« Cela fait plusieurs mois que je m’en suis rendu compte. Mais, visiblement, Facebook n’a pas jugé bon de supprimer ces groupes. » Pas un jour ne passe sans que Nadia aille faire un petit tour sur le réseau social Facebook. Le site Internet créé par l’américain Mark Zuckerberg est aujourd’hui un passage obligé pour des millions d’utilisateurs.
Il y a ceux qui souhaitent rester en contact avec leurs proches, renouer des liens avec d’anciennes connaissances, élargir leur réseau professionnel. Ensuite, il y a ces internautes soucieux de montrer leur vie sous un jour plus avantageux, plus décalé, ou simplement telle qu’elle est… Bref, il n’existe pas de profil type pour définir les utilisateurs de Facebook.
C’est sans surprise que les maux qui rongent le monde réel font leur apparition dans la très bigarrée société virtuelle. Facebook permet à ses membres de se rassembler au sein de groupes créés à leur initiative, autour de centres d’intérêts aussi variés que le cinéma, les arts culinaires, la paix dans le monde ou encore les super héros.
Á l’instar de Nadia n’importe quel utilisateur du réseau peut se rendre compte sinon du danger, du moins du caractère offensant de certains groupes accessibles à tous. Il devient très facile, en seulement quelques clics, de trouver des mini-sites et autres forums de discussion tournés vers la haine et le mépris d’autrui.
Il y a ceux qui souhaitent rester en contact avec leurs proches, renouer des liens avec d’anciennes connaissances, élargir leur réseau professionnel. Ensuite, il y a ces internautes soucieux de montrer leur vie sous un jour plus avantageux, plus décalé, ou simplement telle qu’elle est… Bref, il n’existe pas de profil type pour définir les utilisateurs de Facebook.
C’est sans surprise que les maux qui rongent le monde réel font leur apparition dans la très bigarrée société virtuelle. Facebook permet à ses membres de se rassembler au sein de groupes créés à leur initiative, autour de centres d’intérêts aussi variés que le cinéma, les arts culinaires, la paix dans le monde ou encore les super héros.
Á l’instar de Nadia n’importe quel utilisateur du réseau peut se rendre compte sinon du danger, du moins du caractère offensant de certains groupes accessibles à tous. Il devient très facile, en seulement quelques clics, de trouver des mini-sites et autres forums de discussion tournés vers la haine et le mépris d’autrui.
Des groupes aux noms agressifs
La Web-islamophobie s'en donne à cœur joie grâce à l'anonymat que la Toile procure.
Et quand la haine s’exprime, elle n’oublie personne et, surtout, elle se nourrit de centaines, voire de milliers, de membres adhérents à des groupes aux noms aussi poétiques que « Fuck Islam » (nique l’islam), « Fuck Jews » (nique les juifs), et même « Nique la franSSe » avec deux « S » comme les SS du IIIe Reich... Si les deux derniers groupes évoqués, portés par l’intelligence débordante de leurs créateurs, ne comptent, à eux deux, pas plus de 800 membres − ce qui constitue déjà une belle brochette d’imbéciles… ou d’abrutis −, le cas de « Fuck Islam » est, quant à lui, un peu plus inquiétant.
Arborant un petit croissant et une petite étoile jaunes − ça ne s’invente pas −, cerclés et barrés de rouge, le groupe « Fuck Islam » le plus plébiscité, car il y en a plusieurs, revendique à ce jour 6 791 membres. Ainsi, ses créateurs, appelés administrateurs sur Facebook, se présentent comme étant particulièrement érudits et tout à fait ouverts au débat. Au passage, il n’hésitent pas à donner quelques précisions du type : « Nous sommes là pour aider les musulmans à quitter leur religion fausse et abusive. » Quelle délicate attention envers les musulmans : ils n’en demandaient pas tant.
