« En plus de six ans de surveillance des quartiers musulmans de New York, d'écoutes et de fichage des mosquées, l'unité secrète de données démographiques de la Police de New York (NYPD) n'a obtenu aucune piste ni de quoi déclencher une enquête terroriste », révèle Associated Press (AP) lundi 20 août. Durant toute cette période, les musulmans de la ville ont été épiés juste parce qu’ils étaient musulmans.
De multiples données sur leur quotidien – domicile, lieu de travail, magasins et mosquée fréquentés – ont été collectées. « La police a ainsi infiltré des groupes étudiants musulmans, placé des informateurs dans des mosquées, surveillé les prêches et fiché tous les musulmans de New York qui adoptaient des noms américanisés », précise AP.
Mais voilà, toutes ces informations n’ont servi à rien. Le programme d'espionnage policier mis en place avec l'aide de la CIA à la suite des attentats du 11-Septembre n’a été d’aucune utilité pour la police, révèle une déposition déclassifiée d'un responsable du NYPD.
De multiples données sur leur quotidien – domicile, lieu de travail, magasins et mosquée fréquentés – ont été collectées. « La police a ainsi infiltré des groupes étudiants musulmans, placé des informateurs dans des mosquées, surveillé les prêches et fiché tous les musulmans de New York qui adoptaient des noms américanisés », précise AP.
Mais voilà, toutes ces informations n’ont servi à rien. Le programme d'espionnage policier mis en place avec l'aide de la CIA à la suite des attentats du 11-Septembre n’a été d’aucune utilité pour la police, révèle une déposition déclassifiée d'un responsable du NYPD.
Un fichage inutile
Entendu dans le cadre d’une enquête sur une tout autre affaire, le 28 juin, le chef adjoint Thomas Galati, qui dirige la division du renseignement du NYPD, a reconnu qu'« à (sa) connaissance » aucune des conversations écoutées par les policiers n'avait servi de « point de départ à une enquête. »
Maître Jethro Eisenstein, qui a interrogé M. Galati pendant sa déposition, a déclaré qu'il demanderait bientôt la fermeture de l'unité de données démographiques. Comble, alors que l’affaire avait fait grand bruit après sa révélation par l’AP, l’an dernier, il se trouve que cette unité existe toujours. Seul son nom, maintenant Unité d'évaluation par zone (Zone Assessment Unit), a changé. M.Galati a toutefois assuré qu’elle aurait récemment cessé ses activités hors de l'État.
Les documents diffusés par l’AP au moment de la révélation de l’affaire montraient en effet que l’unité avait mené des opérations hors de sa juridiction, notamment dans le New Jersey, et avait donc violé les règles fédérales.
« Le FBI a déclaré que cela avait nui à ses partenariats avec des musulmans et mis en danger la sécurité nationale des Etats-Unis », rapporte l'AP.
Maître Jethro Eisenstein, qui a interrogé M. Galati pendant sa déposition, a déclaré qu'il demanderait bientôt la fermeture de l'unité de données démographiques. Comble, alors que l’affaire avait fait grand bruit après sa révélation par l’AP, l’an dernier, il se trouve que cette unité existe toujours. Seul son nom, maintenant Unité d'évaluation par zone (Zone Assessment Unit), a changé. M.Galati a toutefois assuré qu’elle aurait récemment cessé ses activités hors de l'État.
Les documents diffusés par l’AP au moment de la révélation de l’affaire montraient en effet que l’unité avait mené des opérations hors de sa juridiction, notamment dans le New Jersey, et avait donc violé les règles fédérales.
« Le FBI a déclaré que cela avait nui à ses partenariats avec des musulmans et mis en danger la sécurité nationale des Etats-Unis », rapporte l'AP.
La guerre totale contre l’islam
Il faut dire qu’au moment de sa révélation l’affaire avait suscité un tollé. Plusieurs organisations musulmanes de défense des droits civiques avaient dénoncé ce profilage discriminant. Embarrassé, le NYPD avait, dans un premier temps, nié l'existence de la Demographics Unit, puis les partisans de ce fichage avaient défendu un dispositif crucial pour la sécurité de New York.
Visiblement habitué à dénigrer les musulmans, le NYPD se retrouva une nouvelle fois au cœur d’un scandale. En janvier dernier, on apprend qu’il diffusait un film islamophobe dans le cadre d’une formation des policiers à la lutte contre le terrorisme. La vidéo, intitulée « Le troisième Djihad : La vision de l’islam radical pour l’Amérique », avait été vue par des centaines de policiers en 2010. Le chef de la police new-yorkaise, Ray Kelly, s'était excusé pour ce film présentant les musulmans comme un danger pour le pays.
Mais la communauté musulmane n’est malheureusement pas seulement la cible de la police new-yorkaise. La haine de l’islam était également enseignée à l’armée américaine.
Pendant des années, des cours prônant « la guerre totale contre l’islam » étaient dispensés au sein de la Join Forces Staff College de Norfolk, l’une des plus grandes écoles militaires aux Etats-Unis, a-t-on appris en mai dernier.
Visiblement habitué à dénigrer les musulmans, le NYPD se retrouva une nouvelle fois au cœur d’un scandale. En janvier dernier, on apprend qu’il diffusait un film islamophobe dans le cadre d’une formation des policiers à la lutte contre le terrorisme. La vidéo, intitulée « Le troisième Djihad : La vision de l’islam radical pour l’Amérique », avait été vue par des centaines de policiers en 2010. Le chef de la police new-yorkaise, Ray Kelly, s'était excusé pour ce film présentant les musulmans comme un danger pour le pays.
Mais la communauté musulmane n’est malheureusement pas seulement la cible de la police new-yorkaise. La haine de l’islam était également enseignée à l’armée américaine.
Pendant des années, des cours prônant « la guerre totale contre l’islam » étaient dispensés au sein de la Join Forces Staff College de Norfolk, l’une des plus grandes écoles militaires aux Etats-Unis, a-t-on appris en mai dernier.
Un espionnage légal pour le conseiller d’Obama
Plus de 10 ans après les attentats de New-York, l’attitude du NYPD et de l’armée est grave, car ils n’hésitent pas à faire l’amalgame entre l’islam et le terrorisme.
Une partie de la population américaine reste également hostile à leur égard, comme en témoigne l’augmentation de près de 50 % de 2009 à 2010 des crimes et délits contre les musulmans. Dernièrement, des Sikhs confondus à des musulmans ont subi les conséquences de cette haine. Un membre de groupuscules prônant la suprématie de la race blanche a tué six fidèles et blessé trois autres personnes lors d’une fusillade dans un temple sikh dans le Wisconsin.
Face à ces attaques répétitives, les musulmans, qui représentent 600 000 personnes à New York et sa banlieue, se mobilisent comme ils le peuvent. « Nous partageons les inquiétudes de tous les New-Yorkais pour la sécurité. Le terrorisme est un fléau qu’il faut éliminer, mais on ne peut pas combattre le mal par le mal », déclarait l’imam Talib Abdur Rashid, le président du Conseil des dirigeants musulmans de New York, lors d’une manifestation, en janvier dernier, organisée par la communauté musulmane après avoir appris que les policiers visionnaient « Le troisième Djihad : La vision de l’islam radical pour l’Amérique ». « Les New-Yorkais ne doivent tolérer ni les violations de nos libertés civiques, ni aucune surveillance organisée sur une base ethnique, religieuse ou politique », ajoutait-il, rapporte le site marocain Telquel.
Avant, en décembre, plusieurs associations musulmanes de New York avaient boycotté un petit déjeuner interreligieux organisé par la mairie pour protester contre l’espionnage dont les musulmans sont victimes. Concernant cette affaire, « des dizaines de membres du Parlement ont demandé au ministère de la Justice d'enquêter sur les pratiques du NYPD », indique l’AP. Toutefois, « le principal conseiller du président Barack Obama pour le contre-terrorisme, John Brennan, a déclaré qu'il croyait en la légalité des activités du NYPD et que celles-ci avaient protégé New York », précise l’agence.
Pas vraiment de quoi rassurer les musulmans de la ville. Et ce n’est pas l’illumination en vert de l’Empire State Building en l'honneur de l’Aïd al-Fitr qui pourra leur faire oublier la stigmatisation dont ils font l'objet.
Une partie de la population américaine reste également hostile à leur égard, comme en témoigne l’augmentation de près de 50 % de 2009 à 2010 des crimes et délits contre les musulmans. Dernièrement, des Sikhs confondus à des musulmans ont subi les conséquences de cette haine. Un membre de groupuscules prônant la suprématie de la race blanche a tué six fidèles et blessé trois autres personnes lors d’une fusillade dans un temple sikh dans le Wisconsin.
Face à ces attaques répétitives, les musulmans, qui représentent 600 000 personnes à New York et sa banlieue, se mobilisent comme ils le peuvent. « Nous partageons les inquiétudes de tous les New-Yorkais pour la sécurité. Le terrorisme est un fléau qu’il faut éliminer, mais on ne peut pas combattre le mal par le mal », déclarait l’imam Talib Abdur Rashid, le président du Conseil des dirigeants musulmans de New York, lors d’une manifestation, en janvier dernier, organisée par la communauté musulmane après avoir appris que les policiers visionnaient « Le troisième Djihad : La vision de l’islam radical pour l’Amérique ». « Les New-Yorkais ne doivent tolérer ni les violations de nos libertés civiques, ni aucune surveillance organisée sur une base ethnique, religieuse ou politique », ajoutait-il, rapporte le site marocain Telquel.
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