Loin de refermer ce dossier, après l'accord donné au gouvernement par la CFDT et la CFE-CGC, les fédérations de fonctionnaires, très critiques sur les « concessions de dernière minute » obtenues au cours d'une « pseudo-négociation », se disaient samedi prêtes à « amplifier l'action ». En tête de la contestation : les enseignants.
Leur irritation n'a pas été atténuée par la compassion de leur ministre Luc Ferry qui s'est dit vendredi après-midi « parfaitement conscient » de leur « profond désarroi ». Les professeurs apparaissent déterminés à étendre leur mouvement, de la maternelle à la fac.
Budget, décentralisation, retraites…
Contrairement aux autres catégories de la fonction publique, les retraites ne sont pas la première cause de cette fronde qui s’étend chez les enseignants. Leurs préoccupations sur les trois chantiers lancés simultanément par le gouvernement (problèmes budgétaires et statutaires, décentralisation, outre la réforme des retraites) semblent partagés par une majorité de Français.
Selon un sondage Louis Harris-AOL-Libération à paraître lundi, la réforme de l'Education nationale recueille 54 % d'opinions défavorables. Le mouvement est amplifié par la grogne dans les universités. L'intersyndicale de l'enseignement supérieur a appelé à la grève pour lundi, jour où le projet de loi sur l'autonomie de l'enseignement supérieur doit être présenté devant le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser).
Le boycott des exams, c’est prendre les élèves en otage
Si le doute sur la durée d'une action faisant peser de lourdes menaces sur la tenue des examens subsiste, les « profs », déjà massivement représentés dans les manifestations pour la défense des retraites, entendent multiplier les avertissements à l'intention du gouvernement critiqué pour l'ensemble des réformes qui touchent l'éducation.
Au sujet d’un éventuel boycott sur les exams, le ministre de l’éducation a dit sur France2, au journal du 20h, « je comprend que l’on soit en accord ou en désaccord avec les idées du gouvernement. Mais, on ne peut pas accepter le boycott, c’est prendre les élèves en otage. C’est inacceptable et nous ne l’accepterons pas. »