Vendredi 22 janvier, de nombreux membres de Facebook, musulmans ou non, tous interpellés par l’existence de « F... I... » ont proposé le boycott pur et simple du réseau social made in USA. Pour ce faire, il était question pour chaque opposant à « F... I... » de ne pas se connecter durant toute la journée de vendredi. Bien avant cette action de boycott, environ 500 000 membres du réseau social, sans doute plus équilibrés que nos amis des « hate groups », se sont rassemblés autour de trois forums virtuels pour faire faire bloc contre « F... I... ». Malgré cela, lundi 25 janvier, les 6 791 adhérents de « F... I... » continuaient à leur faire la nique.
Arborant un petit croissant et une petite étoile jaunes − ça ne s’invente pas −, cerclés et barrés de rouge, le groupe « Fuck Islam » le plus plébiscité, car il y en a plusieurs, revendique à ce jour 6 791 membres. Ainsi, ses créateurs, appelés administrateurs sur Facebook, se présentent comme étant particulièrement érudits et tout à fait ouverts au débat. Au passage, il n’hésitent pas à donner quelques précisions du type : « Nous sommes là pour aider les musulmans à quitter leur religion fausse et abusive. » Quelle délicate attention envers les musulmans : ils n’en demandaient pas tant.
Vendredi 22 janvier, de nombreux membres de Facebook, musulmans ou non, tous interpellés par l’existence de « F... I... » ont proposé le boycott pur et simple du réseau social made in USA. Pour ce faire, il était question pour chaque opposant à « F... I... » de ne pas se connecter durant toute la journée de vendredi. Bien avant cette action de boycott, environ 500 000 membres du réseau social, sans doute plus équilibrés que nos amis des « hate groups », se sont rassemblés autour de trois forums virtuels pour faire faire bloc contre « F... I... ». Malgré cela, lundi 25 janvier, les 6 791 adhérents de « F... I... » continuaient à leur faire la nique.
Les « hate groups » persistent malgré de nombreux signalements
Cette photo comme tant d'autres qui fleurissent sur le Net agissent comme des provocations à l'égard de la foi des musulmans, sous prétexte de la liberté d'expression et de la créativité artistique.
Si, sur un plan virtuel, l’année 2010 ne se présente pas sous les meilleurs auspices pour les questions d’amour et de tolérance, il n’est peut-être pas trop tôt pour s’inquiéter du sort du monde réel.
Déjà, le 14 mai 2009, le site suisse du quotidien gratuit 20 Minutes pointait du doigt l’inaction de Facebook face à l’existence du groupe « F... I... ». L’on connaît pourtant l’affection que l’opinion publique helvétique porte à la culture islamique ces derniers temps… Certes, la remarque est un peu facile, mais il est vrai que le 14 mai 2009 fut un jour important : le grand patron de Facebook fêtait ses 25 ans. Les modérateurs avaient peut-être mieux à faire que de se pencher sur l’édition suisse de nos confrères de 20 Minutes.
Le groupe objet de la controverse continue son petit bonhomme de chemin et ce, bien qu’il soit totalement en rupture avec la charte d’utilisation de Facebook. On peut y lire : « Vous ne publierez pas de contenu et vous n'entreprendrez rien sur Facebook qui pourrait enfreindre les droits d'autrui ou autrement enfreindre la loi. » Faut-il être juriste confirmé pour savoir que le droit français interdit toute incitation à la haine envers des groupes de personnes au motif de leur religion ?
On peut également lire dans les conditions d’utilisation : « Vous ne publierez pas de contenu incitant à la haine, pornographique, ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite. » Quand un groupe se crée sur Facebook, il est possible de voir apparaître les motifs de sa création. Ainsi, un autre forum « F... I... ! » (avec un point d'exclamation, s'il vous plaît) existe « juste pour le plaisir ». Plutôt qu’à des juristes, c’est peut-être bien à des psychiatres qu’il faudrait faire appel.
Déjà, le 14 mai 2009, le site suisse du quotidien gratuit 20 Minutes pointait du doigt l’inaction de Facebook face à l’existence du groupe « F... I... ». L’on connaît pourtant l’affection que l’opinion publique helvétique porte à la culture islamique ces derniers temps… Certes, la remarque est un peu facile, mais il est vrai que le 14 mai 2009 fut un jour important : le grand patron de Facebook fêtait ses 25 ans. Les modérateurs avaient peut-être mieux à faire que de se pencher sur l’édition suisse de nos confrères de 20 Minutes.
