Mardi, en France, les enseignants et professeurs ont défilé dans les rues dans toutes les grandes villes de France. Les employés du gouvernement protestent contre la politique menée en matière d’enseignement. La grève a été surtout suivie dans l’enseignement primaire, le collège et les aides éducateurs plus touchés par les nouvelles lois éducatives qui devraient entrer en vigueur dès la prochaine rentrée. Les professeurs réclament plus d’effectifs pour l’éducation nationale, plus de moyens
Cette fois-ci, les récentes annonces de Luc Ferry sur le nombre de postes mis au concours de recrutements cette année (30.000) et une rallonge de 5.000 postes d'assistants d'éducation pour remplacer 'pions' et aides-éducateurs l'an prochain, ne semblent pas avoir été suffisants pour désamorcer totalement la grogne enseignante.
Initiatives politiques
'Prendre le risque de mettre toutes les revendications sur les moyens et les aspects purement quantitatifs, c'est prendre le risque d'exaspérer l'opinion publique qui ne comprend pas qu'on ne s'attaque pas aux dossiers sérieux', met-il en garde. Réaffirmant que l'éducation restait 'la priorité des priorités', le ministre de l'Education, Luc Ferry, a lancé une mise en garde aux grévistes. 'Prendre le risque de mettre toutes les revendications sur les moyens et les aspects purement quantitatifs, c'est prendre le risque d'exaspérer l'opinion publique qui ne comprend pas qu'on ne s'attaque pas aux dossiers sérieux', a-t-il dit.
A la surprise générale, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a décidé il y a quinze jours que les enseignants échapperaient en partie à la cure d'austérité redoutée par les fonctionnaires.
Luc Ferry avait annoncé l'ouverture de 30.000 postes au concours des enseignants, soit la quasi-totalité des départs à la retraite, et le recrutement de 16.000 postes d'assistants d'éducation pour la rentrée de septembre afin de compenser la suppression de 5.600 postes de surveillants et le départ progressif de 20.000 aides-éducateurs.
Toutefois, les syndicats ont été peu sensibles à ce geste qu'ils jugent insuffisant, surtout dans le primaire. 'Le compte n'y est pas', a déclaré le Snuipp-FSU, majoritaire dans le premier degré.
Revendications
Ces revendications se sont exprimées dans la rue, notamment à Marseille, où près de 7.000 personnes, selon les organisateurs, environ 3.000, d'après la police, ont manifesté dans le calme entre le siège de l'inspection académique et le Vieux-Port. En tête de cortège, une banderole réclamait une 'priorité pour l'éducation'. Enseignants, directeurs d'école et emplois-jeunes ont notamment demandé 'davantage de moyens humains et financiers ».
A Bordeaux, entre 1.000 et 2.000 enseignants, aides-éducateurs et surveillants, selon la police, ont défilé dans le centre-ville derrière une banderole dénonçant la 'politique anti-sociale' du gouvernement, au cri de : 'les surveillants, c'est important'.
Sur des pancartes, on pouvait lire: 'Un budget pour l'éducation, pas pour la guerre' ou 'Jules Ferry a créé l'école, Luc Ferry la démantèle'.
A Paris, les manifestants partis de l'Odéon ont marché jusqu'aux abords du ministère de l'Education aux cris de 'Raffarin, des moyens'.
'Priorité à l'éducation, résorber la précarité, programmer les recrutements, tous fonctionnaires de l'Etat', indiquait la banderole ouvrant le cortège
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