NANTES - Cela arrive au moins deux à trois fois par semaine, assurent des élèves de l'école Pigier, face à la maison d'arrêt. « Nous voyons des personnes dans la rue parler avec les détenus aux fenêtres, leur jeter des choses par-dessus les murs. »La technique est éprouvée : on loge des boules de shit dans des balles de tennis lancées aux heures de promenade. « Les balles tombent dans la cour, explique Carlos Daniel, du syndicat FO pénitentiaire. Elles passent aussitôt de mains en mains et remontent dans les cellules. » Les téléphones portables, interdits, sont un autre grand classique.
« Nous ne pouvons pas nier ces 'projections', répond Boris Targe, directeur adjoint du centre pénitentiaire. La maison d'arrêt est au coeur de la ville, sans glacis de sécurité. » Difficile d'empêcher le phénomène. « Nous assurons des patrouilles régulières. Mais nous ne pouvons pas rester postés 24 heures sur 24 », souligne un policier de Waldeck-Rousseau.
Pendant le ramadan, le personnel de la maison d'arrêt est confronté à une autre situation... « Ils lancent de la nourriture halal. La viande est placée dans des bouteilles. On en retrouve sur les toits. » Souvent de la dinde, beaucoup de merguez. Elles sont cuites avec les moyens du bord : des brûleurs bricolés avec des pastilles de réchauds de camping par exemple.
« Les jets de viande sont une réalité, constate Boris Targe. Mais cela reste rare. » Les détenus qui suivent le ramadan ont des repas aménagés. Ils peuvent acheter de la nourriture halal. La prison doit respecter les confessions. « Mais la distribution est difficile, estime Messaoud Fartassi, l'imam de la maison d'arrêt. C'est tous les quinze jours et les quantités sont limitées, insuffisantes. »
Près de 70 détenus de la maison d'arrêt, sur plus de 400, demanderaient la nourriture halal. « C'est difficile de trouver un fournisseur qui puisse assurer d'importantes quantités avec les règles de l'administration pénitentiaire : plats livrés sous vide, etc. C'est un réel problème. Les détenus m'en parlent très souvent », soutient Messaoud Fartassi. « Nous tâchons d'assurer la distribution dans les meilleures conditions. C'est complexe à mettre en oeuvre », temporise Boris Targe.
Auteur : Emmanuel Vautier - 16/09/2009
Source : Presse Océan
« Nous ne pouvons pas nier ces 'projections', répond Boris Targe, directeur adjoint du centre pénitentiaire. La maison d'arrêt est au coeur de la ville, sans glacis de sécurité. » Difficile d'empêcher le phénomène. « Nous assurons des patrouilles régulières. Mais nous ne pouvons pas rester postés 24 heures sur 24 », souligne un policier de Waldeck-Rousseau.
Pendant le ramadan, le personnel de la maison d'arrêt est confronté à une autre situation... « Ils lancent de la nourriture halal. La viande est placée dans des bouteilles. On en retrouve sur les toits. » Souvent de la dinde, beaucoup de merguez. Elles sont cuites avec les moyens du bord : des brûleurs bricolés avec des pastilles de réchauds de camping par exemple.
« Les jets de viande sont une réalité, constate Boris Targe. Mais cela reste rare. » Les détenus qui suivent le ramadan ont des repas aménagés. Ils peuvent acheter de la nourriture halal. La prison doit respecter les confessions. « Mais la distribution est difficile, estime Messaoud Fartassi, l'imam de la maison d'arrêt. C'est tous les quinze jours et les quantités sont limitées, insuffisantes. »
Près de 70 détenus de la maison d'arrêt, sur plus de 400, demanderaient la nourriture halal. « C'est difficile de trouver un fournisseur qui puisse assurer d'importantes quantités avec les règles de l'administration pénitentiaire : plats livrés sous vide, etc. C'est un réel problème. Les détenus m'en parlent très souvent », soutient Messaoud Fartassi. « Nous tâchons d'assurer la distribution dans les meilleures conditions. C'est complexe à mettre en oeuvre », temporise Boris Targe.
Auteur : Emmanuel Vautier - 16/09/2009
Source : Presse Océan