« Les intellectuels faussaires : le triomphe médiatique des experts en mensonge » de Pascal Boniface.
Oui à la liberté d'expression mais pas à n'importe quel prix. Avec de solides arguments en main, Pascal Boniface convainc et dégomme les postures adoptés par les « faussaires » de l’information, déguisés sous les traits d’intellectuels et de chercheurs. Sous couvert de la défense de la « morale » dont ils se portent garants, ces hommes et ces femmes n’hésitent pas à déformer la vérité pour parvenir à leurs fins, à adopter des thèses qui sont dans l’air du temps et qui permettent de booster leurs carrières, voire à changer de discours dès lors qu’elles ne leur sont plus utiles.
De Caroline Fourest, « la serial-menteuse » à Frédéric Encel, « le professeur », en passant par Mohamed Sifaoui, « le pourfendeur utile de l’islamisme » et Philippe Val, « l’inquisiteur » à l'origine de la publication des caricatures du Prophète… Le directeur de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), qui manie avec brio l’art de l’ironie, n’hésite pas à nommer quelques « faussaires » et « mercenaires » - huit portraits sont dressés dans le livre - et à démontrer leur malhonnêteté intellectuelle.
Bernard-Henri Lévy, alias BHL, en prend sérieusement pour son grade et non pour rien. « Le seigneur et maître des faussaires », qui cumule les affaires Botul, est passé champion pour maîtriser le « terrorisme intellectuel » comme l’affirme M. Boniface dans son livre : « Plutôt que de prendre le risque d’être mis en difficulté dans un débat intellectuel, il sort le sabre laser de la morale (ou de l'antisémitisme, ajoute plus tard l'auteur) censé réduire à néant tout opposant. »
De Caroline Fourest, « la serial-menteuse » à Frédéric Encel, « le professeur », en passant par Mohamed Sifaoui, « le pourfendeur utile de l’islamisme » et Philippe Val, « l’inquisiteur » à l'origine de la publication des caricatures du Prophète… Le directeur de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), qui manie avec brio l’art de l’ironie, n’hésite pas à nommer quelques « faussaires » et « mercenaires » - huit portraits sont dressés dans le livre - et à démontrer leur malhonnêteté intellectuelle.
Bernard-Henri Lévy, alias BHL, en prend sérieusement pour son grade et non pour rien. « Le seigneur et maître des faussaires », qui cumule les affaires Botul, est passé champion pour maîtriser le « terrorisme intellectuel » comme l’affirme M. Boniface dans son livre : « Plutôt que de prendre le risque d’être mis en difficulté dans un débat intellectuel, il sort le sabre laser de la morale (ou de l'antisémitisme, ajoute plus tard l'auteur) censé réduire à néant tout opposant. »
Le « fascislamisme », l’ennemi commun à la mode
Comme le démontre avec aisance M. Boniface, ces derniers n’ont aucun mal à jeter la suspicion sur l'islam et ses fidèles. Communistes hier, ce sont les musulmans qui sont devenus la menace du « monde libre » que représente le monde occidental dont Américains et Européens sont les leaders incontestés. La théorie du choc des civilisations de Samuel Huttington est ainsi valorisée par ces « faussaires. »
Dans cette configuration, Israël est devenu le rempart occidental contre un monde arabo-musulman arriéré. La défense de cet Etat - quant bien même sa politique est raciste - est devenu une obligation pour tous ceux qui défendent les libertés. Pour la plupart des « intellectuels » décrits par M. Boniface, leur soutien inconditionnel à Israël mais aussi au néo-conservatisme - un comble lorsqu'on se qualifie de « gauche » - est devenu une de leurs marques de fabrique.
Dans cette configuration, Israël est devenu le rempart occidental contre un monde arabo-musulman arriéré. La défense de cet Etat - quant bien même sa politique est raciste - est devenu une obligation pour tous ceux qui défendent les libertés. Pour la plupart des « intellectuels » décrits par M. Boniface, leur soutien inconditionnel à Israël mais aussi au néo-conservatisme - un comble lorsqu'on se qualifie de « gauche » - est devenu une de leurs marques de fabrique.
Une justice à géographie et à géométrie variable
Si prompts à défendre les agissements d’Israël au nom de la lutte contre le « terrorisme palestinien », les « experts en mensonge » ferment les yeux quant aux injustices flagrantes que subissent les Palestiniens. L’humanisme qui les habitent pour défendre les victimes du Darfour ou du Tibet n’existe plus pour le Proche-Orient.
