Il y a dans notre réflexion islamo-chrétienne sur la justice sociale un double enjeu.
Il y a d’abord un enjeu pour la société française. Il s’agit de contribuer à améliorer notre vie en société afin que chacun y trouve davantage de bonheur. Le fait de le faire entre musulmans et chrétiens est un signe important pour notre société laïque, où les religions sont trop souvent confinées dans la sphère du privé et où la parole des penseurs religieux ne sera entendue que si elle est le fruit d’une concertation et d’une position commune des différentes religions qui composent notre société.
Il y a ensuite un enjeu pour nos religions respectives. Le dialogue interreligieux est souvent présenté comme ayant atteint ses limites, comme si on avait fait le tour de la question et que l’on n’avait plus rien à nous apporter mutuellement, si ce n’est une tolérance réciproque.
Or je crois que le dialogue interreligieux va bien au-delà : il peut nous enrichir dans le partage de nos richesses respectives, nous stimuler non seulement pour agir ensemble pour promouvoir la justice dans notre société, mais aussi pour mieux comprendre ensemble la richesse infinie du don de Dieu, de la responsabilité qu’il nous confie de construire le monde ; il peut nous permettre de mieux comprendre ce que veut dire l’unique souveraineté de Dieu dans nos vies.
Sur quoi s’appuient les théologiens dans leur enseignement sur la justice sociale ? Voyons quelques fondements de l’engagement de l’Église catholique dans le domaine de la justice sociale, puis cinq grands principes à la base de la doctrine sur la justice sociale.
Il y a d’abord un enjeu pour la société française. Il s’agit de contribuer à améliorer notre vie en société afin que chacun y trouve davantage de bonheur. Le fait de le faire entre musulmans et chrétiens est un signe important pour notre société laïque, où les religions sont trop souvent confinées dans la sphère du privé et où la parole des penseurs religieux ne sera entendue que si elle est le fruit d’une concertation et d’une position commune des différentes religions qui composent notre société.
Il y a ensuite un enjeu pour nos religions respectives. Le dialogue interreligieux est souvent présenté comme ayant atteint ses limites, comme si on avait fait le tour de la question et que l’on n’avait plus rien à nous apporter mutuellement, si ce n’est une tolérance réciproque.
Or je crois que le dialogue interreligieux va bien au-delà : il peut nous enrichir dans le partage de nos richesses respectives, nous stimuler non seulement pour agir ensemble pour promouvoir la justice dans notre société, mais aussi pour mieux comprendre ensemble la richesse infinie du don de Dieu, de la responsabilité qu’il nous confie de construire le monde ; il peut nous permettre de mieux comprendre ce que veut dire l’unique souveraineté de Dieu dans nos vies.
Sur quoi s’appuient les théologiens dans leur enseignement sur la justice sociale ? Voyons quelques fondements de l’engagement de l’Église catholique dans le domaine de la justice sociale, puis cinq grands principes à la base de la doctrine sur la justice sociale.
Fondements théologiques de l’engagement de l’Église dans le domaine de la justice sociale
Henri de La Hougue : « La recherche du bien commun et de la dignité de chaque homme doit être le premier moteur de la vie sociale. »
La première base théologique est que la Création est non pas le fruit du hasard, mais le fruit de la Volonté divine. Si la Création vient de Dieu, elle est nécessairement bonne comme toute œuvre du Créateur. Elle comporte donc un ordre, une organisation que l’homme, à qui Dieu a donné l’intelligence, peut découvrir et mettre en œuvre.
Non seulement Dieu a confié à l’homme la gestion de l’ensemble de la Création, mais en plus, selon le livre de la Genèse, il a créé l’homme à son image (Gn 1, 26-27). Cela signifie que ternir la dignité de l’homme, c’est aussi ternir la gloire du Créateur.
Inversement, en promouvant une vision de l’homme et de son développent dans la dignité, c’est à Dieu que l’on rend gloire. Chaque homme est unique et inimitable, capable de vivre en relation avec Dieu. Une société juste ne peut donc être réalisée, si elle ne prend pas en compte la dignité de la personne humaine ou si la personne humaine n’en est pas la finalité (par exemple, si la société exploite la personne humaine à des fins économiques, politiques ou sociales).
