Quoi de neuf dans le pèlerinage 2006 ? Pas mal de choses si l’on en juge par l’effervescence, ces derniers temps, des associations et institutionnels musulmans. De nombreuses initiatives locales ou nationales ont déjà été lancées afin de proposer un meilleur service aux pèlerins qui veulent accomplir leur pèlerinage dans les meilleures conditions, ce qui n’était pas franchement le cas jusqu’à présent.
Le pèlerin est un voyageur
La nouveauté apportée par ces changements repose sur le statut du pèlerinage qui devient un voyage et le pèlerin, un voyageur. Au-delà des mots, c’est toute la qualité de prestation de service qui est en jeu.
C’est bien l’avis de la commission pèlerinage du Conseil français du culte musulman (CFCM), présidée par Khaled Bouchama : « Avec les trois CRCM d’Ile-de-France, nous nous sommes organisés pour établir des points d’accueils et de renseignements dans les aéroports français, en particulier à Roissy, d’où partent de nombreux pèlerins. Des brochures extrêmement bien documentés leurs seront aussi distribués avec le détail des démarches administratives à remplir et tous les contacts qu’ils auront besoin d’appeler pour leur pèlerinage. Nous souhaitons améliorer la qualité du service car nous croyons que le pèlerin est avant tout un voyageur. »
Ce souci des organisations musulmanes fait suite aux nombreux « disfonctionnements » constatés dans la pratique du pèlerinage en France.
Ainsi, concernant les vols, de nombreux retards sont constatés, dès le départ. Pire encore pour le retour des pèlerins. Certains se voient contraints d’attendre un mois pour rentrer en France. D’après Khaled Bouchama, de nombreux rabatteurs n’hésitent plus à faire la tournée des mosquées pour y récupérer jusqu’à une centaine de passeports par mosquée, puis prospecter les agences de voyages pour en tirer le meilleur prix. Cette pratique serait même encouragée par certaines agences.
Le président de la commission pèlerinage souhaite également un investissement plus important de l’Etat dans ce type de dossier : « Il faut que la France prenne ses responsabilités pour l’accueil des pèlerins à Médine ou Mina. 30 à 40 % des 25 000 pèlerins qui partent chaque année de France, sont français. La France doit défendre les intérêts de ses compatriotes là où ils se trouvent. »
C’est bien l’avis de la commission pèlerinage du Conseil français du culte musulman (CFCM), présidée par Khaled Bouchama : « Avec les trois CRCM d’Ile-de-France, nous nous sommes organisés pour établir des points d’accueils et de renseignements dans les aéroports français, en particulier à Roissy, d’où partent de nombreux pèlerins. Des brochures extrêmement bien documentés leurs seront aussi distribués avec le détail des démarches administratives à remplir et tous les contacts qu’ils auront besoin d’appeler pour leur pèlerinage. Nous souhaitons améliorer la qualité du service car nous croyons que le pèlerin est avant tout un voyageur. »
Ce souci des organisations musulmanes fait suite aux nombreux « disfonctionnements » constatés dans la pratique du pèlerinage en France.
Ainsi, concernant les vols, de nombreux retards sont constatés, dès le départ. Pire encore pour le retour des pèlerins. Certains se voient contraints d’attendre un mois pour rentrer en France. D’après Khaled Bouchama, de nombreux rabatteurs n’hésitent plus à faire la tournée des mosquées pour y récupérer jusqu’à une centaine de passeports par mosquée, puis prospecter les agences de voyages pour en tirer le meilleur prix. Cette pratique serait même encouragée par certaines agences.
Le président de la commission pèlerinage souhaite également un investissement plus important de l’Etat dans ce type de dossier : « Il faut que la France prenne ses responsabilités pour l’accueil des pèlerins à Médine ou Mina. 30 à 40 % des 25 000 pèlerins qui partent chaque année de France, sont français. La France doit défendre les intérêts de ses compatriotes là où ils se trouvent. »
Des guides femmes
Plus intéressant est cette nouvelle démarche encadrée par l’agence de voyage Anas, située dans le 11e arrondissement parisien. Pour la première fois, cette agence organise dans ses locaux des cours d’apprentissage des rites du pèlerinage à destination des femmes et des hommes pèlerins.
