Malick Sidibé Regardez-moi, 1962 Courtesy Galerie MAGNIN-A, Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
L’objectif de Malick Sidibé s’est refermé à jamais jeudi 14 avril à la suite de son décès à l’âge de 80 ans, après une longue carrière dans la photographie apprise auprès du Français Gérard Guillat dans le studio Photo Service, à Bamako, en 1955.
L’artiste peul était avant tout un reporter qui a immortalisé la jeunesse de Bamako dans les années 1950. Avec sa mobylette, il parcourt en long et en large les rues de la capitale malienne pour les reportages que lui commande « Gégé la pellicule ». Les coiffures afro, les pantalons pattes d’eph et les chemises bariolées défilent devant son objectif. Il prend en photo la vie culturelle bamakoise et ses soirées dansantes. Mais ce sont ses séries de portraits en studio qui vont faire sa marque de fabrique. Il ouvre en 1962 son propre atelier dans le quartier populaire de Bagadadji, toujours à Bamako.
L’artiste peul était avant tout un reporter qui a immortalisé la jeunesse de Bamako dans les années 1950. Avec sa mobylette, il parcourt en long et en large les rues de la capitale malienne pour les reportages que lui commande « Gégé la pellicule ». Les coiffures afro, les pantalons pattes d’eph et les chemises bariolées défilent devant son objectif. Il prend en photo la vie culturelle bamakoise et ses soirées dansantes. Mais ce sont ses séries de portraits en studio qui vont faire sa marque de fabrique. Il ouvre en 1962 son propre atelier dans le quartier populaire de Bagadadji, toujours à Bamako.
Un talent qui s’exporte à l’international
Malick Sidibé Toute la famille à moto, 1962 Courtesy Galerie MAGNIN-A, Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
C’est seulement à partir des années 1990 que son talent est reconnu en Occident par l’entremise des musiciens maliens comme Salif Keita et Ali Farka Touré qui réalisent des tournées internationales. Les marchands d’art s’intéressent alors au travail de Malick Sidibé. Les négatifs de petites photos pour particuliers sont développés dans des dimensions très larges et exposées dans des galeries à travers le monde.
En 2003, le « trésor national » malien est lauréat du prix international de la photographie Hasselblad. Il devient le premier Africain à obtenir cette distinction. En 2007, il est couronné du Lion d’or à la Biennale de Venise.
En 2003, le « trésor national » malien est lauréat du prix international de la photographie Hasselblad. Il devient le premier Africain à obtenir cette distinction. En 2007, il est couronné du Lion d’or à la Biennale de Venise.
Le Mali lui a rendu un hommage national
Malick Sidibé Amis des espagnoles, 1968 Courtesy Galerie MAGNIN-A, Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
Le Mali a rendu un hommage national à l’un de ses plus grands photographes samedi 16 avril. Son corps recouvert d’un drapeau malien a été exposé à Bamako. L’hymne national a retenti en hommage à l'artiste qu'il fut. La ministre de la Culture lui a rendu un vibrant éloge funèbre : « Comment comprendre que celui qui avait le pouvoir de figer le temps n’ait pas pu suspendre le temps de sa vie pour être avec nous éternellement ? Tu as pensé photographier des individus. Au regard de l’ensemble de ton œuvre, tu as photographié la diversité dans l’unité du Mali. »
Conformément à ses volontés, Malick Sidibé a été enterré à Soloba, son village natal situé au sud du pays, loin de la capitale.
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Conformément à ses volontés, Malick Sidibé a été enterré à Soloba, son village natal situé au sud du pays, loin de la capitale.
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