L’ambition de ce texte est de susciter une réflexion collective, voire de partager une remise en cause et une vision commune de ce que devraient être le rôle, les missions et l’habitus d’une mosquée dans le contexte européen en général, et français en particulier.
Nous voulons en effet interroger l’action actuelle de ces institutions dans une double perspective : celle des vocations originelles assignées à la mosquée et celle que nous offre le dialogue avec les éléments du contexte ici et maintenant.
Nous voulons en effet interroger l’action actuelle de ces institutions dans une double perspective : celle des vocations originelles assignées à la mosquée et celle que nous offre le dialogue avec les éléments du contexte ici et maintenant.
La mosquée, creuset de la fraternité
Lorsque le Prophète (paix et salut sur lui) fut envoyé pour toute l’humanité, il ne laissa aucune place au doute quant à la nature de sa mission et la finalité de son action. Sa personne bénie, comme son discours et son action, furent en effet une efflorescence de l’Amour dans un monde violent et une introduction de la fraternité comme nouvelle perspective spirituelle et sociale dans un contexte miné par les divisions et les tensions de tout genre. Tout a pris son relief à la lumière de cet Amour universel qui embrassait toute chose, permettant à la société d’entamer une transformation spectaculaire au contact de cet élan fraternel agissant.
Dans cette nouvelle perspective fondatrice introduite dans le cours de l’histoire, la mosquée devint naturellement le lieu privilégié où s’incarnait et se construisait patiemment ce changement de cap et de paradigme. Malheureusement, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les vicissitudes de l’histoire, de la politique et de la jurisprudence ont progressivement édité des barrières qui ont fini par éloigner les musulmans, peu ou prou, du sublime horizon que leur offraient la Révélation et le modèle prophétique.
Or, il est nécessaire que nos mosquées renouent avec ce modèle pour qu’elles redeviennent des creusets d’une fraternité universelle et des lieux d’accueil chaleureux et conviviaux à l’image du message prophétique lui-même et de la miséricorde dont il est porteur.
Du discours à l’architecture en passant par l’aménagement, les programmes et l’ambiance globale, tout doit être pensé pour inscrire nos mosquées dans un renouveau spirituel et une révolution culturelle.
Dans cette nouvelle perspective fondatrice introduite dans le cours de l’histoire, la mosquée devint naturellement le lieu privilégié où s’incarnait et se construisait patiemment ce changement de cap et de paradigme. Malheureusement, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les vicissitudes de l’histoire, de la politique et de la jurisprudence ont progressivement édité des barrières qui ont fini par éloigner les musulmans, peu ou prou, du sublime horizon que leur offraient la Révélation et le modèle prophétique.
Or, il est nécessaire que nos mosquées renouent avec ce modèle pour qu’elles redeviennent des creusets d’une fraternité universelle et des lieux d’accueil chaleureux et conviviaux à l’image du message prophétique lui-même et de la miséricorde dont il est porteur.
Du discours à l’architecture en passant par l’aménagement, les programmes et l’ambiance globale, tout doit être pensé pour inscrire nos mosquées dans un renouveau spirituel et une révolution culturelle.
La mosquée comme havre de spiritualité
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, force est de constater que notre époque si matérielle et rationnelle en apparence, demeure profondément sujette à de grandes interrogations spirituelles que le pouvoir d’achat, le confort matériel et l’offre de consommation tous azimuts n’ont pas pu étouffer définitivement.
Nous assistons à l’essor pour le moins surprenant (dans le contexte occidental, temple du rationalisme), de toute une « nébuleuse mystico-ésotérique » qui promet la paix du cœur à des âmes inquiètes ou du moins insatisfaites de l’horizon consumériste que leur propose la « civilisation des choses ». Notre époque se caractérise aussi par la croissance d’une demande diverse dans ses expressions : culte des soins, engouement pour les cultures orientales, souhait de retour à la nature et l’émergence de plusieurs utopies en mouvement.
