Los Angeles (Californie) - Le 8 mars, la Journée internationale de la femme permettra de mettre en lumière le travail des femmes contre l'inégalité. La violence et l'inégalité sont le lot commun des femmes dans le monde entier, y compris celles qui vivent dans les sociétés musulmanes. Comme leurs sœurs non musulmanes, elles s'activent tous les jours pour faire progresser leur condition sociale.
À l'occasion de mes nombreux voyages en terre musulmane, au Pakistan, par exemple, je peux constater personnellement le travail remarquable que font les femmes dans le domaine des droits de l'homme et pour la croissance économique. Elles sont chefs d'entreprise, elles dirigent des refuges et des affaires, démentant ainsi l'image de la musulmane marginalisée, illettrée et enclavée que véhiculent volontiers les médias occidentaux.
Bushra Aslam, par exemple, a fondé un orphelinat pour jeunes filles à Islamabad après le tremblement de terre de 2005. Elle assure les services d'éducateurs, de mentors, de conseillers et des activités interconfessionnelles pour les 45 pensionnaires. Une autre femme remarquable est Rukhsana Asghar, la présidente de Fulcrum (Le Levier), un cabinet de conseil en ressources humaines qui offre des bourses à des jeunes filles pauvres pour les préparer à un métier.
L'opinion publique des pays occidentaux connaît mal les activités positives qui se déploient dans tout le monde musulman. Au Maroc, en Egypte et en Turquie, par exemple, des femmes reçoivent une formation de guides spirituelles, ou murshidat, pour assurer l'encadrement spirituel des femmes et des enfants.
Des mouvements comme l'Initiative féminine islamique pour la spiritualité et l'égalité (Women's Islamic Initiative in Spirituality and Equality - WISE), réseau social et mouvement de justice sociale citoyen, visent à créer des débouchés pour les femmes dans le monde musulman. Un des programmes de WISE, Jihâd (combat) contre la violence, vise à éliminer la violence contre les femmes et à défendre la cause des femmes dans le monde musulman et au-delà.
WISE est fondé sur le principe que « la violence est un phénomène humain qui existe dans toutes les cultures et toutes les communautés confessionnelles. Elle perpétue une réalité constante dans la vie de millions de musulmans, empêchant des sociétés entières de s'épanouir dans le domaine religieux, culturel, politique et économique. Partout dans le monde, la violence annihile le potentiel des femmes à s'épanouir au sein de leurs familles, de leur communauté, de leur pays ».
Le 6 février, WISE a annoncé la Journée internationale de lutte contre l'excision, coutume largement répandue en Afrique. Comme ce fléau frappe de nombreuses filles de toutes confessions, les clergés chrétien et musulman se sont unis pour le condamner. Pour prolonger leur message, et dans le cadre de son jihad contre la violence, WISE collabore avec l'Egyptian Association for Society Development (EASD), organisation non gouvernementale qui a son siège à Gizeh, pour proposer une éducation contre cette pratique dans un cadre religieux, ainsi que des incitatifs financiers et des activités rémunératrices de substitution pour les personnes qui pratiquent actuellement l'excision.
A titre d'exemple, en 2008, les membres de l'association se sont mis en rapport avec Amin Hussein, un barbier qui a régulièrement pratiqué des excisions illégales (l'excision est interdite en Egypte depuis 1996). Après avoir suivi une formation démontrant que l'excision est non islamique et nocive pour les femmes, M. Hussein a accepté de mettre fin à son activité, en contrepartie de quoi il reçoit une compensation financière et un nouvel équipement professionnel dans le cadre du programme.
Voilà plus d'un an maintenant que M. Hussein n'exerce plus ses activités illégales. Sa vitrine exhibe fièrement une proclamation de l'Université d'al-Azhar déclarant l'excision non islamique et interdite.
WISE œuvre aussi à la prévention et à l'élimination de la violence domestique, phénomène que les Occidentaux croient, à tort, plus répandu, voire accepté, dans les communautés musulmanes, en raison des clichés véhiculés par Hollywood et la presse occidentale.
Certains musulmans, quant à eux, croient aussi que l'islam autorise la violence domestique. Cette attitude est le résultat de normes culturelles, de pratiques tribales et de l'ignorance des interprétations des textes qui reconnaissent la dignité des femmes.