Champions dans la lutte contre l’antisémitisme – dont M. Boniface rappelle qu’elle est une cause juste -, ils restent silencieux face à la montée du racisme anti-arabe et anti-musulman et n’hésitent pas, au contraire, à faire peser de lourds amalgames sur les personnes issues de ces communautés en voulant brandir à tout-va la menace de l’intégrisme et de « l’islamo-fascisme. »
Champions dans la lutte contre l’antisémitisme – dont M. Boniface rappelle qu’elle est une cause juste -, ils restent silencieux face à la montée du racisme anti-arabe et anti-musulman et n’hésitent pas, au contraire, à faire peser de lourds amalgames sur les personnes issues de ces communautés en voulant brandir à tout-va la menace de l’intégrisme et de « l’islamo-fascisme. »
Les médias traditionnels en tort
« Les intellectuels faussaires : le triomphe médiatique des experts en mensonge »
Malgré leur manque flagrant d’objectivité, ces personnages sont des figures médiatiques de premier plan. Souvent invités à s’exprimer sur les plateaux télés et les colonnes des journaux, ils ne cessent de défendre leurs intérêts, au détriment de ceux du public, sans être empêchés, laissant peu ou pas de place à des chercheurs et des universitaires dignes de ce titre.
La faute des médias, dont l’auteur consacre un chapitre, est claire : les « faussaires » ne sont jamais inquiétés même lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de mensonge selon le directeur de l’IRIS. Autant l’on comprend le peu d’empressement des journalistes des grandes chaînes à vouloir médiatiser le livre, par crainte sans doute de devoir pointer au Pôle emploi.
M. Boniface a fait face à 14 refus d’éditeurs avant que son manuscrit ne trouve preneur auprès des éditions Jean-Claude Gawsewitch. « Certains étant des éditeurs universitaires le trouvaient trop polémique, d’autres estimaient que je mettais en cause certains de leurs auteurs. Mais il y eut également le cas fréquent d'éditeurs me disant qu'ils avaient apprécié le livre (…) mais qu'ils ne pouvaient pas prendre le risque de le publier car ils ne voulaient pas se fâcher avec des gens puissants dans le milieu de l'édition et des médias », explique l’auteur. L’autocensure a très bien fonctionné.
Toutefois, le succès du livre ne se dément pas depuis sa sortie le 20 mai. A tous ceux qui souhaitent être éclairés et qui ne veulent plus être trompés, il ne leur reste plus qu’à leur conseiller de se ruer vers la librairie la plus proche pour se procurer « Les intellectuels faussaires ».
La faute des médias, dont l’auteur consacre un chapitre, est claire : les « faussaires » ne sont jamais inquiétés même lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de mensonge selon le directeur de l’IRIS. Autant l’on comprend le peu d’empressement des journalistes des grandes chaînes à vouloir médiatiser le livre, par crainte sans doute de devoir pointer au Pôle emploi.
M. Boniface a fait face à 14 refus d’éditeurs avant que son manuscrit ne trouve preneur auprès des éditions Jean-Claude Gawsewitch. « Certains étant des éditeurs universitaires le trouvaient trop polémique, d’autres estimaient que je mettais en cause certains de leurs auteurs. Mais il y eut également le cas fréquent d'éditeurs me disant qu'ils avaient apprécié le livre (…) mais qu'ils ne pouvaient pas prendre le risque de le publier car ils ne voulaient pas se fâcher avec des gens puissants dans le milieu de l'édition et des médias », explique l’auteur. L’autocensure a très bien fonctionné.
Toutefois, le succès du livre ne se dément pas depuis sa sortie le 20 mai. A tous ceux qui souhaitent être éclairés et qui ne veulent plus être trompés, il ne leur reste plus qu’à leur conseiller de se ruer vers la librairie la plus proche pour se procurer « Les intellectuels faussaires ».
* Pascal Boniface, Les Intellectuels faussaires : le triomphe médiatique des experts en mensonges, Éditions Jean-Claude Gawsewitch, mai 2011, 247 pages, 18,90€.
Lire aussi :
Racisme : les actes anti-musulmans et l’intolérance en progression en 2010
Caroline Fourest veut se faire Hani Ramadan
Tariq Ramadan s'explique après le débat avec Caroline Fourest
BHL ou l’empereur de la morale aux habits neufs
50 idées reçues sur l'état du monde
Football, le miroir de la conquête du monde
Lire aussi :
Racisme : les actes anti-musulmans et l’intolérance en progression en 2010
Caroline Fourest veut se faire Hani Ramadan
Tariq Ramadan s'explique après le débat avec Caroline Fourest
BHL ou l’empereur de la morale aux habits neufs
50 idées reçues sur l'état du monde
Football, le miroir de la conquête du monde