Je suis mère de trois enfants et me suis remariée en 2014. J’avais un petit garçon d’un premier mariage qui a aujourd’hui huit ans. Quand je me suis remariée, mon fils avait deux ans à peine. Mon nouveau mari l’a accepté comme son propre fils sauf que nous sommes passés par des périodes très difficiles. Mon fils malgré son jeune âge n’acceptait pas sa présence, avait peur de lui, le rejetait et cela a été très dur pour mon mari qui a, de son côté, deux filles d’un premier mariage.
Mon mari est un homme très pratiquant, il aime beaucoup les enfants, c’est un bon papa. Il leur enseigne les bonnes valeurs, il est présent pour leurs études. Ils ne manquent de rien et jouent avec eux pendant des heures mais, à côté, il a un caractère autoritaire, il est rude et veut tout contrôler.
Il s’est toujours occupé de mon fils sans faire de différence avec nos autres enfants car nous en avons deux en commun. Il règne une bonne ambiance au sein de notre foyer mais je trouve que mon mari est toujours derrière mon fils. Il est dur avec lui et ne lâche jamais prise. Il ne me laisse pas avoir ma place de maman, c'est lui qui décide de tout à la maison et veut même décider en ce qui concerne mon fils alors qu’il est son beau-père. S’il dit qu’il doit aller se coucher à telle heure, je n’ai pas mon mot à dire... Il fait attention à tout ce que je fais pour lui, regarde mes moindres faits et gestes en me reprochant toujours de faire plus à mon fils qu’aux autres.
Il calcule tout ce que je fais pour mon fils, la moindre gentillesse, la moindre attention et se montre blessant en me disant que je fais ça seulement pour que mon fils m’aime plus que son père biologique. Il a parfois des comportements violents. Il ne l’a jamais vraiment frappé mais il l’a déjà pris violemment par le bras ou lui a déjà mis une fessée car il est de nature très turbulent. Il s’investit trop et se prend pour son père, il y a beaucoup de disputes par rapport à mon fils.
Je ne supporte pas qu’il soit injuste et je crains que mon fils le déteste plus tard à cause de sa dureté. Je n’arrive plus à supporter son comportement et j’en ai assez des conflits. Je lui ai trop donné de pouvoir et j’ai l’impression qu’il en a profité sous prétexte qu’il l’a pris petit. Le père est le chef de famille mais c’est à moi de décider pour mon fils.
J'ai souvent l’impression qu’il est jaloux de ma relation avec mon enfant car il regarde mes moindres faits et gestes. Pourtant, je suis juste, je l’ai toujours laissé faire pour qu’il trouve sa place au sein du foyer. J’ai essayé de faire au mieux, et pour mon fils et pour mon mari, mais c’est parfois très difficile car je suis toujours au milieu. Quelles sont les limites que mon mari doit avoir par rapport à mon fils ? Quel rôle doit-il avoir ? Lorsque je lui dis qu’il est injuste, il me dit qu’il ne veut pas faire de différence avec nos autres enfants et que tout le monde est éduqué à la même enseigne et il prend mal le fait que je lui rappelle qu’il ne doit pas être trop dur avec lui sinon il finira par le haïr.
Si vous avez des conseils à me donner, je suis preneuse et tout ouïe pour que ces problèmes dans mon foyer disparaissent car j’aime notre famille. Nous partageons de belles choses ensemble et il y a beaucoup d’amour dans notre maison.
Mon mari est un homme très pratiquant, il aime beaucoup les enfants, c’est un bon papa. Il leur enseigne les bonnes valeurs, il est présent pour leurs études. Ils ne manquent de rien et jouent avec eux pendant des heures mais, à côté, il a un caractère autoritaire, il est rude et veut tout contrôler.
Il s’est toujours occupé de mon fils sans faire de différence avec nos autres enfants car nous en avons deux en commun. Il règne une bonne ambiance au sein de notre foyer mais je trouve que mon mari est toujours derrière mon fils. Il est dur avec lui et ne lâche jamais prise. Il ne me laisse pas avoir ma place de maman, c'est lui qui décide de tout à la maison et veut même décider en ce qui concerne mon fils alors qu’il est son beau-père. S’il dit qu’il doit aller se coucher à telle heure, je n’ai pas mon mot à dire... Il fait attention à tout ce que je fais pour lui, regarde mes moindres faits et gestes en me reprochant toujours de faire plus à mon fils qu’aux autres.
Il calcule tout ce que je fais pour mon fils, la moindre gentillesse, la moindre attention et se montre blessant en me disant que je fais ça seulement pour que mon fils m’aime plus que son père biologique. Il a parfois des comportements violents. Il ne l’a jamais vraiment frappé mais il l’a déjà pris violemment par le bras ou lui a déjà mis une fessée car il est de nature très turbulent. Il s’investit trop et se prend pour son père, il y a beaucoup de disputes par rapport à mon fils.
