Le guide du Mario intergalactique
Super Mario Galaxy sur Wii
Le plombier moustachu fête son grand retour sur console de salon après un Mario 64 et un Super Mario Sunshine très réussis. Une fois de plus, le plus célèbre des personnages vidéoludiques s’impose dans un titre remarquable. Il révolutionne tout simplement le jeu de plateforme grâce à un élément manié à la perfection : la gravité. Pour sauver sa belle, encore une fois la Princess Peach prisonnière du méchant Bowser, Mario va explorer ni plus ni moins que l’espace entier. Le jeu vous propose de passer de satellite en galaxie, de débris stellaires en atomes de planète. Et partout il faudra retrouver les 121 super étoiles, éparpillées dans toutes les voies, lactées ou non. Le jeu se savoure par petites touches, chaque mini-monde possédant son propre thème, sa propre gravité et sa propre idée géniale. Ce volet en fourmille et ne cesse d’étonner le joueur. D’autant plus que la wiimote et le nunchuk renforcent les impressions d’explosion, de décollage en fanfare, de vol aérien, ou d’atterrissage en finesse. Les commandes seront utilisées différemment lorsque Mario se retrouve dans une bulle d’aire, agrippé à un pétale de fleur, marche sur un ballon ou à se raccroche sur un alvéole de miel.
La difficulté et la durée de vie sont calculées de manière à satisfaire tous les types de joueurs. Il vous faudra récupérer 60 étoiles pour finir le jeu, ce qui n’est pas très difficile. Par contre, le défi s’annonce intéressant pour les collectionneurs d’astres, qui devront enchainer galaxie sur galaxie, revisiter les différents mondes lors d’arrivées de comètes blanches, rouges ou sombres, défier tous les boss avec un seul point de vie, battre le double maléfique de Mario à la course ou refaire les niveaux en contre la montre pour tout récupérer. L’aide de Luigi ou d’un coéquipier ne sera alors pas de trop ! Tout comme les transformations en Mario-Abeille, Mario-Fantôme, Mario de Feu, de Glace, Mario Ressort ou Arc-en-ciel… Comme d’habitude, les personnages récurrents et si attachants de la série seront présents. Chez les méchants comme chez les gentils puisque les Toads, ou petits champignons sur pattes, exploreront aussi les grandes étendues d’en haut, et vous aideront à débusquer les étoiles à bord de leur vaisseau spatial en forme de… champignon ! Tout ce beau monde est au service d’Harmonie et des Lumas, petits êtres qui raffolent de fragments d’étoile. C’est elle qui héberge Mario sur sa magnifique station spatiale, l’observatoire de la comète, véritable QG du jeu, un peu comme le château dans Mario 64. C’est d’ici que vous partirez sur des mondes alambiqués, qui peuvent disparaitre au fur et à mesure de votre progression, au royaume des abeilles, sur des débris intergalactiques ou sur des atomes uniquement recouverts de chaises longues, de parasols, de coquillages, avec une plage… et la mer. Sur ce, bon voyage !
Une lame dans la foule
Assassin's Creed sur PS3 et Xbox 360
Ce jeu vous propose d’incarner un assassin. Pas forcément très original au premier abord. Sauf qu’il s’agit d’Altaïr, de l’ordre des Hashâchines, et que l’action se déroule en Terre Sainte en 1191, durant la Troisième Croisade. Richard Cœur de Lion et Saladin s’affrontent pour le contrôle de Jérusalem. Et vous allez devoir éliminer tous ceux qui s’opposent à la paix, quel que soit leur camp. Fidèle au crédo de votre secte, vous devez déjouer un complot d’Acre à Damas, en passant par Jérusalem. Il fallait de l’ambition pour oser modéliser un tel décor. Pari tenu, car pour la première fois, j’ai réellement pris un claque en ce qui concerne les graphismes. Ce jeu est tout simplement splendide. Les trois villes sont colossales, fourmilles de passants, de balcons, de minarets, de clochers, de places publiques, d’orateurs, de voleurs, de marchands, de gardes, d’érudits, de mendiantes, de fous, de soldats et de templiers. Aucune rue ne se ressemble, aucune pierre. L’architecture des bâtiments varie comme dans une vraie ville. Les remparts, les palmiers, le royaume qui sépare les cités et qui peut être parcouru à cheval… Du souk de Damas au port d’Acre, des montagnes de Masyaf au Dôme du Rocher à Jérusalem. Tout sonne juste. Une simple balade suffirait à enthousiasmer le joueur, mais vous avez différentes missions à remplir.
Trois villes composées de trois quartiers chacune, donc neuf histoires et neuf cibles à éliminer. Que ce soit des marchands d’esclaves, des vendeurs d’armes, des médecins tortionnaires, ou des personnages rendus fous par l’exercice du pouvoir, il vous faudra enquêter. Traverser toutes les ruelles, écouter les conversations des passants, dérober des cartes, interroger de manière musclée, se faufiler, se rapprocher discrètement de sa cible, et lui prendre la vie en l’effleurant. Car Altaïr est très certainement le plus doué des assassins. Il peut escalader n’importe quelle façade d’immeuble, sauter de toits en toits avec une aisance déconcertante, se réceptionner avec une habilité inouïe, gravir les plus hautes tours et s’élancer dans les airs sans craindre le vide, lors de sauts dit « de la foi » particulièrement impressionnants. C’est aussi le meilleur arme en main. Epée longue ou courte, il possède la meilleure garde, les meilleurs réflexes, les parades les plus efficaces, les coups les plus mortels. Et une classe folle dans n’importe quelle situation, sous son capuchon blanc…
Le challenge s’annonce corsé pour les puristes, qui chercheront à récupérer tous les drapeaux cachés dans le jeu, à remplir chaque objectif, à atteindre tous les ennemis, a tout escalader ou à secourir tous les citoyens malmenés, ce qui mettra la population de votre côté. Le jeu fini cependant par être un peu répétitif. On lui pardonne totalement, comme on pourra lui pardonner ses ellipses futuristiques tirées par les cheveux, mais qui donnent finalement encore plus envie de voir la suite !
L’univers ne suffit pas
Mass Effect sur Xbox 360
Bienvenue dans l’espace. Voici l’accueil que vous promet l’excellent Mass Effect. Le dernier-né du studio Bioware, réputé pour ses jeux de rôles sur consoles et PC, est définitivement l’un des gros de cette fin d’année. Vous incarnez le commandant Shepard, représentant de la race humaine sur des mondes peuplés par différentes races extra-terrestres. Vous êtes lancé sur les traces de Saren, un agent du SPECTRE, soupçonné de vouloir détruire l’humanité. L’histoire semble simpliste, mais les subtilités du scénario et le mécanisme du jeu apportent un tout autre regard sur son déroulement. Mass Effect est le premier volet d’une trilogie, dont l’envergure et la profondeur s’annoncent dignes de Star Wars.
Attention les yeux, car c’est un beau jeu. Les graphismes sont soignés tout comme l’animation et les doublages et les personnages très détaillés. La création du héros s’effectue très simplement de A à Z. On choisit la classe, le sexe, la forme du visage mais aussi une partie de son histoire qui influera plus tard les dialogues du jeu. Ces derniers font partie des plus dynamiques de l’histoire des jeux vidéo actuels. Un système d’orientation de réponse s’offre à vous avant même que votre interlocuteur n’ait fini de parler. Le choix de réponse effectué, votre personnage répondra avec un naturel déconcertant. Le doublage et la qualité des dialogues sont exemplaires. Le système de combat mérite aussi son lot d’éloges. Dès qu’il est engagé, la caméra se positionne à la troisième personne au-dessus de l’épaule du héros. La visée se fait naturellement, le choix des armes et des « pouvoirs » s’effectue en figeant l’action, permettant au joueur de mieux situer ses ennemis et de préparer sa stratégie.
Tant de bonnes choses et pourtant quelques défauts viennent parfois gâcher le plaisir de jeu. D’abord l’environnement ambiant, qui donne souvent un sentiment de vide, on se sent loin des villes grouillantes d’Assassin’s Creed. Ensuite la durée de vie semble un peu courte pour un jeu d’un studio qui nous avait habitué à plus dense et plus long. Et enfin le Mako vaut à lui tout seul la palme de l’étrangeté. Savonnette ambulante, ce petit véhicule, qui permet d’explorer des surfaces planétaires, se contrôle comme une balle rebondissante. Les embardés au moindre choc peuvent provoquer une bonne dose d’agacement. Englobés dans un jeu venu d’une autre dimension, ces défauts sont vite pardonnés et le plaisir ludique revient très vite. Car Mass Effect est un grand jeu de rôle sur console. Une expérience galactique comme on nous trouve trop peu dans les salons.