Les élus issus des minorités visibles ne sont pas épargnés par le racisme en France. Selon une étude du cabinet Solis parue mardi 7 janvier, près d'un élu local de la diversité sur deux (47 %) déclare avoir été victime de propos racistes au cours des cinq dernières années. Ces propos provenant de sources multiples sont en majorité tenus par des habitants de leur commune (51 %).
Plus encore, l’enquête relève que les élus de leur propre conseil municipal (40 %) et les membres de leur entourage politique (34 %) ne sont pas en reste, faisant dire que le racisme est un fléau très ancré dans la classe politique. Les propos racistes sont également relayés par d’autres voies (12 %) comme des lettres anonymes.
Plus encore, l’enquête relève que les élus de leur propre conseil municipal (40 %) et les membres de leur entourage politique (34 %) ne sont pas en reste, faisant dire que le racisme est un fléau très ancré dans la classe politique. Les propos racistes sont également relayés par d’autres voies (12 %) comme des lettres anonymes.
Une parole raciste libérée dont ils sont victimes
Trois élus sur quatre (74 %) estiment que la parole raciste s’est libérée ces cinq dernières années, quel que soit le lieu (Internet, médias, espace public). Un « chiffre sans doute amplifié par la période de réalisation du sondage en plein "feu médiatique" à la suite des attaques contre Christiane Taubira », juge Solis. « De fait, les récentes controverses à caractère raciste exposant de nombreuses personnalités politiques nationales sont l’expression symptomatique d’un mal plus profond, touchant également les élus de la base », ajoute le cabinet spécialisé dans les études de marketing.
Les résultats de cette enquête sont le fruit d’interviews menées par téléphone entre le 18 novembre et le 3 décembre 2013 avec 223 élus locaux, conseillers municipaux et adjoints au maire, de 92 communes de l’Île-de-France, issus de l’immigration extra-européenne (Afrique, Maghreb et Asie) ou des DOM. Le profil de l’élu local type est « dominé par les quadras » nés en France ou arrivés très jeunes, actifs d'au moins une association et pour la plupart diplômés de l’enseignement supérieur. Il « tranche généralement avec le profil des parents, ouvriers ou employés le plus souvent », précise Solis.
Les résultats de cette enquête sont le fruit d’interviews menées par téléphone entre le 18 novembre et le 3 décembre 2013 avec 223 élus locaux, conseillers municipaux et adjoints au maire, de 92 communes de l’Île-de-France, issus de l’immigration extra-européenne (Afrique, Maghreb et Asie) ou des DOM. Le profil de l’élu local type est « dominé par les quadras » nés en France ou arrivés très jeunes, actifs d'au moins une association et pour la plupart diplômés de l’enseignement supérieur. Il « tranche généralement avec le profil des parents, ouvriers ou employés le plus souvent », précise Solis.
Des élus « comme les autres »
« Loin des clichés communautaristes », 59 % se définissent comme des « élus comme les autres ». 33 % se déclarent comme des « élus différents des autres », se qualifiant, pour ne citer que quelques exemples, comme « élu de terrain », « élu actif » « élu représentatif de sa ville », « élu humaniste » ou « élu multiculturel ». Seuls 8 % d’entre eux se déclarent comme des « élus issus de l’immigration ».
D’ailleurs, très peu motivent en premier lieu leur engagement politique local par leur volonté de faire entendre les besoins d’une génération (6 %), d’un quartier (5 %) ou d’une communauté issue de l’immigration (4 %), mais plutôt par leur envie de participer à l’essor de leur ville (34 %), de faire avancer des idées politiques (25 %) et de faire entendre les besoins des habitants de leur ville (25 %).
Ils sont 73 % à estimer que la composition du gouvernement actuel reflète mal la diversité multiculturelle du pays. « Cette vision est probablement biaisée par le déficit de notoriété de certains membres du gouvernement et "l’effet loupe" de l‘Île-de-France, région d’accueil traditionnel de l’immigration qui en fait un des territoires les plus métissés de l’Hexagone », indique Solis. En revanche, le jugement s’inverse sur le plan local : 60 % d’élus déclarent que leur conseil municipal reflète bien la diversité de leur commune.
D’ailleurs, très peu motivent en premier lieu leur engagement politique local par leur volonté de faire entendre les besoins d’une génération (6 %), d’un quartier (5 %) ou d’une communauté issue de l’immigration (4 %), mais plutôt par leur envie de participer à l’essor de leur ville (34 %), de faire avancer des idées politiques (25 %) et de faire entendre les besoins des habitants de leur ville (25 %).
Ils sont 73 % à estimer que la composition du gouvernement actuel reflète mal la diversité multiculturelle du pays. « Cette vision est probablement biaisée par le déficit de notoriété de certains membres du gouvernement et "l’effet loupe" de l‘Île-de-France, région d’accueil traditionnel de l’immigration qui en fait un des territoires les plus métissés de l’Hexagone », indique Solis. En revanche, le jugement s’inverse sur le plan local : 60 % d’élus déclarent que leur conseil municipal reflète bien la diversité de leur commune.
Prêts à se lancer dans la bataille des municipales
Une forte proportion (77 %) envisage de se présenter à nouveau aux élections municipales de 2014. Parmi eux, 14 % déclarent qu’ils conduiront leur propre liste et 52 % souhaitent figurer dans les premières positions des listes et briguer un poste d’adjoint au maire. « Sous réserve des discussions avec les instances des partis politiques dont ils sont adhérents », ils n’excluent pas d’étendre leurs ambitions politiques pour d’autres mandats électifs en se présentant notamment aux élections européennes (9 %), qui auront lieu en mai 2014.
L'étude du Haut Conseil à l’intégration (HCI) avait montré que les élus extra-européens étaient passés de 1 069 en 2001 à 2 343 en 2008, dont un millier en Île-de-France. « Compte tenu, notamment, de la mécanique des évolutions démographiques, » le nombre de ces élus devrait s’accroître significativement dans les villes des grandes agglomérations urbaines des régions Île-de-France, PACA et Rhône-Alpes, prévoit Solis.
L'étude du Haut Conseil à l’intégration (HCI) avait montré que les élus extra-européens étaient passés de 1 069 en 2001 à 2 343 en 2008, dont un millier en Île-de-France. « Compte tenu, notamment, de la mécanique des évolutions démographiques, » le nombre de ces élus devrait s’accroître significativement dans les villes des grandes agglomérations urbaines des régions Île-de-France, PACA et Rhône-Alpes, prévoit Solis.
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