Communiqués officiels

Manifestation à Tel-Aviv

Rédigé par Bouchene Salem | Lundi 17 Mai 2004 à 00:00

A Tel-Aviv, une manifestation, qui a réuni plus de 100 000 personnes a été organisée conjointement par les Partis opposés à la colonisation pour demander le retrait de toute la bande de Gaza samedi 15 mai. Dimanche, l’Etat hébreu annonçait pourtant son intention d’y intensifier ses opérations militaires, prévoyant notamment la destruction de plusieurs centaines d'habitations palestiniennes.



A Tel-Aviv, une manifestation, qui a réuni plus de 100 000 personnes a été organisée conjointement par les partis opposés à la colonisation pour demander le retrait de toute la bande de Gaza samedi 15 mai. Dimanche, l’Etat hébreu annonçait pourtant son intention d’y intensifier ses opérations militaires, prévoyant notamment la destruction de plusieurs centaines d'habitations palestiniennes.

En réponse à la droite et à l'extrême droite israélienne qui ont, ces dernières semaines, farouchement rejeté, lors d'un référendum, le plan de retrait de la bande de Gaza du Premier ministre israélien Ariel Sharon, plus de 100.000 manifestants selon les estimations officieuses de la police, alors que les médias avançaient de leur côté le chiffre de 150.000 manifestants, se sont rassemblés à Tel-Aviv.

 

Une manifestation massive

La manifestation, particulièrement massive pour une population israélienne de quelque 6,5 millions d'habitants, a été organisée conjointement par le Parti travailliste, le parti Yahad Meretz, le parti Am Ehad et le mouvement 'La paix maintenant', opposés à la colonisation. Selon des sondages publiés vendredi, plus de 70% des Israéliens sont favorables à un retrait de la bande de Gaza.

 

Réunie sous le slogan 'La majorité a décidé ! On sort de Gaza. On commencer à dialoguer !' avec les Palestiniens, la foule s’est rassemblée autour de la place Yitzhak-Rabin. 'Ce n'est pas un rassemblement de gauche mais de la majorité de ce pays', a proclamé le chef de l'opposition travailliste Shimon Pères, qui a réclamé un retrait de toute la bande de Gaza, y compris de la zone frontalière avec l'Egypte, dans le secteur de Rafah.

 

Israël va intensifier ses opérations dans la bande de Gaza

Au cours du premier conseil des ministres depuis la mort de 13 soldats israéliens la semaine dernière dans la Bande de Gaza, le ministre de la Défense Shaul Mofaz et le chef d'état-major de l'armée, le général Moshe Yaalon, ont fait part de leur volonté de réduire les groupes de résistants opérant dans le territoire palestinien.

'Nous avons entamé des frappes aériennes continues. Nous allons renforcer les combats', a déclaré Shaul Mofaz, selon des participants à la réunion. Tôt dimanche matin, des hélicoptères israéliens ont ainsi tiré des missiles sur divers objectifs à Gaza, dont des locaux du Hamas et du Fatah de Yasser Arafat. Quatre Palestiniens ont été légèrement blessés et l'électricité a été coupée dans un tiers de la ville, provoquant la panique chez la population.

 

Le Centre palestinien pour les droits de l'Homme à Gaza avait demandé la suspension de la destruction de 13 maisons situées le long de la frontière entre la Bande de Gaza et l'Egypte. La Cour suprême israélienne a rejeté dimanche cette requête visant à interdire à l'armée de démolir des maisons palestiniennes, une décision susceptible de permettre d'élargir le contrôle de cette zone par Tsahal. Les magistrats de la Cour suprême ont estimé que l'armée avait un 'besoin réel, imminent' justifiant les destructions.

 

Peter Hansen, chef de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), s'est déclaré 'extrêmement alarmé' de la situation. Selon l'agence onusienne, les forces israéliennes ont détruit 88 habitations au cours de la semaine écoulée à Rafah, faisant un millier de sans-abri. L'armée israélienne a déclaré que ces habitations avaient été utilisées par des activistes pour y stocker des armes et tirer sur les soldats israéliens.
L'ONU et l'Union européenne ont condamné la semaine dernière ces destructions, également critiquées dimanche par le secrétaire d'Etat américain Colin Powell. 'Nous savons qu'Israël a le droit de se défendre, mais nous nous opposons au type d'action qu'ils mènent à Rafah comme la destruction de maisons palestiniennes', a-t-il déclaré lors d'un déplacement en Jordanie.

Ariel Sharon, contre la majorité de son propre parti, a souligné qu’il ne renonçait pas à un retrait de Gaza et qu’il comptait présenter une nouvelle version de son plan d’ici la fin du mois de mai. Cependant, alors que les pourparlés s’engagent sur la bande de Gaza, la colonisation israélienne continue en Cisjordanie. Colonisation qui, au regard du droit international, est illégale.