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Manif pour Gaza : les appels à mobilisation renforcés en France

Rédigé par | Mardi 22 Juillet 2014 à 20:19

Les appels à mobilisation sont loin de faiblir en France. A Paris et sa région, les débats autour de l’interdiction ou non de manifester battent leur plein. Les associations de défense des droits des Palestiniens n’en ont cure : leur droit à manifester est constitutionnel et elles entendent le faire valoir tous les jours dans la capitale avant une grande manifestation prévue pour samedi 26 juillet.



Au lendemain de la manifestation interdite à Barbès, plusieurs représentants d’associations pro-palestiniennes et du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) ont appelé les autorités à ne pas leur restreindre le champ de la liberté d’expression à l’occasion des prochaines mobilisations à Paris.

Si l’une d’elles organisée par le Collectif national pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens est autorisée mercredi 23 juillet au départ de Denfert-Rochereau, la question reste encore entière pour la manifestation appelée à se tenir samedi 26 juillet au départ de la Place de la République.

Cependant, ses organisateurs sont clairs : ils sont prêts à appeler les militants à braver de nouveau l’interdiction. « Le droit de manifester est imprescriptible », note Alain Pojolat, qui parle au nom de la direction du NPA, à la conférence de presse. Les sympathisants de la cause palestinienne sont également appelés à se rendre tous les jours, à 18 h, à cette place parisienne pour marquer sa présence publique.

Criminaliser le soutien au peuple palestinien

« On ne cèdera pas à l’intimidation des autorités », déclare Alain Pojolat. L’essentiel est de « dénoncer la barbarie en cours » à Gaza, « prison à ciel ouvert bien trop souvent encombré par des drones », dit-il.

Malheureusement, l’essentiel est éclipsé avec la polémique autour des incidents en marge des manifestations à Paris et à Sarcelles qui bat son plein. Pour Youssef Boussoumah, « l’entière responsabilité du despotisme actuel » est sur l’Etat « qui a mis en place une décision cynique ». Soulignant la présence de leur service d’ordre pour limiter les dégâts, le représentant du Parti des indigènes de la République (PIR) a rendu un hommage aux militants, au quartier de Barbès et à ses habitants : « S’ils n’avaient pas été là, les dégâts auraient été beaucoup plus importants. »

« Le but est de criminaliser le soutien à la Palestine », de « faire oublier les incidents de la Roquette (près de la synagogue, ndlr) en créant un nouvel incident » et « cette incroyable manipulation » dont la Ligue de défense juive (LDJ) est rendue coupable.

La France gravement impliquée dans le conflit

Conférence de presse le 20 juillet.
A François Hollande qui a déclaré que « ceux qui manifestaient prendraient leurs responsabilités », « on lui a répondu en nous mobilisant "ceux qui veulent à tout prix user d’un droit démocratique fondamental ne cèderont pas à vos menaces". Nous continuerons à nous battre parce que nous avons la légitimité et le droit à notre côté », a déclaré Omar Alsoumi, du Mouvement des Jeunes Palestiniens (PYM).

« La France est directement impliquée dans le soutien à l’armée israélienne. Des armes françaises et franco-israéliennes participent du massacre des nôtres. C’est la France, par le soutien à l’armée d’occupation sioniste, qui participe à l’importation ici du colonialisme, du racisme de l’armée israélienne », ajoute-t-il.

« On constate que le gouvernement français préfère mettre des policiers pour interdire et canaliser dans une souricière les manifestants plutôt que d’encadrer une manifestation autorisée qui aurait été pacifique », lance Me Hosni Maati. « Nous avons un combat juridique à mener. Si nous sommes un Etat de droit, il faut se battre sans cesse pour que ce droit soit respecté », rappelle l’avocat.

Une banque de ressources regroupant les témoignages qui appuieraient l’existence de tout abus ou bavure de la police le 19 juillet est en cours de constitution. Me Hosni Maati est saisi d’un cas d’un homme « longuement molesté » par des CRS pour qui une plainte à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) va être déposée. Les associations réclament par ailleurs l’arrêt des poursuites contre les personnes arrêtées. Plusieurs d’entre elles ont déjà été condamnées lundi. Mais ces décisions n'entameront pas la motivation des organisations à se mobiliser pour Gaza.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur