Religions

Les magistrats français formés à la connaissance de l'Islam

Rédigé par Anissa Ammoura | Mardi 19 Aout 2008 à 10:16

Du 1er au 5 septembre prochains, les magistrats en formation continue participeront à la première des deux sessions consacrées chaque année à la connaissance de l'Islam prévues à l'Ecole Nationale de la Magistrature (ENM). En partenariat avec l'Institut du Monde Arabe, ce séminaire facultatif est destiné à appréhender la deuxième religion de France, ses fidèles, ses pratiques mais aussi la connaissance du monde arabe contemporain.



Tour à tour critiqués, courtisés, admirés, les juges ne font pas un métier facile. La médiatisation à outrance d’affaires impliquant des protagonistes musulmans, présentés comme tels ou encore français d’origine maghrébine ces dernières semaines n’a fait que les maintenir sous les feux de la rampe et relancer le débat sur la connaissance de l’Islam à défaut de relancer celui sur les amalgames. Pourtant, les juges ne sont pas en reste puisque l’Ecole de la Magistrature de Paris propose aux magistrats en formation continue deux sessions consacrées à la connaissance de l’Islam. Bien que facultatives, celles-ci sont très prisées des élèves. La sous-directrice de la formation continue à l'ENM, Isabelle Schmelck, indiquait au quotidien La Croix le 8 août dernier*, une « demande très forte » si bien que celle-ci estimait recevoir « plus de candidatures » qu’il n’y avait de places disponibles.

Aider à la compréhension des mentalités

La prochaine session « L’Islam et le monde arabe contemporain », co-organisée avec l’Institut du monde arabe (IMA) aura lieu du 1er au 5 septembre et doit accueillir 190 participants, dont des magistrats français et européens. L’objectif de cette session est selon la célèbre école, « d’aider à comprendre les mentalités de ces populations en fournissant des éléments d’informations sur l’histoire passée et présente des pays arabes, et sur la religion entendue comme doctrine, système et attitudes ». Les thèmes évoqués vont de « Religion et histoire » à « Etat et société dans le monde arabe contemporain » en passant par la « condition sociologique et juridique de la femme ».
La seconde session prévue du 17 au 19 novembre complètera la précédente en abordant « en petit nombre [30 participants, ndlr] les questions relatives à la montée de l’identité musulmane en France, à l’organisation de l'islam (...), aux pratiques culturelles et religieuses des musulmans en France », et plus particulièrement sur « la manière dont les jeunes musulmans issus de l’immigration se forgent une identité de Français musulmans et réclament une reconnaissance de celle-ci (…), les différents types de pratiques (…), l’action des pouvoirs publics à l’égard de l’islam (…), l’organisation de cette religion en France et du traitement des aspects juridiques et culturels à l’origine de conflits médiatisés (effets des conventions signées par la France avec les pays du Maghreb, question du port du voile), (…) et la mise en perspective européenne de cette session ». Ces enseignements sont strictement réservés aux magistrats et ne sont pas ouverts au public.