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Les étudiants musulmans veulent une nouvelle salle

Rédigé par lila13@hotmail.co.uk | Vendredi 2 Janvier 2009 à 00:00

Un an après son évacuation d’un lieu de culte dans la résidence universitaire d’Antony, l’association musulmane se plaint toujours d’un relogement à l’étroit.



Ce matin, à 10 h 30, l’association culturelle musulmane d’Antony-René Guénon organise un débat dans la petite salle qui lui sert depuis juillet dernier de lieu de prière. Au programme, des interventions d’un juriste mais aussi d’un doctorant spécialiste de la laïcité.
Mais surtout l’occasion, pour les étudiants, de protester contre l’étroitesse de la salle, de mettre en lumière le manque de sécurité et aussi de marquer la date : voilà aujourd’hui un an qu’ils sont en conflit avec le Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et sociales) de Versailles, gestionnaire du site.

« Il n’y a pas d’extincteur et les murs sont fissurés. »

Rappel des faits : le 2 janvier 2008, le lieu de culte occupé depuis une trentaine d’années par les étudiants musulmans de la cité universitaire d’Antony était fermé pour des raisons de sécurité. Il a ensuite fallu attendre le mois de juillet et une décision de Conseil d’Etat pour que le Crous accepte de leur allouer une autre salle.
Un lieu deux fois plus petit, ouvert uniquement le vendredi de 12 h 30 à 14 heures, à la place d’une salle accessible en permanence.
Les étudiants sont loin d’y trouver leur compte. « D’autant plus qu’en termes de sécurité, cette salle n’est pas aux normes, souligne Youness Sabir, porte-parole de l’association. Il n’y a pas d’extincteur et les murs sont fissurés. »

« C’était une véritable mosquée dans le bâtiment G »

Du coup, à l’heure de la prière du vendredi, c’est dans les couloirs que les étudiants s’installent. Une situation inacceptable pour leur avocat, M e Maati. « Le Conseil d’Etat a reconnu le droit des étudiants à prier collectivement avec un impératif de sécurité, souligne ce dernier. Au Crous de respecter aujourd’hui cette décision. » D’autant plus que l’association des étudiants demande désormais un local pour ses activités et pas seulement pour la prière.
« Il est vrai que pendant trente ans, c’était une véritable mosquée qui était installée dans le bâtiment G avec tapis et corans, reconnaît Youness Sabir, qui vit à Jean-Zay depuis un an et demi. Nous souhaitons désormais un lieu avec des bureaux pour notre association de résidants. Il servira également pour les prières, mais sans aucun signe religieux. »
Pas sûr que ces garanties suffisent à convaincre l’administration. Les responsables du Crous ont été conviés à cette matinée-débat, mais pour l’instant, personne n’a répondu positivement.

Anne-Sophie Damecour | 02.01.2009, 07h00
Le Parisien