Sur le vif

Lycée musulman Al Kindi: dossier renvoyé devant la justice administrative

| Mercredi 8 Novembre 2006 à 21:42



Le Conseil supérieur de l'Education (CSE) statuant en appel a décidé mercredi de renvoyer le dossier de l'ouverture du collège-lycée musulman de Décines (Rhône), près de Lyon, devant "la justice administrative de droit commun".

Le CSE, qui statuait en matière contentieuse et disciplinaire, a annulé dans un arrêt la décision du conseil académique de l'Education nationale (CAEN) de Lyon, qui avait interdit en première instance l'ouverture de cet établissement privé.

"On va aller directement devant le tribunal administratif de Lyon, on est soulagé de cette décision, au moins, elle est honnête et juste", a déclaré à l'AFP Zoubir Meddour, le futur directeur, à la sortie de l'audience.

Le CAEN avait confirmé "à la demande du recteur de Lyon, l'opposition à l'ouverture du groupe scolaire Al Kindi à Décines, au motif que M. Meddour assure un service complet d'enseignement en qualité de professeur" dans un lycée public et qu'"il ne saurait assurer la responsabilité effective de la direction" de ce groupe scolaire privé hors contrat, a expliqué le CSE dans un communiqué.

Le recteur de Lyon, Alain Morvan, avait interdit l'ouverture du groupe scolaire quelques jours avant la rentrée, estimant que M. Meddour servait de "prête-nom" pour mettre en place une "direction de paille".

Le CSE a rappelé mercredi que la CAEN, qui avait statué en matière contentieuse et disciplinaire le 22 septembre, n'était compétent que pour les questions de "bonnes moeurs et d'hygiène".

"La décision d'opposition du recteur n'en subsiste pas moins et il appartient à M. Meddour de saisir le juge compétent s'il s'y croit fondé", a ajouté le CSE.

"On est plus à l'aise aujourd'hui qu'il y a un mois, devant le CAEN, mais c'est très dommage car le recteur de Lyon nous a fait perdre deux mois pour rien", en portant le dossier devant ce conseil académique de l'Education nationale au lieu du tribunal administratif, a commenté M. Meddour.

S'il ouvre, l'établissement Al-Kindi sera le deuxième de ce type en France, et le premier en taille après le lycée Averroès de Lille, avec quelque 140 élèves répartis dans sept classes.

Il y a trois ans, le CSE avait donné gain de cause au lycée musulman privé Averroès. Après une interdiction d'ouvrir prononcée en première instance pour des raisons de sécurité, la direction de l'établissement avait effectué des travaux de mise aux normes dont le CSE avait tenu compte pour permettre son ouverture.