le programme pourrait ainsi passer de 480 millions d'euros par an à 113,5 millions d'euros, soit une diminution de 76 % en 2012. La part de la France sera réduite de 80 %, passant de 72 à 15 millions d'euros. Soit 130 millions de repas en moins alors même que l’Hexagone compte pas moins de quatre millions de pauvres sur les 13 millions en Europe.
« Nous n'avons rien contre l'aide aux nécessiteux, mais cela relève de la politique sociale, qui est du ressort des Etats membres », a commenté un diplomate d'un de ces six pays, qui se basent sur un arrêt rendu en avril dernier par la Cour européenne de justice. Celle-ci a en effet jugé que le PEAD avait été dénaturé au fil des ans - les surplus agricoles qui l'alimentait ayant disparu - et que l'aide aux démunis ne doit pas relever de la Politique agricole commune (PAC), qui finance aujourd'hui ce fonds.
Face à cette minorité de blocage, le programme pourrait ainsi passer de 480 millions d'euros par an à 113,5 millions d'euros, soit une diminution de 76 % en 2012. La part de la France sera réduite de 80 %, passant de 72 à 15 millions d'euros. Soit 130 millions de repas en moins alors même que l’Hexagone compte pas moins de quatre millions de pauvres sur les 13 millions en Europe.
Le lobbying, la dernière chance des ONG
Crée en 1987 à l’appel de Coluche, fondateur des Restos du Cœur, le programme européen est bel et bien remis en cause. Les 240 organisations caritatives qui dépendent de l’aide de Bruxelles s’indignent et tirent la sonnette d'alarme. Menacés par l’arrêt des subventions européennes, les Restos du Coeur, le Secours populaire, la Croix-Rouge et la Fédération française des banques alimentaires (FFBA) ont appelé les ministres à « prendre leurs responsabilités » pour éviter « une crise humanitaire » et « un tsunami alimentaire » dès 2012.
« L’Union européenne consacre actuellement 1€ par habitant et par an pour défendre le principe, élémentaire et fondamental, du droit à l’alimentation de ses citoyens. Est-ce vivre au-dessus de nos moyens que de consacrer 1€ par habitant et par an pour permettre aux millions d’européens qui n’ont pas les moyens de se nourrir de pouvoir le faire à peu près dignement ? », interroge Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen.
A l'issue d'une réunion de « la dernière chance » à Bruxelles entre les ministres européens de l'agriculture, il a été décidé, mardi 20 septembre, de reporter à octobre leur décision d'officialiser la baisse des fonds alloués au PEAD. Cependant, si aucun des six Etats ne changent d’avis d’ici là, l'Union européenne devrait prendre une décision en leur faveur. La France, qui se livre avec ses partenaires à un fort lobbying auprès des sceptiques, espère pouvoir faire voler en éclats la minorité de blocage.
« L’Union européenne consacre actuellement 1€ par habitant et par an pour défendre le principe, élémentaire et fondamental, du droit à l’alimentation de ses citoyens. Est-ce vivre au-dessus de nos moyens que de consacrer 1€ par habitant et par an pour permettre aux millions d’européens qui n’ont pas les moyens de se nourrir de pouvoir le faire à peu près dignement ? », interroge Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen.
A l'issue d'une réunion de « la dernière chance » à Bruxelles entre les ministres européens de l'agriculture, il a été décidé, mardi 20 septembre, de reporter à octobre leur décision d'officialiser la baisse des fonds alloués au PEAD. Cependant, si aucun des six Etats ne changent d’avis d’ici là, l'Union européenne devrait prendre une décision en leur faveur. La France, qui se livre avec ses partenaires à un fort lobbying auprès des sceptiques, espère pouvoir faire voler en éclats la minorité de blocage.