En même temps, l’homme est marqué par l’expérience du péché, c’est-à-dire son incapacité à faire tout le bien qu’il voudrait faire, et parfois sa capacité à faire le mal. Pour les chrétiens, cette expérience du mal et de la souffrance ne vient pas de Dieu ; elle demeure mystérieuse et marque tragiquement nos sociétés. Les chrétiens sont en même temps convaincus que la foi donne à ceux qui l’accueillent la force et la grâce nécessaires pour luter contre toute forme d’injustice.
La foi en Dieu est indissociable de l’amour du prochain dans la foi chrétienne (cf. 1 Cor 13). On ne peut pas faire des discours sur Dieu, sur la foi, sans s’engager également pour une meilleure condition de vie de l’homme. Cet engagement doit se vivre non seulement dans les discours, mais aussi dans une pratique que chacun doit mettre en œuvre en fonction de ses possibilités.
La foi doit aider les chrétiens, en collaboration avec les croyants d’autres religions et tous les hommes de bonne volonté, à réaliser une société où la recherche du bien commun et de la dignité de chaque homme doit être le premier moteur de la vie sociale.
Non seulement Dieu a confié à l’homme la gestion de l’ensemble de la Création, mais en plus, selon le livre de la Genèse, il a créé l’homme à son image (Gn 1, 26-27). Cela signifie que ternir la dignité de l’homme, c’est aussi ternir la gloire du Créateur.
Inversement, en promouvant une vision de l’homme et de son développent dans la dignité, c’est à Dieu que l’on rend gloire. Chaque homme est unique et inimitable, capable de vivre en relation avec Dieu. Une société juste ne peut donc être réalisée, si elle ne prend pas en compte la dignité de la personne humaine ou si la personne humaine n’en est pas la finalité (par exemple, si la société exploite la personne humaine à des fins économiques, politiques ou sociales).
En même temps, l’homme est marqué par l’expérience du péché, c’est-à-dire son incapacité à faire tout le bien qu’il voudrait faire, et parfois sa capacité à faire le mal. Pour les chrétiens, cette expérience du mal et de la souffrance ne vient pas de Dieu ; elle demeure mystérieuse et marque tragiquement nos sociétés. Les chrétiens sont en même temps convaincus que la foi donne à ceux qui l’accueillent la force et la grâce nécessaires pour luter contre toute forme d’injustice.
La foi en Dieu est indissociable de l’amour du prochain dans la foi chrétienne (cf. 1 Cor 13). On ne peut pas faire des discours sur Dieu, sur la foi, sans s’engager également pour une meilleure condition de vie de l’homme. Cet engagement doit se vivre non seulement dans les discours, mais aussi dans une pratique que chacun doit mettre en œuvre en fonction de ses possibilités.
La foi doit aider les chrétiens, en collaboration avec les croyants d’autres religions et tous les hommes de bonne volonté, à réaliser une société où la recherche du bien commun et de la dignité de chaque homme doit être le premier moteur de la vie sociale.
Cinq grands principes à la base de la justice sociale
Cinq grands principes à la base de la doctrine sociale de l’Église sont à prendre en compte pour œuvre à une meilleure justice sociale.
• La dignité de la personne humaine et ses conséquences : ne jamais s’habituer aux scandales de la pauvreté (sous toutes ses formes), de l’injustice, de la guerre, de la souffrance…
• Le bien commun : il s’agit de mettre en place un ensemble de conditions sociales qui permettent tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus facile.
• La destination universelle des biens : la maîtrise de la Terre confiée à l’homme (Gn 1, 28-29) donne à l’homme une responsabilité à l’égard de tous les autres hommes. Le bien privé ne se conçoit que dans cette perspective de justice et de biens répartis entre tous. L’homme ne doit jamais tenir les choses qu’il possède légitimement comme n’appartenant qu’à lui, mais doit les regarder comme étant au service de tous. La charité évangélique doit pousser ici les chrétiens dans ses choix à ne pas oublier l’option préférentielle du Christ pour les pauvres.
