Monde

M. ElBaradei transmettra le rapport de l’AIEA sur le nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mercredi 8 Mars 2006 à 23:06

Au terme d'une réunion de trois jours du conseil des gouverneurs de l'AIEA consacrée au nucléaire iranien, qui s'est déroulée sur fond de menaces entre l'Iran et les Etats-Unis, M. ElBaradei transmettra le rapport de l’AIEA sur le nucléaire iranien au Conseil de sécurité de l'ONU.



L'heure n'était pas à l'apaisement, entre l'Iran et les Etats-Unis
En marge de la réunion de trois jours du conseil des gouverneurs de l'AIEA, qui s'est achevée mercredi à Vienne, l'Iran a menacé les Etats-Unis de représailles pour leur rôle dans le renvoi du dossier devant le Conseil de sécurité, avec d'éventuelles sanctions à la clé.
Le rapport de l’AIEA sur le nucléaire iranien sera transmis au Conseil de sécurité de l'ONU dans les deux prochains jours, a annoncé mercredi Mohamed ElBaradei.

Le ministre russe des Affaires étrangères hostile à des sanctions internationales

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, s'est néanmoins déclaré hostile à des sanctions internationales et à une intervention militaire pour contraindre l'Iran à abandonner son programme nucléaire.
Prié de dire si le Conseil de sécurité devrait évoquer la possibilité d'imposer des sanctions à l'Iran, M.Lavrov a répondu que la situation lui rappelait les semaines qui ont précédé l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, en 2003, lorsque le Conseil de sécurité débattait de la présence en Irak d'armes de destruction massive.
Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, affirmaient que Bagdad dissimulait des armes de destruction massive, ont lancé l'intervention en Irak sans autorisation du Conseil de sécurité. Aucune trace de telles armes n'a été trouvée par la suite.

Si les Etats-Unis veulent s'engager sur cette voie, qu'ils y aillent

Mais l'heure n'était pas à l'apaisement, entre l'Iran et les Etats-Unis.
"Les Etats-Unis ont peut-être le pouvoir de faire du mal et d'infliger des souffrances mais ils sont aussi susceptibles d'endurer le mal et la souffrance", estime l'Iran dans une déclaration publiée en marge de la réunion du Conseil des gouverneurs. "Ainsi, si les Etats-Unis veulent s'engager sur cette voie, qu'ils y aillent."
"Dans tous les cas, nous continuerons à exercer notre droit à mener des activités de recherche et de développement", ajoute ce communiqué iranien
La Maison blanche a condamné le caractère "provocateur" de cette déclaration.
ElBaradei a dit regretter l'échec d'un compromis proposé par les diplomaties russe et de l'UE qui aurait permis à l'Iran de se servir de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques tout en écartant le risque d'une utilisation du nucléaire à des fins militaires. Il a aussi exhorté les Etats-Unis à "s'engager dans un dialogue avec l'Iran".
Kofi Annan avait invité, quelques temps auparavant, les Etats-Unis à modérer leurs propos à la suite d'une mise en garde du vice-président Dick Cheney, qui a brandi la menace de "conséquences significatives" si l'Iran persistait à défier la communauté internationale dans le domaine nucléaire.