Accusé de « double langages » et d’ « islamiste », Tariq Ramadan a saisi les tribunaux pour diffamation. Le 26 septembre avait lieu le procès intenté contre Lyon Mag’ et Antoine Sfeir. Le verdict est tombé, hier, en salle C au palais de justice de Lyon. Les accusés sont relaxés…
Une vraie « bombe à retardement » avait déclaré Antoine Sfeir à Lyon Mag’ en parlant de Tariq Ramadan. Ces propos faisaient suite à tout un dossier sur les réseaux terroristes de Lyon, que le magasine avait publié, avec en une la photo de l’intellectuel musulman. Placardée sur les kiosques de Lyon, l’affiche publicitaire de Lyon Mag’, représentant la couverture, n’est pas passée inaperçue. La justice saisie, Tariq Ramadan s’est lancé le 26 septembre dans cette aventure procédurale…
Un combat avéré difficile
Le jugement tombé, c’est la déception chez l’ensemble des musulmans qui sont venus assister au verdict. Verdict prévu à l’initial le 19 novembre et qui fut remis à un mois plus tard.
« Pour prouver qu’il y a eû diffamation, il faut prouver que les journalistes étaient mal intentionnés, explique le président d’UJM (Union des Jeunes Musulmans), Yamine Makri, ce qui est extrêmement difficile ». Les juges ont ainsi décidé de relaxer Lyon Mag’ et Antoine Sfeir., au bénéfice de bonne foi !
De l’autre côté, l’avocat de la défense se dit satisfait. « La justice a bien travaillé, déclare t’il, les citoyens peuvent faire confiance en la justice de notre pays, et ce procès est un exemple pour ceux qui pensent que l’on peut intenter un procès comme ça ! ». Il s’agit néanmoins de la première plainte lancée par Tariq Ramadan contre des propos loin d’être innocents à son égard…
Au bénéfice de bonne foi ?
« La rédaction de Lyon Mag’ se félicite de cette décision courageuse des magistrats lyonnais qui conforte Lyon Mag’ dans sa volonté de mener des enquêtes de terrain sans parti pris mais sans langue de bois ». Lyon Mag’ a ainsi saisi l’occasion pour mettre en avant le « sérieux de leurs enquêtes ».Ce dernier devrait, cependant, savoir qu’être relaxé « au bénéfice de bonne foi », ne signifie nullement dire la vérité !