• La subsidiarité : c’est-à-dire la possibilité de laisser au maximum la gestion de leur bien à ceux qui en ont l’usage immédiat : les échelons supérieurs de la société doivent être au service des échelons inférieurs pour leur permettre de gérer dignement et librement leur biens, et ne pas, sous prétexte de gains économiques ou de compétences, gérer eux-mêmes les biens de ceux qui seraient en mesure de les gérer. Cela signifie que les structures supérieures (l’État, par exemple) doit apporter son aide (subsidium) pour que vivent les structures locales et veiller à ne pas restreindre l’espace vital qui fait vivre ses structures.
• La solidarité : comme principe social, comme vertu morale, comme principe de croissance de l’humanité.
• La dignité de la personne humaine et ses conséquences : ne jamais s’habituer aux scandales de la pauvreté (sous toutes ses formes), de l’injustice, de la guerre, de la souffrance…
• Le bien commun : il s’agit de mettre en place un ensemble de conditions sociales qui permettent tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et plus facile.
• La destination universelle des biens : la maîtrise de la Terre confiée à l’homme (Gn 1, 28-29) donne à l’homme une responsabilité à l’égard de tous les autres hommes. Le bien privé ne se conçoit que dans cette perspective de justice et de biens répartis entre tous. L’homme ne doit jamais tenir les choses qu’il possède légitimement comme n’appartenant qu’à lui, mais doit les regarder comme étant au service de tous. La charité évangélique doit pousser ici les chrétiens dans ses choix à ne pas oublier l’option préférentielle du Christ pour les pauvres.
• La subsidiarité : c’est-à-dire la possibilité de laisser au maximum la gestion de leur bien à ceux qui en ont l’usage immédiat : les échelons supérieurs de la société doivent être au service des échelons inférieurs pour leur permettre de gérer dignement et librement leur biens, et ne pas, sous prétexte de gains économiques ou de compétences, gérer eux-mêmes les biens de ceux qui seraient en mesure de les gérer. Cela signifie que les structures supérieures (l’État, par exemple) doit apporter son aide (subsidium) pour que vivent les structures locales et veiller à ne pas restreindre l’espace vital qui fait vivre ses structures.
• La solidarité : comme principe social, comme vertu morale, comme principe de croissance de l’humanité.
Les grandes étapes de l’enseignement de l’Église catholique depuis 100 ans à propos de la justice sociale
Il convient ici tout de suite de préciser que l’engagement de l’Église catholique et des Églises chrétiennes dans leur ensemble n’est pas d’abord un enseignement ou un engagement intellectuel. C’est d’abord un engagement pratique auprès des plus pauvres qui apparaît comme une exigence dès la Révélation biblique chez la plupart des prophètes, dans l’Évangile et chez tous les théologiens. Partout, elle est suivie d’actions plus ou moins durables dont on voit les œuvres jusqu’à aujourd’hui.
La lettre du pape 1891 Léon XIII, Rerum novarum, sur la condition des ouvriers, est considérée comme l’acte originaire de l’engagement social de l’Église catholique. Depuis cette lettre, de nombreux documents officiels de l’Église catholique sont venus donner un éclairage sur la société actuel afin de promouvoir la justice sociale :
– l’encyclique du pape Pie XI, en 1931, sur l’instauration de l’ordre social (Quadragesimo Anno) ;
– l’encyclique du pape Pie XI, en 1937, sur l’Église catholique dans le Reich allemand (Mit brenneder Sorge), puis sur le communisme athée (Divini Redemptoris) ;
– l’encyclique du pape Jean XXIII, en 1963, sur la paix entre toutes les nations, fondée sur la Vérité, la justice, la charité et la liberté (Pacem in Terris) ;
– l’encyclique du pape Paul VI, en 1967, sur le développement des peuples (Populorum Progressio) ;
– l’encyclique du pape Jean-Paul II, en 1981, sur le travail humain (Laborem Exercens), en 1987 sur les questions sociales et le développement (Sollicitudo Rei Socialis), sur le centenaire de la doctrine sociale de l’Église en 1991 (Centesimus Annus) ;
