© Morteza Najafi - Diaphana Distribution
Téhéran sous la pluie. Un couple découvre par hasard qu’un homme et une femme forme un autre couple qui leur ressemble trait pour trait. Une fois la stupeur passée, vient la recherche d’explications rationnelles, puis l’acceptation de cette situation étrange et inquiétante. Mais la ressemblance physique ne dit rien des différences de caractère et de comportement…
Sur ce thème mille fois traité en littérature et au cinéma, Mani Haghighi installe une atmosphère étrange et construit un film de science-fiction, une sorte de thriller psychologique sous des trombes d’eau qui contribuent à créer une atmosphère irréelle. Avec cette pluie battante, le réalisateur crée l’impression que la gémellité des personnages fait partie d’un mystère plus grand. « Comme si le cœur de l’histoire n’était qu’une infime conséquence collatérale d’un problème plus grand. Comme si l’univers tout entier était déréglé », précise-t-il.
Mani Haghighi ouvre des portes mais reste sur le seuil. On ne saura jamais pourquoi il pleut tout le temps ni pourquoi les deux couples se ressemblent comme deux gouttes d’eau. « C’est un film sur le mystère. Donc tous les éléments qui le constituent doivent posséder leur propre mystère et étrangeté », déclare-t-il. Sur ce point, le film est une réussite ; la photographie avec ses clairs-obscurs, ses obscurités profondes interrompues par des sources de lumière vive, apportent beaucoup pour créer cette impression d’étrangeté sur laquelle se greffe un début d’histoire d’amour.
Sur ce thème mille fois traité en littérature et au cinéma, Mani Haghighi installe une atmosphère étrange et construit un film de science-fiction, une sorte de thriller psychologique sous des trombes d’eau qui contribuent à créer une atmosphère irréelle. Avec cette pluie battante, le réalisateur crée l’impression que la gémellité des personnages fait partie d’un mystère plus grand. « Comme si le cœur de l’histoire n’était qu’une infime conséquence collatérale d’un problème plus grand. Comme si l’univers tout entier était déréglé », précise-t-il.
Mani Haghighi ouvre des portes mais reste sur le seuil. On ne saura jamais pourquoi il pleut tout le temps ni pourquoi les deux couples se ressemblent comme deux gouttes d’eau. « C’est un film sur le mystère. Donc tous les éléments qui le constituent doivent posséder leur propre mystère et étrangeté », déclare-t-il. Sur ce point, le film est une réussite ; la photographie avec ses clairs-obscurs, ses obscurités profondes interrompues par des sources de lumière vive, apportent beaucoup pour créer cette impression d’étrangeté sur laquelle se greffe un début d’histoire d’amour.
Une fiction sans résonnance avec la réalité sociale et politique en Iran
© Diaphana Distribution
Avec Les ombres persanes, Mani Haghighi évite de réaliser un film qui ne soit ni métaphorique ni allégorique afin de ne pas fixer d'emblée la fiction « dans une catégorie trop réductrice car trop significative ». Il n’aborde pas la situation politique en Iran, les problèmes sociaux ou les relations entre sexes qu’elle engendre. Ce n’est pas un oubli, mais une volonté de privilégier le côté fantastique de son histoire. Une volonté tenue jusqu’à la dernière scène qui laisse le spectateur dans l’impossibilité de savoir comment la situation va évoluer. La frustration au rendez-vous, le pouvoir à l'imagination.
« Avec ce qu’il se passe en Iran, pays de religion fondamentaliste, vous n’avez pas d’autre alternative que celle définie par le pouvoir et la croyance. C’est comme ça et pas autrement. L’idée du double ouvre justement la question de l’alternative. Ce n’est pas une copie de vous, bien au contraire. C’est vous, vivant et expérimentant une autre expérience. Aborder cette question contraire aux dogmes en vigueur est déjà une critique du fondamentalisme », affirme-t-il. Un film politique à sa manière, « pas de façon affirmée mais subliminale ». Il est, par-dessus tout, un film original à suspense qui mérite le détour.
« Avec ce qu’il se passe en Iran, pays de religion fondamentaliste, vous n’avez pas d’autre alternative que celle définie par le pouvoir et la croyance. C’est comme ça et pas autrement. L’idée du double ouvre justement la question de l’alternative. Ce n’est pas une copie de vous, bien au contraire. C’est vous, vivant et expérimentant une autre expérience. Aborder cette question contraire aux dogmes en vigueur est déjà une critique du fondamentalisme », affirme-t-il. Un film politique à sa manière, « pas de façon affirmée mais subliminale ». Il est, par-dessus tout, un film original à suspense qui mérite le détour.
Les ombres persanes, de Mani Haghighi
Iran, France, 1h47
Avec Navid Mohammadzadeh, Taraneh alidoosti, Esmail Poor-Reza, Farham Azizi
Sortie en salle le 19 juillet 2023
Lire aussi :
La loi de Téhéran, focus sur les ravages de la drogue en Iran
A travers le cinéma, proposer aux spectateurs un large spectre de visions de femmes en Iran
Iran, France, 1h47
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