Le groupe objet de la controverse continue son petit bonhomme de chemin et ce, bien qu’il soit totalement en rupture avec la charte d’utilisation de Facebook. On peut y lire : « Vous ne publierez pas de contenu et vous n'entreprendrez rien sur Facebook qui pourrait enfreindre les droits d'autrui ou autrement enfreindre la loi. » Faut-il être juriste confirmé pour savoir que le droit français interdit toute incitation à la haine envers des groupes de personnes au motif de leur religion ?
On peut également lire dans les conditions d’utilisation : « Vous ne publierez pas de contenu incitant à la haine, pornographique, ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite. » Quand un groupe se crée sur Facebook, il est possible de voir apparaître les motifs de sa création. Ainsi, un autre forum « F... I... ! » (avec un point d'exclamation, s'il vous plaît) existe « juste pour le plaisir ». Plutôt qu’à des juristes, c’est peut-être bien à des psychiatres qu’il faudrait faire appel.
Une présence marginale
Internet regorge de sites tournés vers la haine raciale, l’antisémitisme ou la xénophobie. Le centre Simon-Wiesenthal, qui œuvre, entre autres, à la recherche des derniers criminels nazis, publie chaque année un rapport destiné à faire le point sur la propagation de la haine de l’autre au travers d’Internet. 10 000 sites Web, blogs et autres pages, sur lesquels se fonde le rapport annuel, représenteraient autant d’incitations à la haine on-line.
Les modérateurs de Facebook semblent avoir fort à faire. Le réseau est en effet le deuxième site le plus visité au monde. Il se joue des frontières et peut aider à propager le meilleur comme le pire. Quant aux signalements de la rubrique « Contenus abusifs » sur le site, ils ne prévoient tout simplement pas les questions de discriminations et de haine raciale.
Il semble peu probable, dans la mesure où ces groupes restent relativement marginaux, que l’on puisse assister, à l’avenir, à une cyberguéguerre. Les internautes seront au pire des cas témoins de petites escarmouches, ça et là, entre membres en quête de tolérance et moutons fanatiques aveuglés par la bêtise. Il serait de toute façon préférable que Facebook se charge des groupes particulièrement problématiques avant que la justice ne s’empare du dossier… Quoiqu’une mauvaise publicité reste tout de même une publicité...
Par ailleurs − si cela peut en rassurer certains −, le mot « peace » (paix, en anglais) a tout de même plus de 1 million de fans sur Facebook. Le fait est qu’un immense troupeau de 6 791 Web-moutons existe toujours. Espérons qu’ils ne soient pas sacrifiés le jour de la fête de l’Aïd… lol !
Lire aussi :
Les musulmans d’Europe toujours plus discriminés, selon l’OSI
S’ils pouvaient se la fermer sur l’islam…
L’islam miné par l’identité nationale
Muslim Pride
L’Europe de l’islamophobie silencieuse
Islamophobie : « Les premiers acteurs, ce sont les agents de l’État »
Il semble peu probable, dans la mesure où ces groupes restent relativement marginaux, que l’on puisse assister, à l’avenir, à une cyberguéguerre. Les internautes seront au pire des cas témoins de petites escarmouches, ça et là, entre membres en quête de tolérance et moutons fanatiques aveuglés par la bêtise. Il serait de toute façon préférable que Facebook se charge des groupes particulièrement problématiques avant que la justice ne s’empare du dossier… Quoiqu’une mauvaise publicité reste tout de même une publicité...
Par ailleurs − si cela peut en rassurer certains −, le mot « peace » (paix, en anglais) a tout de même plus de 1 million de fans sur Facebook. Le fait est qu’un immense troupeau de 6 791 Web-moutons existe toujours. Espérons qu’ils ne soient pas sacrifiés le jour de la fête de l’Aïd… lol !
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