– la dernière encyclique de Benoît XVI, l’amour dans la Vérité, en 2009, va dans le même sens : elle rappelle que le développement ne se réduit pas à la simple croissance économique, il doit promouvoir tout homme et tout l’homme. Les solutions techniques ne font pas à elles seules le bonheur de l’homme ; les sociétés doivent s’interroger sur le sens de ce qu’elles mettent en place et construisent. Après avoir montré les lacunes d’économies trop libérales, le pape suggère trois points d’attention : l’écologie, le principe de fraternité, la nécessité d’une autorité mondiale
La lettre du pape 1891 Léon XIII, Rerum novarum, sur la condition des ouvriers, est considérée comme l’acte originaire de l’engagement social de l’Église catholique. Depuis cette lettre, de nombreux documents officiels de l’Église catholique sont venus donner un éclairage sur la société actuel afin de promouvoir la justice sociale :
– l’encyclique du pape Pie XI, en 1931, sur l’instauration de l’ordre social (Quadragesimo Anno) ;
– l’encyclique du pape Pie XI, en 1937, sur l’Église catholique dans le Reich allemand (Mit brenneder Sorge), puis sur le communisme athée (Divini Redemptoris) ;
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– l’encyclique du pape Paul VI, en 1967, sur le développement des peuples (Populorum Progressio) ;
– l’encyclique du pape Jean-Paul II, en 1981, sur le travail humain (Laborem Exercens), en 1987 sur les questions sociales et le développement (Sollicitudo Rei Socialis), sur le centenaire de la doctrine sociale de l’Église en 1991 (Centesimus Annus) ;
– la dernière encyclique de Benoît XVI, l’amour dans la Vérité, en 2009, va dans le même sens : elle rappelle que le développement ne se réduit pas à la simple croissance économique, il doit promouvoir tout homme et tout l’homme. Les solutions techniques ne font pas à elles seules le bonheur de l’homme ; les sociétés doivent s’interroger sur le sens de ce qu’elles mettent en place et construisent. Après avoir montré les lacunes d’économies trop libérales, le pape suggère trois points d’attention : l’écologie, le principe de fraternité, la nécessité d’une autorité mondiale
Importance de la théologie de la libération dans la seconde moitié du XXe siècle
On ne peut pas mentionner le travail de l’Église dans le domaine de la justice sociale au cours de ces 100 dernières années sans laisser une place importante à la théologie de la libération, notamment telle qu’elle s’est mise en place en Amérique latine, à partir des années 1960, sous l’influence de théologiens comme Gustavo Gutierez (de nombreux théologiens s’en réclament : Dussel, Boff, Seguido, Vidales, Ibarre, Sobrino, Ellacuera…).
La disparité entre la petite minorité de riches et l’immense masse des pauvres a atteint un degré tel qu’un vaste courant de pensée appelé génériquement « théologie de la libération » s’est élevé de manière vigoureuse contre cette situation d’injustice sociale. Pour ces théologiens, il est vain de parler de salut et de libération en Jésus-Christ, si rien n’est fait pour changer la condition de vie des pauvres. Les critiques allaient en même temps contre une partie de l’Église qui se trouvait liée aux différents régimes politiques.
Gutierez définit cette théologie de la libération comme un « essai de réflexion, à partir de l’Évangile et de l’expérience d’hommes et de femmes engagées dans le processus de libération, en ce sous-continent de l’oppression et du pillage qu’est l’Amérique latine » ou encore comme une « réflexion théologique qui naît de l’expérience partagée, dans l’effort commun, pour faire disparaître l’actuelle situation d’injustice et construire une société différente, plus libre et plus humaine ».
Pour lui, le salut est d’abord une libération face à la pauvreté et l’injustice. Puisque l’homme est créé à l’image de Dieu, il doit être acteur et promoteur de sa propre histoire. Les communautés chrétiennes de base doivent donner à leurs membres les moyens spirituels, intellectuels mais aussi matériels d’être responsables d’eux-mêmes. Le royaume promis par Jésus commence dès ici bas et c’est la responsabilité de l’homme de tout faire pour le mettre en place.