On pourrait facilement conclure que le dénominateur commun dans cette nouvelle tendance durable de « consommation », celle de la spiritualité, réside dans cette réalité de soif spirituelle que ressentent des millions d’hommes et de femmes en quête de sens, de bien-être et dans la recherche d’une forme de libération du joug d’un système qui les broie.
C’est cette réalité qu’il est impératif de regarder en face pour bien comprendre l’immensité du travail qui reste à faire afin de libérer les joyaux de la spiritualité musulmane de la condition historique des musulmans et des limites dans lesquelles ils ont cantonné leur volonté, leur projet et leur ambition.
Une prise de conscience est nécessaire pour rompre avec une vision qui ne fait, in fine, qu’instrumentaliser l’islam comme un refuge identitaire, un « objet » communautaire d’auto-défense et un marqueur de particularisme cultivé par peur ou par rejet de son environnement.
L’islam, en effet, n’est autre que la voie qui permet à tout homme de prendre conscience de sa dignité d’être promis à la félicité éternelle, invité par Dieu à réaliser une ascension spirituelle sur les traces des grandes figures que Dieu nous a envoyées comme modèles.
La mosquée doit donc s’affranchir d’une vision qui la condamne à n’être qu’un lieu ethnocentré et exotique pour devenir un « dispositif » pleinement ouvert sur l’Homme et la société, dont la vocation première est de permettre la rencontre universelle entre l’Homme et son Créateur et la possibilité de découvrir et de s’initier à la Parole de Dieu et à la méthode spirituelle pour cheminer vers Lui.
Nous assistons à l’essor pour le moins surprenant (dans le contexte occidental, temple du rationalisme), de toute une « nébuleuse mystico-ésotérique » qui promet la paix du cœur à des âmes inquiètes ou du moins insatisfaites de l’horizon consumériste que leur propose la « civilisation des choses ». Notre époque se caractérise aussi par la croissance d’une demande diverse dans ses expressions : culte des soins, engouement pour les cultures orientales, souhait de retour à la nature et l’émergence de plusieurs utopies en mouvement.
On pourrait facilement conclure que le dénominateur commun dans cette nouvelle tendance durable de « consommation », celle de la spiritualité, réside dans cette réalité de soif spirituelle que ressentent des millions d’hommes et de femmes en quête de sens, de bien-être et dans la recherche d’une forme de libération du joug d’un système qui les broie.
C’est cette réalité qu’il est impératif de regarder en face pour bien comprendre l’immensité du travail qui reste à faire afin de libérer les joyaux de la spiritualité musulmane de la condition historique des musulmans et des limites dans lesquelles ils ont cantonné leur volonté, leur projet et leur ambition.
Une prise de conscience est nécessaire pour rompre avec une vision qui ne fait, in fine, qu’instrumentaliser l’islam comme un refuge identitaire, un « objet » communautaire d’auto-défense et un marqueur de particularisme cultivé par peur ou par rejet de son environnement.
L’islam, en effet, n’est autre que la voie qui permet à tout homme de prendre conscience de sa dignité d’être promis à la félicité éternelle, invité par Dieu à réaliser une ascension spirituelle sur les traces des grandes figures que Dieu nous a envoyées comme modèles.
La mosquée doit donc s’affranchir d’une vision qui la condamne à n’être qu’un lieu ethnocentré et exotique pour devenir un « dispositif » pleinement ouvert sur l’Homme et la société, dont la vocation première est de permettre la rencontre universelle entre l’Homme et son Créateur et la possibilité de découvrir et de s’initier à la Parole de Dieu et à la méthode spirituelle pour cheminer vers Lui.
La mosquée comme espace d’interculturalité
Chercher à se situer dans le temps ou dans l’espace est un besoin inhérent aux êtres et à la nature des hommes. La façon de se situer se fait toujours sous l’emprise d’une mémoire, d’une histoire et d’un contexte qui vont peser et façonner des schémas, des modèles et des habitus.
