Dénoncer les discriminations faites aux femmes noires parmi les musulmans en France, c'est l'objectif du court-métrage « Ma mosquée idéale », réalisé par Lallab.
En finir avec le déni et le silence sur la négrophobie au sein des espaces religieux musulmans, c'est l'objet du clip « Ma Mosquée idéale » réalisé par l'association féministe et antiraciste Lallab. Il vise à pointer du doigt le sexisme et le racisme dont sont victimes les femmes noires de confession musulmane au sein même de leur communauté de foi.
Les premières images de cette séquence poignante, en ligne depuis fin mai, donne le ton : elles montrent une jeune fille voilée dos à la caméra, qui livre sans concession sa solitude face au rejet d'une partie de ceux qui pourtant, partagent la même religion qu'elle. « Je suis de nouveau seule. La seule femme noire de cette mosquée. Dévisagée, isolée, reléguée sur le côté. Je suis la "kahloucha" à qui on ne souhaite pas un bon Aïd. Dans cette maison d'Allah, je croyais y trouver paix, quiétude et sororité, loin des violences que m’inflige déjà la société. J'y ai trouvé mépris, sexisme et racisme. Comme partout dans notre communauté lorsqu'on est une femme noire et musulmane », témoigne-t-elle.
Les premières images de cette séquence poignante, en ligne depuis fin mai, donne le ton : elles montrent une jeune fille voilée dos à la caméra, qui livre sans concession sa solitude face au rejet d'une partie de ceux qui pourtant, partagent la même religion qu'elle. « Je suis de nouveau seule. La seule femme noire de cette mosquée. Dévisagée, isolée, reléguée sur le côté. Je suis la "kahloucha" à qui on ne souhaite pas un bon Aïd. Dans cette maison d'Allah, je croyais y trouver paix, quiétude et sororité, loin des violences que m’inflige déjà la société. J'y ai trouvé mépris, sexisme et racisme. Comme partout dans notre communauté lorsqu'on est une femme noire et musulmane », témoigne-t-elle.
Une mosquée « pour tous les enfants d’Adam et Hawa sans exception, sans conditions »
Détourner le regard sur les injustices n'a jamais été la solution aux problèmes. Pourtant, le racisme et le sexisme vécus par des femmes, qui plus est noires, est une réalité que des musulman-e-s préfèrent ignorer.
Lire aussi : Noire et musulmane. Grandir dans la minorité, par Fatima Adamou
« Noire et musulmane, c'est possible, même si vous êtes nombreuses et nombreux à en douter, nombreuses et nombreux à le nier par vos reproches par votre méfiance par vos silences qui vont des regards inquisiteurs de la sœur, à l’imam pour qui la négrophobie n'est pas un sujet alors même qu’elle gangrène nos mosquées. Nous sommes nombreuses à ne plus oser y entrer parce que noire et musulmane, à vos yeux, nous n'avons pas notre place dans la maison d’Allah », lance la jeune femme avant de partager avec le spectateur le rêve d'un lieu de culte qui respire les valeurs d'égalité et de fraternité si chères à l'islam.
« Alors j'ai fermé les yeux et j'ai rêvé d'une mosquée où je me sentirais ni seul ni jugée. Une mosquée dans laquelle le Prophète voudrait y prier. Une mosquée digne du féminisme de Nana Asmau où toutes les identités, les cultures et les nations seraient respectées ». En somme, une mosquée « où aucune personne ne serait supérieure à une autre si ce n'est en piété et en bonne action ». Une mosquée « pour tous les enfants d’Adam et Hawa sans exception, sans conditions ».
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« Noire et musulmane, c'est possible, même si vous êtes nombreuses et nombreux à en douter, nombreuses et nombreux à le nier par vos reproches par votre méfiance par vos silences qui vont des regards inquisiteurs de la sœur, à l’imam pour qui la négrophobie n'est pas un sujet alors même qu’elle gangrène nos mosquées. Nous sommes nombreuses à ne plus oser y entrer parce que noire et musulmane, à vos yeux, nous n'avons pas notre place dans la maison d’Allah », lance la jeune femme avant de partager avec le spectateur le rêve d'un lieu de culte qui respire les valeurs d'égalité et de fraternité si chères à l'islam.
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Un court-métrage pour appeler à un sursaut de conscience et de tolérance
Parmi les personnes à l'origine de ce clip de sensibilisation, figure la psychologue-clinicienne Mah Simpara. « Les femmes noires parlent mais se retrouvent face au silence assourdissant de la communauté musulmane », a-t-elle déploré au cours d'une table ronde organisée par Lallab en mai dans le cadre de son festival anniversaire. La jeune femme estime que la négrophobie n'est « pas un sujet pour la communauté musulmane ».
« On en appelle aujourd'hui à la responsabilité des imams et également des responsables et dirigeants de mosquées. On alerte aussi sur l'impact de cette exclusion sur notre spiritualité et sur notre santé mentale », clame Mah Simpara. « Nous souhaitons que ce court métrage puisse sensibiliser l'ensemble des membres de la communauté parce que nous sommes responsables les uns des autres. Et c'est ensemble que nous devons dénoncer et lutter (...). Ce que nous demandons dans nos invocations et dans nos prières, c'est que chaque femme musulmane, quelles que soient ses identités, puisse se sentir en sécurité et en paix dans nos mosquées. » Des vœux parfaitement incarnés par ce court métrage, illustration d'un rêve qui doit être transformé en réalité.
« Sans attendre demain, je veux déjà une mosquée où je me rends le cœur et l'esprit léger, où les salles de prière me sont toujours accessibles, où l’on y partage les savoirs écrits par des femmes, où les prêches ne sont pas dites dans une langue inconnue, où je retrouve la sunna de ces mosquées fondées sur la piété dont Allah m’a tant parlé. » Une mosquée « où l’on se souhaite avec sincérité "Assalam aleykoum wa rahmattullahi wa barakatouhou" – Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d’Allah soit sur vous ».
« On en appelle aujourd'hui à la responsabilité des imams et également des responsables et dirigeants de mosquées. On alerte aussi sur l'impact de cette exclusion sur notre spiritualité et sur notre santé mentale », clame Mah Simpara. « Nous souhaitons que ce court métrage puisse sensibiliser l'ensemble des membres de la communauté parce que nous sommes responsables les uns des autres. Et c'est ensemble que nous devons dénoncer et lutter (...). Ce que nous demandons dans nos invocations et dans nos prières, c'est que chaque femme musulmane, quelles que soient ses identités, puisse se sentir en sécurité et en paix dans nos mosquées. » Des vœux parfaitement incarnés par ce court métrage, illustration d'un rêve qui doit être transformé en réalité.
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