Cette théologie a eu un fort impact sur les travaux des évêques d’Amérique latine en 1968, en présence de Paul VI, à Medellin, mais aussi en 1979, en présence de Jean-Paul II, à Puebla, et elle a fortement influencé les églises d’Amérique latine et d’autres dans le monde dans la mise en place d’une « option préférentielle pour les pauvres ».
Elle a cependant été critiquée et parfois limitée dans ses réalisations pratiques, d’une part, à cause des résistances d’une partie de l’Église liée au pouvoir et, d’autre part, à cause du lien parfois établie entre des groupes se référant à la théologie de la libération et des mouvements d’inspiration marxistes pour lesquels la dimension eschatologique et la référence à Dieu étaient écartées.
L’influence de cette théologie de la libération a été importante, elle a rejoint aussi d’autres mouvements religieux de par le monde, notamment ceux qui se sont impliqués pour la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Ce texte est issu d’une intervention prononcée le 14 novembre 2009, à l’occasion du colloque « Religions et justice sociale », lors de la 9e Semaine de rencontres islamo-chrétiennes (SERIC).
*****
Henri de La Hougue, directeur adjoint de l’ISTR (Institut de science et de théologie des religions) et co-président chrétien du GRIC (Groupe de recherches islamo-chrétien) international, a codirigé avec François Bousquet l’ouvrage Le dialogue interreligieux, Le christianisme face aux autres traditions, Éd. DDB, 2009.
La disparité entre la petite minorité de riches et l’immense masse des pauvres a atteint un degré tel qu’un vaste courant de pensée appelé génériquement « théologie de la libération » s’est élevé de manière vigoureuse contre cette situation d’injustice sociale. Pour ces théologiens, il est vain de parler de salut et de libération en Jésus-Christ, si rien n’est fait pour changer la condition de vie des pauvres. Les critiques allaient en même temps contre une partie de l’Église qui se trouvait liée aux différents régimes politiques.
Gutierez définit cette théologie de la libération comme un « essai de réflexion, à partir de l’Évangile et de l’expérience d’hommes et de femmes engagées dans le processus de libération, en ce sous-continent de l’oppression et du pillage qu’est l’Amérique latine » ou encore comme une « réflexion théologique qui naît de l’expérience partagée, dans l’effort commun, pour faire disparaître l’actuelle situation d’injustice et construire une société différente, plus libre et plus humaine ».
Pour lui, le salut est d’abord une libération face à la pauvreté et l’injustice. Puisque l’homme est créé à l’image de Dieu, il doit être acteur et promoteur de sa propre histoire. Les communautés chrétiennes de base doivent donner à leurs membres les moyens spirituels, intellectuels mais aussi matériels d’être responsables d’eux-mêmes. Le royaume promis par Jésus commence dès ici bas et c’est la responsabilité de l’homme de tout faire pour le mettre en place.
Cette théologie a eu un fort impact sur les travaux des évêques d’Amérique latine en 1968, en présence de Paul VI, à Medellin, mais aussi en 1979, en présence de Jean-Paul II, à Puebla, et elle a fortement influencé les églises d’Amérique latine et d’autres dans le monde dans la mise en place d’une « option préférentielle pour les pauvres ».
Elle a cependant été critiquée et parfois limitée dans ses réalisations pratiques, d’une part, à cause des résistances d’une partie de l’Église liée au pouvoir et, d’autre part, à cause du lien parfois établie entre des groupes se référant à la théologie de la libération et des mouvements d’inspiration marxistes pour lesquels la dimension eschatologique et la référence à Dieu étaient écartées.
L’influence de cette théologie de la libération a été importante, elle a rejoint aussi d’autres mouvements religieux de par le monde, notamment ceux qui se sont impliqués pour la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Ce texte est issu d’une intervention prononcée le 14 novembre 2009, à l’occasion du colloque « Religions et justice sociale », lors de la 9e Semaine de rencontres islamo-chrétiennes (SERIC).
*****
Henri de La Hougue, directeur adjoint de l’ISTR (Institut de science et de théologie des religions) et co-président chrétien du GRIC (Groupe de recherches islamo-chrétien) international, a codirigé avec François Bousquet l’ouvrage Le dialogue interreligieux, Le christianisme face aux autres traditions, Éd. DDB, 2009.
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