Je ne supporte pas qu’il soit injuste et je crains que mon fils le déteste plus tard à cause de sa dureté. Je n’arrive plus à supporter son comportement et j’en ai assez des conflits. Je lui ai trop donné de pouvoir et j’ai l’impression qu’il en a profité sous prétexte qu’il l’a pris petit. Le père est le chef de famille mais c’est à moi de décider pour mon fils.
J'ai souvent l’impression qu’il est jaloux de ma relation avec mon enfant car il regarde mes moindres faits et gestes. Pourtant, je suis juste, je l’ai toujours laissé faire pour qu’il trouve sa place au sein du foyer. J’ai essayé de faire au mieux, et pour mon fils et pour mon mari, mais c’est parfois très difficile car je suis toujours au milieu. Quelles sont les limites que mon mari doit avoir par rapport à mon fils ? Quel rôle doit-il avoir ? Lorsque je lui dis qu’il est injuste, il me dit qu’il ne veut pas faire de différence avec nos autres enfants et que tout le monde est éduqué à la même enseigne et il prend mal le fait que je lui rappelle qu’il ne doit pas être trop dur avec lui sinon il finira par le haïr.
Si vous avez des conseils à me donner, je suis preneuse et tout ouïe pour que ces problèmes dans mon foyer disparaissent car j’aime notre famille. Nous partageons de belles choses ensemble et il y a beaucoup d’amour dans notre maison.
Sabah Babelmin, psychanalyste
Chère Lila,
Vous racontez là une jolie histoire, contrairement à la majorité des lettres que nous recevons ! Vous vous remariez à un homme honnête mais strict, trop strict à votre goût, qui a accueilli votre petit garçon de deux ans et l’a traité comme l’un de ses enfants. Vous faites deux autres enfants avec cet homme, mais vous vous plaignez de son autorité poussée à l’extrême, du fait que vous ne trouvez plus votre place de mère auprès de votre fils et votre peur que ce dernier le haïsse.
« Mon fils malgré son jeune âge n’acceptait pas sa présence, avait peur de lui, le rejetait et cela a été très dur pour mon mari », écrivez-vous. C’est normal pour un enfant de cet âge de rejeter celui qui représente pour lui un intrus, celui qui a remplacé son père biologique. Mais un enfant aime et s’attache à une personne qui en prend soin, car l’amour se construit pas à pas !
Avez-vous expliqué à votre fils pourquoi son père n’est plus présent ? Lui avez-vous exprimé votre amour, expliqué que ce n’est pas sa faute si son père n’est plus là ? Les enfants se sentent souvent responsables et coupables de la séparation de leurs parents et croient que c’est de leur faute. C’est pourquoi il est primordial de mettre des mots, de donner du sens à leur colère, à leur tristesse. Et de les écouter. C’est vous l’adulte et c’est à vous de lui expliquer et de le rassurer.
Vous reconnaissez que votre mari « est un homme très pratiquant, il aime beaucoup les enfants, c’est un bon papa. Il leur enseigne les bonnes valeurs, il est présent pour leurs études. Ils ne manquent de rien et jouent avec eux pendant des heures mais, à côté, il a un caractère autoritaire, il est rude et veut tout contrôler ». Nul n’est parfait, c’est un être humain avec ses qualités et ses défauts. Il est donc important, au lieu de voir ce qui ne va pas, c'est-à-dire son côté très autoritaire, de lui en parler avec diplomatie, de le remercier pour tout ce qu’il a fait et fait toujours pour votre fils, et de lui dire avec douceur et authenticité votre ressenti. Il répète, peut être, ce qu’il a vécu lui-même enfant : une éducation traditionnelle autoritaire ! Lui rappeler que ce n’est pas la même période et que trop d’autorité peut déboucher parfois sur du rejet, de la rébellion, un décrochage scolaire, et parfois à l’adolescence des fugues, du cannabis, pour retrouver un peu d’oxygène.
Ce qui se passe dans votre famille est très classique et récurrent. Même dans une même fratrie, il arrive souvent que le père prend en charge les garçons et la mère les filles ou vice-versa, et cela crée beaucoup de conflits et de souffrances non seulement pour les parents, mais pour les enfants aussi.