WISE s'efforce de mieux faire connaître le problème de la violence domestique et de proposer un soutien aux victimes par le biais de ses membres et de leurs organisations. Ainsi, Ambreen Ajaib, une psychologue membre de WISE qui travaille pour Bedari, organisation pakistanaise de défense des droits des femmes au Pakistan, propose un soutien psychologique aux survivantes des violences masculines.
Tels sont les engagements et les transformations réalisés par les musulmanes, et qu'elles continuent de réaliser, pour faire reculer les inégalités qui sont responsables des pratiques d'excision et de violence domestique. Malgré tous les efforts déployés par WISE et d'autres organisations pour diffuser l'information sur les mauvais traitements dont les femmes sont victimes et prendre des mesures concrètes pour y mettre un terme, il faudra redoubler ces efforts : il est encore long le chemin qui sépare les musulmanes de l'égalité.
* Mehnaz M. Afridi , Ph.D., enseigne le judaïsme et l'islam. Militante des droits des femmes de toutes confessions, elle prône la coexistence et la paix entre juifs et musulmans.
À l'occasion de mes nombreux voyages en terre musulmane, au Pakistan, par exemple, je peux constater personnellement le travail remarquable que font les femmes dans le domaine des droits de l'homme et pour la croissance économique. Elles sont chefs d'entreprise, elles dirigent des refuges et des affaires, démentant ainsi l'image de la musulmane marginalisée, illettrée et enclavée que véhiculent volontiers les médias occidentaux.
Bushra Aslam, par exemple, a fondé un orphelinat pour jeunes filles à Islamabad après le tremblement de terre de 2005. Elle assure les services d'éducateurs, de mentors, de conseillers et des activités interconfessionnelles pour les 45 pensionnaires. Une autre femme remarquable est Rukhsana Asghar, la présidente de Fulcrum (Le Levier), un cabinet de conseil en ressources humaines qui offre des bourses à des jeunes filles pauvres pour les préparer à un métier.
L'opinion publique des pays occidentaux connaît mal les activités positives qui se déploient dans tout le monde musulman. Au Maroc, en Egypte et en Turquie, par exemple, des femmes reçoivent une formation de guides spirituelles, ou murshidat, pour assurer l'encadrement spirituel des femmes et des enfants.
Des mouvements comme l'Initiative féminine islamique pour la spiritualité et l'égalité (Women's Islamic Initiative in Spirituality and Equality - WISE), réseau social et mouvement de justice sociale citoyen, visent à créer des débouchés pour les femmes dans le monde musulman. Un des programmes de WISE, Jihâd (combat) contre la violence, vise à éliminer la violence contre les femmes et à défendre la cause des femmes dans le monde musulman et au-delà.
WISE est fondé sur le principe que « la violence est un phénomène humain qui existe dans toutes les cultures et toutes les communautés confessionnelles. Elle perpétue une réalité constante dans la vie de millions de musulmans, empêchant des sociétés entières de s'épanouir dans le domaine religieux, culturel, politique et économique. Partout dans le monde, la violence annihile le potentiel des femmes à s'épanouir au sein de leurs familles, de leur communauté, de leur pays ».
Le 6 février, WISE a annoncé la Journée internationale de lutte contre l'excision, coutume largement répandue en Afrique. Comme ce fléau frappe de nombreuses filles de toutes confessions, les clergés chrétien et musulman se sont unis pour le condamner. Pour prolonger leur message, et dans le cadre de son jihad contre la violence, WISE collabore avec l'Egyptian Association for Society Development (EASD), organisation non gouvernementale qui a son siège à Gizeh, pour proposer une éducation contre cette pratique dans un cadre religieux, ainsi que des incitatifs financiers et des activités rémunératrices de substitution pour les personnes qui pratiquent actuellement l'excision.
A titre d'exemple, en 2008, les membres de l'association se sont mis en rapport avec Amin Hussein, un barbier qui a régulièrement pratiqué des excisions illégales (l'excision est interdite en Egypte depuis 1996). Après avoir suivi une formation démontrant que l'excision est non islamique et nocive pour les femmes, M. Hussein a accepté de mettre fin à son activité, en contrepartie de quoi il reçoit une compensation financière et un nouvel équipement professionnel dans le cadre du programme.
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