Sur le vif

Libye: libération du prisonnier politique Fathi al-Jahmi

| Mardi 11 Mars 2008 à 18:44



La Fondation Kadhafi a annoncé mardi la libération du prisonnier politique Fathi al-Jahmi, détenu depuis 2004 pour avoir critiqué le régime libyen.

"Fathi Al-Jahmi est libre de ses mouvements et il est pris en charge depuis lundi par sa famille", a indiqué à l'AFP le président de la section droits de l'Homme de la Fondation Kadhafi, Salah Abdessalem.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) avait appelé fin janvier à la "libération immédiate et sans conditions" cet opposant de 66 ans, détenu depuis 2004 pour avoir critiqué le régime de Mouammar Kadhafi, en avertissant qu'il était "gravement malade et qu'il avait besoin de soins médicaux urgents".

Mais la Fondation Kadhafi présidé par le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, avait démenti les accusations de HRW.

M. Jahmi était hospitalisé depuis huit mois et "bénéficiait de toute l'assistance médicale requise", a-t-elle indiqué, précisant avoir proposé à sa famille de le prendre en charge et de poursuivre son traitement dans la maison familiale.

M. Abdessalem a précisé que la famille avait préféré que M. Jahmi poursuive ses soins à l'hôpital public de médecine générale de Tripoli où il "bénéficie de toute l'assistance nécessaire", après avoir prévu de le transférer à une clinique privée.

Son fils Mohamed doit lui tenir compagnie, a-t-il ajouté, affirmant qu'il n'y avait plus de restriction à la visite de M. Jahmi.

Les Etats-Unis ont appelé à plusieurs reprises à la libération de l'opposant libyen, dont le cas a été évoqué avec le ministre libyen des Affaires étrangères Abdelrahman Chalgham lors de sa visite à Washington début janvier, selon un communiqué du département d'Etat.

La Libye affirme que M. Jahmi est "perturbé mentalement" et qu'il est détenu pour "sa propre sécurité, ses déclarations à l'encontre du régime ayant suscité la colère de la population".

Selon les autorités libyennes, un tribunal de Tripoli a constaté en septembre 2006 "la non responsabilité pénale de l'accusé pour cause de troubles mentaux" et ordonné son hospitalisation dans une unité psychiatrique.

Selon HRW, M. Jahmi a été arrêté une première fois en octobre 2002 après avoir critiqué le gouvernement et M. Kadhafi et appelé à des élections et à une presse libres ainsi qu'à la libération des prisonniers politiques.