Il est important d’en discuter encore et encore, de relever le positif et de ne pas faire de reproches mais plutôt valoriser le bon : il ne fait pas de différence entre les enfants. Aux yeux de votre fils, vous êtes sa mère, et quoi que votre mari fasse, il ne sera jamais considéré comme le père ! D’ailleurs, vous ne le mentionnez nullement ! Votre fils voit-il son père biologique ? A t-il un lien avec lui ? Il me semble que cela pourrait aussi être en partie la raison de ce comportement possessif et autoritaire de votre mari. Qu’en pensez-vous ?
Les limites sont à définir entre vous deux en discutant et non en faisant des reproches. Vous dites qu’il y a beaucoup d’amour et une belle ambiance dans votre foyer, profitez donc de cet amour pour parler avec votre cœur à cet homme qui fait de son mieux mais qui, sans se rendre compte, pourrait nuire en exerçant une autorité excessive sur les enfants, car il n’y a pas que votre fils qui doit en souffrir ! Si rien ne change, je vous invite vivement à consulter un thérapeute familial pour vous aider. Bon courage.
Vous racontez là une jolie histoire, contrairement à la majorité des lettres que nous recevons ! Vous vous remariez à un homme honnête mais strict, trop strict à votre goût, qui a accueilli votre petit garçon de deux ans et l’a traité comme l’un de ses enfants. Vous faites deux autres enfants avec cet homme, mais vous vous plaignez de son autorité poussée à l’extrême, du fait que vous ne trouvez plus votre place de mère auprès de votre fils et votre peur que ce dernier le haïsse.
« Mon fils malgré son jeune âge n’acceptait pas sa présence, avait peur de lui, le rejetait et cela a été très dur pour mon mari », écrivez-vous. C’est normal pour un enfant de cet âge de rejeter celui qui représente pour lui un intrus, celui qui a remplacé son père biologique. Mais un enfant aime et s’attache à une personne qui en prend soin, car l’amour se construit pas à pas !
Avez-vous expliqué à votre fils pourquoi son père n’est plus présent ? Lui avez-vous exprimé votre amour, expliqué que ce n’est pas sa faute si son père n’est plus là ? Les enfants se sentent souvent responsables et coupables de la séparation de leurs parents et croient que c’est de leur faute. C’est pourquoi il est primordial de mettre des mots, de donner du sens à leur colère, à leur tristesse. Et de les écouter. C’est vous l’adulte et c’est à vous de lui expliquer et de le rassurer.
Vous reconnaissez que votre mari « est un homme très pratiquant, il aime beaucoup les enfants, c’est un bon papa. Il leur enseigne les bonnes valeurs, il est présent pour leurs études. Ils ne manquent de rien et jouent avec eux pendant des heures mais, à côté, il a un caractère autoritaire, il est rude et veut tout contrôler ». Nul n’est parfait, c’est un être humain avec ses qualités et ses défauts. Il est donc important, au lieu de voir ce qui ne va pas, c'est-à-dire son côté très autoritaire, de lui en parler avec diplomatie, de le remercier pour tout ce qu’il a fait et fait toujours pour votre fils, et de lui dire avec douceur et authenticité votre ressenti. Il répète, peut être, ce qu’il a vécu lui-même enfant : une éducation traditionnelle autoritaire ! Lui rappeler que ce n’est pas la même période et que trop d’autorité peut déboucher parfois sur du rejet, de la rébellion, un décrochage scolaire, et parfois à l’adolescence des fugues, du cannabis, pour retrouver un peu d’oxygène.
Ce qui se passe dans votre famille est très classique et récurrent. Même dans une même fratrie, il arrive souvent que le père prend en charge les garçons et la mère les filles ou vice-versa, et cela crée beaucoup de conflits et de souffrances non seulement pour les parents, mais pour les enfants aussi.
Il est important d’en discuter encore et encore, de relever le positif et de ne pas faire de reproches mais plutôt valoriser le bon : il ne fait pas de différence entre les enfants. Aux yeux de votre fils, vous êtes sa mère, et quoi que votre mari fasse, il ne sera jamais considéré comme le père ! D’ailleurs, vous ne le mentionnez nullement ! Votre fils voit-il son père biologique ? A t-il un lien avec lui ? Il me semble que cela pourrait aussi être en partie la raison de ce comportement possessif et autoritaire de votre mari. Qu’en pensez-vous ?
Les limites sont à définir entre vous deux en discutant et non en faisant des reproches. Vous dites qu’il y a beaucoup d’amour et une belle ambiance dans votre foyer, profitez donc de cet amour pour parler avec votre cœur à cet homme qui fait de son mieux mais qui, sans se rendre compte, pourrait nuire en exerçant une autorité excessive sur les enfants, car il n’y a pas que votre fils qui doit en souffrir ! Si rien ne change, je vous invite vivement à consulter un thérapeute familial pour vous aider. Bon courage.
La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
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