Ainsi, on peut être dans la conservation ou le renouveau, le repli ou l’interaction, la méfiance ou la confiance, la peur ou l’audace, l’entre-soi ou l’entre-connaissance, le rejet ou l’intégration… Ce positionnement qui se fait dans une temporalité plus ou moins longue doit être étayé par une vision qui, tout en faisant un état des lieux critique, dessine une perspective et un horizon permettant d’échapper aux déterminismes qui travaillent les individus et les communautés souvent à leur insu.
Face aux tensions identitaires qui traversent nos sociétés et les individus qui la composent, la mosquée a son rôle de premier plan à jouer en matière de conversion des consciences pour offrir les outils d’un positionnement positif au cœur de leurs réalités locales aux musulmans, et les possibilités d’ouverture, de rencontre et d’interculturalité à tous les concitoyens.
La mosquée comme institution de socialisation se doit d’être un lieu vivant et influent ouvert sur la société, attentif aux courants de pensée qui la traversent, aux tensions qui la travaillent, aux inquiétudes qui la minent.
Autant la mosquée doit être un lieu qui permet le retrait du monde pour revenir à soi, autant elle doit être un lieu qui accueille le monde en son sein.
La mosquée n’est pas simplement un lieu de retraite, elle est un lieu d’accueil universel (accueil des générations, des cultures, des conditions sociales, des débats, des maux de la société…) qui transcende les blocages et agit sur les résistances par la spiritualité, l’éducation et la culture.
La mosquée enracinée dans son territoire et sa réalité locale a son rôle de médiation interculturelle à jouer pour réduire les tensions, accueillir les conflits de notre société engendrés par une histoire compliquée et un présent complexe, donner aux musulmans comme à tous les concitoyens les outils pour apprendre à se connaître et à se reconnaître.
*****
Première parution du texte sur le site de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM).
Lire aussi :
Enchanter sa spiritualité à travers l'écriture poétique
L’amour comme engagement spirituel
Le monde sera spirituel ou ne sera plus
Ainsi, on peut être dans la conservation ou le renouveau, le repli ou l’interaction, la méfiance ou la confiance, la peur ou l’audace, l’entre-soi ou l’entre-connaissance, le rejet ou l’intégration… Ce positionnement qui se fait dans une temporalité plus ou moins longue doit être étayé par une vision qui, tout en faisant un état des lieux critique, dessine une perspective et un horizon permettant d’échapper aux déterminismes qui travaillent les individus et les communautés souvent à leur insu.
Face aux tensions identitaires qui traversent nos sociétés et les individus qui la composent, la mosquée a son rôle de premier plan à jouer en matière de conversion des consciences pour offrir les outils d’un positionnement positif au cœur de leurs réalités locales aux musulmans, et les possibilités d’ouverture, de rencontre et d’interculturalité à tous les concitoyens.
La mosquée comme institution de socialisation se doit d’être un lieu vivant et influent ouvert sur la société, attentif aux courants de pensée qui la traversent, aux tensions qui la travaillent, aux inquiétudes qui la minent.
Autant la mosquée doit être un lieu qui permet le retrait du monde pour revenir à soi, autant elle doit être un lieu qui accueille le monde en son sein.
La mosquée n’est pas simplement un lieu de retraite, elle est un lieu d’accueil universel (accueil des générations, des cultures, des conditions sociales, des débats, des maux de la société…) qui transcende les blocages et agit sur les résistances par la spiritualité, l’éducation et la culture.
La mosquée enracinée dans son territoire et sa réalité locale a son rôle de médiation interculturelle à jouer pour réduire les tensions, accueillir les conflits de notre société engendrés par une histoire compliquée et un présent complexe, donner aux musulmans comme à tous les concitoyens les outils pour apprendre à se connaître et à se reconnaître.
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Première parution du texte sur le site de Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM).
Lire aussi :
Enchanter sa spiritualité à travers l'écriture poétique
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Le monde sera spirituel ou ne sera plus