La Maison Blanche a annoncé mardi que M. Bush avait signé cette loi adoptée par le Congrès, à temps pour le 18 juillet et le 90e anniversaire du Prix Nobel de la paix, premier président noir d'Afrique du Sud de 1994 à 1999.
Le texte, qui n'aura attendu que quelques jours le paraphe présidentiel après son adoption définitive par le Sénat fin juin, fait en sorte que le Congrès national africain (ANC), le parti de M. Mandela, cesse d'être considéré comme une organisation terroriste par le département d'Etat.
Concrètement, cela signifie que M. Mandela, des membres de l'ANC et même du gouvernement sud-africain (l'ANC est au pouvoir depuis 1994 et les premières élections multiraciales après la fin de l'apartheid) ont à présent le droit de demander des visas pour venir aux Etats-Unis, a expliqué le département d'Etat.
Ni la Maison Blanche ni le département d'Etat, interrogés, n'avaient connaissance d'aucun autre texte encore en vigueur en vertu duquel l'ANC serait encore considérée comme terroriste.
Le texte supprime «les chicanes supplémentaires empêchant qu'une personnalité éminente comme l'ancien président Mandela ou d'autres membres du Congrès national africain puissent obtenir un visa», a dit un porte-parole du département d'Etat, Tom Casey.
Il a expliqué que le propos général de la loi sous le coup de laquelle tombaient l'ANC et M. Mandela était de combattre le terrorisme; «Nous sommes donc contents d'avoir pu apporter cette correction à ce qui est par ailleurs une bonne et importante législation».
«Il y a longtemps que cela aurait dû être fait», a dit à l'AFP un responsable du département d'Etat sous le couvert de l'anonymat, parlant d'une «excellente chose» pour les relations entre les Etats-Unis et l'Afrique du Sud.
La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice jugeait elle-même comme une source d'embarras le fait que l'ANC, et donc M. Mandela, soient toujours, au regard des textes, considérés comme terroristes.
«L'Afrique du Sud est un pays avec lequel nous avons maintenant d'excellentes relations, mais il est plutôt embarrassant que j'aie encore à intervenir personnellement pour autoriser l'entrée sur le territoire de mon homologue sud-africain, sans parler du grand dirigeant qu'est Nelson Mandela», avait dit Mme Rice en avril.
Jusqu'alors, des héros du combat pour l'égalité se trouvaient au regard des textes américains dans la situation paradoxale et «anachronique» de pouvoir se rendre au siège des Nations unies à New York, mais pas à Washington ou dans d'autres villes américaines, soulignaient les promoteurs de la loi au Congrès.
«Les Etats-Unis ont enfin fait disparaître de leur code légal un vestige de cette époque d'insulte faite collectivement à la dignité humaine. L'étiquette terroriste ne sera plus attachée à ceux qui sont liés à l'ANC et, parmi eux, à l'un des plus grands héros au monde, Nelson Mandela», a réagi l'un de ces promoteurs, le parlementaire démocrate Howard Berman.
Sur le vif
Mandela disparaît des listes terroristes américaines
| Mardi 1 Juillet 2008 à 23:07
Nelson Mandela, champion du combat anti-apartheid devenu président d'Afrique du Sud, a été retiré mardi en même temps que son parti des listes noires américaines du terrorisme, avec la promulgation par le président George W. Bush d'une loi en ce sens.