Economie

Les gâteaux de l’Aïd, miam !

Aïd el-Fitr 2009

Rédigé par Leila Belghiti | Dimanche 20 Septembre 2009 à 03:27

« Un kilo de baklava et un autre de cornes de gazelle, oui, madame, ce sera tout ? » Eh oui, le ramadan fini, c’est l’Aïd pour les millions de musulmans de France et du monde entier. Jour de fête, jour de partage et … de dégustation. Les pâtisseries mielleuses de toutes sortes sont à l’Aïd ce que les œufs en chocolat sont à Pâques. En France, le marché de la pâtisserie orientale est en pleine expansion. Zoom.



Le monde marche à la vitesse grand V. Capitalisme et course à l’argent ont mené à de véritables bouleversements sociaux et culturels, voire culinaires. Les hommes travaillent, les femmes aussi.

Plus le temps de se consacrer à la cuisine. Savoir faire d’aussi bons chabakia (oreillettes de miel et aux graines de sésame) que sa grand-mère relève désormais du grand art, presque un exploit. A contrario, certaines femmes en font une passion telle qu’il ne se passe pas un jour sans que la maison manque de ces petites gâteries bien connues.

C’est le cas de Sophia, mariée et maman de quatre enfants. Au début, elle rendait service à quelques amies, en leur envoyant ses pâtisseries, puis le bouche-à-oreille a fonctionné. Les commandes se sont multipliées. Elle en a alors carrément fait son métier.

Ses clients sont multiples : associations, particuliers, pâtisseries, etc., qui lui commandent pour des occasions multiples. À l’approche de l’Aïd, son four ne désemplit pas une seconde. Vendus entre 4 et 8 euros le kilo, selon la pâtisserie, le gain est conséquent; elle empoche jusqu’à 600 euros nets les mois de grande activité. Son époux « gagnant bien sa vie », c’est son « argent de poche ».

Sentant l’appât du gain, d’autres ont choisi de se professionnaliser. Une cinquantaine d’enseignes fleurissent ainsi chaque année en France.

« C’est un marché qui s’accroît », analyse Ahmed, co-associé de la pâtisserie L’Aziza, dans la région Nord, « nous répondons à un besoin. » Son enseigne, une véritable pâtisserie au design réfléchi, mêlant voyage, senteurs et invite à la dégustation, propose des gammes très complètes et variées.

Le plateau « spécial Aïd », composé d’une vingtaine de pièces est vendu entre 20 et 24 euros. « Les gens achètent souvent au kilo, lorsqu’ils achètent les plateaux, c’est pour offrir à la famille ou aux collègues de travail. » Le chiffre d’affaire pendant l’Aïd ? « Tout ce que je peux vous dire, c’est que notre chiffre d’affaire double, voire triple pendant les jours de fête. »

Une famille débourse en moyenne 50 euros pour son budget gâteaux lors de l’Aïd. Au grand bonheur des supermarchés, qui voient leurs ventes de farine, d’œufs et de tous les ingrédients nécessaires à la fabrication de ces petites gourmandises du Maghreb monter en flèche. « Nous écoulons cinq à six fois plus de farine pendant le mois de Ramadan », nous confie le gérant d’un supermarché, qui souhaite garder l’anonymat.

On peut aisément imaginer que dans cinq à dix ans des rayons entiers feront le plein de pâtisseries orientales, pendant les jours de fêtes musulmanes, à l’instar des chocolats de Noël. Après le halal, les gâteaux. Un fonds de commerce alléchant...