Sur le vif

Les révélations d'Azouz Begag dans le grand silence médiatique (Marianne)

| Samedi 7 Avril 2007 à 07:43



Le limogeage d'un ministre à quinze jours de l'élection présidentielle serait-il un non événement ? Cela expliquerait le grand silence autour de la « démission », hier, d'Azouz Begag. A moins qu'il ne s'agisse d'un stratégie pour mieux étouffer des révélations qui dérangent…



Un quart de page dans Le Monde, sept petites lignes dans Le Figaro : le limogeage, hier, d'Azouz Begag, est à peine un événement, en tout cas sûrement pas un sujet de une. Côté UMP, on cherche à minimiser. Et pour cause. Tout commentaire un peu trop relayé risquerait de faire de la publicité au livre à l'origine de la révocation du ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances. Un ouvrage dangereux, à quinze jours de l'élection présidentielle. Un tissu de « mensonges éhontés », selon Nicolas Sarkozy. La défense n'est pas encore au point face à un déballage très embarrassant : dans Un Mouton dans la baignoire (Fayard), dont Marianne publie les bonnes feuilles ce samedi, Azouz Begag lève en effet le voile sur le caractère violent du candidat de l'UMP.

« Tu es un connard ! »
Petit extrait. Azouz Begag, las de passer pour le « beur de service » aux ordres de Nicolas Sarkozy, lâche à quelques journalistes cette « petite phrase » : « Je ne m'appelle pas Azouz Sarkozy ! » Comme il le rappelle dans son livre, Libération en fait le titre d'un article. Lui assume, amusé. Mais on n'éclabousse pas impunément le ministre-candidat. Pour ce trait d'esprit malheureux, Azouz Begag essuie d'abord les remontrances de Villepin puis, sur un tout autre ton, celles de Nicolas Sarkozy en personne. Attention, ça fait mal : « Je décroche. C'est l'offensé. Il me passe un savon tellement incroyable que je ne peux m'empêcher de le consigner sur le champ : « Tu es un connard ! Un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! Tu te fous de mon nom.. Azouz Sarkozy ! (…) » Je suis cloué à mon téléphone. A chaque fois que j'essaie de placer un mot, il me coupe : « J'en ai rien à foutre, de tes explications ! Tu vas faire une dépêche à l'AFP pour t'excuser, sinon je te casse la gueule… » » Et ce n'est que début. La suite dans le numéro de Marianne dans les kiosques ce matin!