«Nous avons un grave problème dans notre communauté: les mariages forcés.» Pour la première fois en Grande-Bretagne, des imams ont condamné tout haut la semaine dernière cette «crise» qui touche des milliers de filles et de garçons. Ils espèrent obtenir un sommet sur la question à Downing Street, le quartier général du premier ministre Gordon Brown.
Plus de 70% des Britanniques ayant épousé une personne d'origine orientale (surtout pakistanaise ou bangladeshi) ont été contraints de le faire, estiment ces imams, membres du Tribunal arbitraire musulman, un organisme de médiation. Des milliers de jeunes, dont 85% sont des femmes, vivent ce drame chaque année, selon eux.
Souvent, leur famille les emmène dans leur pays d'origine sous prétexte de vacances et les oblige à marier une personne de la même tribu ou un parent éloigné. En cas de refus, les jeunes risquent d'être séquestrés et battus.
Les quelques 400 cas signalés par la police britannique ne seraient que la pointe de l'iceberg.
«Nous avons fait l'autruche pendant les 25 dernières années, concède Shaykh Faiz Siddiqi, le président du tribunal. Plus maintenant.»
Il propose aux imams du pays de produire, en plus des certificats de mariage, une sorte de garantie écrite que les deux «fiancés» consentent à s'épouser.
«Malheureusement, la vieille garde religieuse obéit encore à de vieilles croyances culturelles, dit Tauqir Ishaq, imam de 44 ans. Pourtant, les mariages forcés sont interdits par l'islam.»
Pour Shazia Qayum, ancienne victime d'un mariage forcé, il s'agit d'un premier pas dans la bonne direction. «En 10 ans de campagne contre les mariages forcés, je n'avais jamais entendu un leader de la communauté orientale s'y opposer, qu'il soit musulman ou sikh», explique l'intervenante de l'organisme Karma Nirvana.
Elle s'alarme toutefois des jeunes qui tombent entre les mailles du filet social. «Lorsque j'ai refusé de me marier avec un cousin pakistanais à 17 ans, mes parents m'ont emprisonnée à la maison pendant un an. L'école ne s'est jamais enquise de mon absence», se souvient-elle.
Comme Shazia, des milliers de fillettes ont disparu des bancs d'école l'année dernière, dont 250 dans la seule ville de Bradford - à majorité musulmane.
«Une leçon sur les mariages forcés devrait faire partie du cursus scolaire», dit Ghayasuddin Siddiqui, réputé militant pour les droits des musulmanes.
Un comité ministériel a publié un rapport troublant à ce sujet la semaine dernière, déplorant l'inaction des enseignants et des policiers.
Mine de rien, la Grande-Bretagne laisse tomber ses oeillères. Des histoires sordides de jeunes femmes tuées par leurs proches pour «déshonneur» ont ébranlé l'opinion publique l'année dernière.
L'automne prochain, une nouvelle loi permettra à la justice britannique d'interrompre des mariages forcés sans toutefois les criminaliser.
Or, selon Sharida Chowdry, une Bangladeshi qui a échappé de justesse à un mariage forcé, peu de jeunes Orientaux oseront y avoir recours.
«Ils auront peur de se mettre à dos toute leur communauté, explique l'étudiante de 23 ans, qui a rompu avec sa famille. Moi, j'ai eu la chance d'avoir un imam qui m'a aidée à résoudre mon problème pacifiquement. Si j'étais devenue agressive envers mes parents, je serais aujourd'hui probablement au Bangladesh, mariée à un étranger.»
Plus de 70% des Britanniques ayant épousé une personne d'origine orientale (surtout pakistanaise ou bangladeshi) ont été contraints de le faire, estiment ces imams, membres du Tribunal arbitraire musulman, un organisme de médiation. Des milliers de jeunes, dont 85% sont des femmes, vivent ce drame chaque année, selon eux.
Souvent, leur famille les emmène dans leur pays d'origine sous prétexte de vacances et les oblige à marier une personne de la même tribu ou un parent éloigné. En cas de refus, les jeunes risquent d'être séquestrés et battus.
Les quelques 400 cas signalés par la police britannique ne seraient que la pointe de l'iceberg.
«Nous avons fait l'autruche pendant les 25 dernières années, concède Shaykh Faiz Siddiqi, le président du tribunal. Plus maintenant.»
Il propose aux imams du pays de produire, en plus des certificats de mariage, une sorte de garantie écrite que les deux «fiancés» consentent à s'épouser.
«Malheureusement, la vieille garde religieuse obéit encore à de vieilles croyances culturelles, dit Tauqir Ishaq, imam de 44 ans. Pourtant, les mariages forcés sont interdits par l'islam.»
Pour Shazia Qayum, ancienne victime d'un mariage forcé, il s'agit d'un premier pas dans la bonne direction. «En 10 ans de campagne contre les mariages forcés, je n'avais jamais entendu un leader de la communauté orientale s'y opposer, qu'il soit musulman ou sikh», explique l'intervenante de l'organisme Karma Nirvana.
Elle s'alarme toutefois des jeunes qui tombent entre les mailles du filet social. «Lorsque j'ai refusé de me marier avec un cousin pakistanais à 17 ans, mes parents m'ont emprisonnée à la maison pendant un an. L'école ne s'est jamais enquise de mon absence», se souvient-elle.
Comme Shazia, des milliers de fillettes ont disparu des bancs d'école l'année dernière, dont 250 dans la seule ville de Bradford - à majorité musulmane.
«Une leçon sur les mariages forcés devrait faire partie du cursus scolaire», dit Ghayasuddin Siddiqui, réputé militant pour les droits des musulmanes.
Un comité ministériel a publié un rapport troublant à ce sujet la semaine dernière, déplorant l'inaction des enseignants et des policiers.
Mine de rien, la Grande-Bretagne laisse tomber ses oeillères. Des histoires sordides de jeunes femmes tuées par leurs proches pour «déshonneur» ont ébranlé l'opinion publique l'année dernière.
L'automne prochain, une nouvelle loi permettra à la justice britannique d'interrompre des mariages forcés sans toutefois les criminaliser.
Or, selon Sharida Chowdry, une Bangladeshi qui a échappé de justesse à un mariage forcé, peu de jeunes Orientaux oseront y avoir recours.
«Ils auront peur de se mettre à dos toute leur communauté, explique l'étudiante de 23 ans, qui a rompu avec sa famille. Moi, j'ai eu la chance d'avoir un imam qui m'a aidée à résoudre mon problème pacifiquement. Si j'étais devenue agressive envers mes parents, je serais aujourd'hui probablement au Bangladesh, mariée à un étranger.»