Points de vue

Marche contre l'islamophobie : pourquoi l'association Coexister refuse de signer la tribune d'appel

Rédigé par Coexister | Samedi 9 Novembre 2019 à 17:56

Alors que la tribune d’appel à marcher contre l’islamophobie le 10 novembre à Paris fait débat, tant par son contenu que par le profil clivant de certains organisateurs de l’initiative, plusieurs organisations politiques et associatives ainsi que des personnalités de la société civile ont pris position de diverses manières. Le mouvement de jeunesse Coexister fait partie des organisations qui ont refusé de signer l’appel, tout en manifestant une solidarité sans faille envers les personnes musulmanes. L'association s'en explique dans un texte ici reproduit sur Saphirnews.



Ce dimanche 10 novembre, de nombreuses personnalités politiques, des responsables associatifs, des organisations de jeunesse se sont donnés rendez-vous lors de la manifestation qui dit « stop à l’islamophobie ».

Les polémiques concernant cette marche nous touchent de deux manières : d’une part par les critiques sur le choix sémantique du mot « islamophobie », d’autre part par le fait qu’il n’est pas question d’appeler à marcher contre une exclusion auprès de personnalités qui prônent d’autres exclusions et violences comme le sexisme ou la LGBTphobie.

C’est ainsi que nous n’avons pas signé la tribune appelant à la marche. Nous ne pouvions, en conscience, signer auprès de personnes que nous ne cautionnons pas. Nous l’avons appris à nos dépens (en référence à la vive polémique qui a suivi le lancement de la tribune « Nous sommes unis » après les attentats du 13-Novembre, ndlr).

Pourtant, dans toutes ces tergiversations, les grands perdants sont évidemment les personnes qui sont victimes d’exclusion. Nous ne pouvons pas l’accepter non plus. C’est donc en tant que jeunes français et françaises de toutes convictions religieuses et philosophiques que nous vous invitons à participer à cette marche du 10 novembre, dans le SEUL but de lutter contre l’exclusion des Français et Françaises de confession musulmane et contre toute autre forme d’exclusion.

Nous portons la responsabilité de nos convictions diverses afin qu’elles soient des leviers pour mieux vivre et faire ensemble. La reconnaissance de nos différences et l’envie profonde d’une recherche d’égalité et de liberté pour toutes et tous nous invitent à nous engager aussi en tant qu’allié pour défendre des droits de chacun et chacune lorsque ceux-ci sont bafoués ou remis en cause.

Les discours de haine, d’où qu’ils viennent et quelles que soient les personnes visées, n’ont pas leur place ici !

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