Une opération qui répond à un vrai besoin, d’après Nassima Prudor, théologienne, qui dirige cette formation : « Il est inconcevable d’emmener les gens au Hajj alors qu’ils ne savent rien du hajj. Beaucoup ignorent l'importance spirituelle du pèlerinage et négligent des moments importants tel que le stationnement à Arafat où ils arrivent souvent épuisés en oubliant que le hajj c'est Arafat. D'autres n'hésitent plus à faire de la tombe du Prophète un lieu d'adoration allant jusqu'à provoquer des bousculades dangereuses et chanter des youyous. »
Les cours sont dispensés dans les locaux de l’agence Anas. Et pour clôturer cette formation, Nassima Prudor accompagnera, avec l’assistance d’autres guides féminins, ses élèves au pèlerinage : « Je souhaite former des femmes afin qu’elles accomplissent religieusement et non traditionnellement leur pèlerinage. Que ce soit un Hajj spirituel et non traditionnel. »
Cette présence de femmes-guides devrait améliorer considérablement la pratique du Hajj pour les femmes. La plupart d’entre elles partent en groupe avec l’organisateur, puis, sur place, se retrouvent seules et isolées. Le travail de ces accompagnatrices/formatrices leur permettra de sortir de cet isolement et d’accomplir pleinement et sereinement le cinquième pilier de l’islam.
Plus qu’un simple changement, c’est donc toute la pratique actuelle du pèlerinage qu’il faut revoir. Une mutation qui s’opère doucement et que la concurrence entre institutions musulmanes et associations devrait favoriser.
L’exemple de SOS Pèlerins illustre bien cette tendance. Cette association, créée il y a un an et demi, et qui s’est fixé comme but « d’améliorer les conditions de pèlerinage, et de défendre les droits des pèlerins, de toute croyance, et de toute origine » a déjà connu une ascension fulgurante. Si certains voient d’un mauvais œil la proximité de cette association avec le ministère de l’intérieur ou dénonce sa forte présence médiatique, le travail de ce type d’associations pourrait, par la concurrence qu’il apporte, débloquer l’immobilisme des pratiques en la matière. Et faire que le pèlerinage rime enfin avec voyage !
Une opération qui répond à un vrai besoin, d’après Nassima Prudor, théologienne, qui dirige cette formation : « Il est inconcevable d’emmener les gens au Hajj alors qu’ils ne savent rien du hajj. Beaucoup ignorent l'importance spirituelle du pèlerinage et négligent des moments importants tel que le stationnement à Arafat où ils arrivent souvent épuisés en oubliant que le hajj c'est Arafat. D'autres n'hésitent plus à faire de la tombe du Prophète un lieu d'adoration allant jusqu'à provoquer des bousculades dangereuses et chanter des youyous. »
Les cours sont dispensés dans les locaux de l’agence Anas. Et pour clôturer cette formation, Nassima Prudor accompagnera, avec l’assistance d’autres guides féminins, ses élèves au pèlerinage : « Je souhaite former des femmes afin qu’elles accomplissent religieusement et non traditionnellement leur pèlerinage. Que ce soit un Hajj spirituel et non traditionnel. »
Cette présence de femmes-guides devrait améliorer considérablement la pratique du Hajj pour les femmes. La plupart d’entre elles partent en groupe avec l’organisateur, puis, sur place, se retrouvent seules et isolées. Le travail de ces accompagnatrices/formatrices leur permettra de sortir de cet isolement et d’accomplir pleinement et sereinement le cinquième pilier de l’islam.
Plus qu’un simple changement, c’est donc toute la pratique actuelle du pèlerinage qu’il faut revoir. Une mutation qui s’opère doucement et que la concurrence entre institutions musulmanes et associations devrait favoriser.
L’exemple de SOS Pèlerins illustre bien cette tendance. Cette association, créée il y a un an et demi, et qui s’est fixé comme but « d’améliorer les conditions de pèlerinage, et de défendre les droits des pèlerins, de toute croyance, et de toute origine » a déjà connu une ascension fulgurante. Si certains voient d’un mauvais œil la proximité de cette association avec le ministère de l’intérieur ou dénonce sa forte présence médiatique, le travail de ce type d’associations pourrait, par la concurrence qu’il apporte, débloquer l’immobilisme des pratiques en la matière. Et faire que le pèlerinage rime enfin avec voyage !