Le tribunal de Rabat a condamné, lundi 30 septembre, la journaliste Hajar Raissouni à un an de prison ferme pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage ». Arrêté fin août et jugé en même temps qu’elle, son fiancé écope de la même peine.
Son gynécologue écope, quant à lui, de deux ans de prison assortie d’une interdiction d’exercer pendant cette période. Un anesthésiste et une secrétaire ont été respectivement condamnés à un an et à huit mois de prison avec sursis.
Son gynécologue écope, quant à lui, de deux ans de prison assortie d’une interdiction d’exercer pendant cette période. Un anesthésiste et une secrétaire ont été respectivement condamnés à un an et à huit mois de prison avec sursis.
Un « procès politique » dénoncé
Me Abdelmoula El Marouri, avocat de Hajar Raissouni, a quitté le tribunal les larmes aux yeux, tout comme Me Myriam Moulay Rchid, avocate de la gynécologue. Une semaine avant ce délibéré, la défense avait présenté des documents médicaux attestant que Hajar Raissouni n’était pas enceinte au moment où elle avait consulté la gynécologue. La journaliste aurait souffert d’hémorragie interne, selon la défense.
« Le jugement est dur et injuste », a déclaré Souleymane Raissouni, l’oncle de Hajar Raissouni et rédacteur en chef du quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum pour lequel travaille la jeune femme. La journaliste s’est d’ailleurs vue imposer « un examen médical sans son accord » qu’elle a qualifié de « torture » après son arrestation. « Pourquoi ont-ils forcé une femme à ouvrir ses jambes devant un médecin pour fouiller son vagin ? C’est atroce ! », s’est indigné un proche de la journaliste.
Pour l’avocate de Hajar Raissouni, qui a annoncé vouloir faire appel au jugement ce mardi 1er octobre, il s’agit d’un « procès politique ». Au cours de l’interrogatoire, les enquêteurs auraient posé beaucoup de questions sur les deux oncles de Hajar Raissouni, Souleymane et Youssef Raissouni, membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). « L’opinion publique marocaine et internationale dit que Hajar est accusée à cause de ses opinions, de ses positions, de celles du journal et de sa famille. Le jugement l’a aujourd’hui confirmé », a affirmé Souleymane Raissouni.
« Le jugement est dur et injuste », a déclaré Souleymane Raissouni, l’oncle de Hajar Raissouni et rédacteur en chef du quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum pour lequel travaille la jeune femme. La journaliste s’est d’ailleurs vue imposer « un examen médical sans son accord » qu’elle a qualifié de « torture » après son arrestation. « Pourquoi ont-ils forcé une femme à ouvrir ses jambes devant un médecin pour fouiller son vagin ? C’est atroce ! », s’est indigné un proche de la journaliste.
Pour l’avocate de Hajar Raissouni, qui a annoncé vouloir faire appel au jugement ce mardi 1er octobre, il s’agit d’un « procès politique ». Au cours de l’interrogatoire, les enquêteurs auraient posé beaucoup de questions sur les deux oncles de Hajar Raissouni, Souleymane et Youssef Raissouni, membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). « L’opinion publique marocaine et internationale dit que Hajar est accusée à cause de ses opinions, de ses positions, de celles du journal et de sa famille. Le jugement l’a aujourd’hui confirmé », a affirmé Souleymane Raissouni.
Des militantes féministes outrées
Au-delà des éventuelles dimensions politiques de cette affaire, le jugement a suscité l’indignation des militantes féministes. « C’est le procès d’une journaliste, mais aussi d’une femme qui, encore une fois, est victime de lois rétrogrades et misogynes », s’est insurgée Ibtissame Betty Lachgar, militante pour les droits des femmes. « Nous sommes dans une société conservatrice patriarcale, où le poids du religieux freine le changement des mentalités », a-t-elle ajouté.
Après l’annonce du jugement, un collectif de personnalités marocaines a diffusé un communiqué appelant à l’abrogation des lois sur la « débauche » qu’Ibtissame Betty Lachgar a décrites comme « obsolètes » et « liberticides ». « Nous souhaitons exprimer notre inquiétude, car cela délivre à notre jeunesse (…) un message bien sombre sur l’état de nos libertés individuelles. Plus que jamais, nous demandons que soient abrogées (ces) lois », a indiqué le communiqué.
Amnesty International a dénoncé dans un communiqué « un coup dévastateur pour les droits des femmes au Maroc. (...) Les autorités devraient annuler sa condamnation et ordonner sa libération immédiate et sans conditions ».
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Après l’annonce du jugement, un collectif de personnalités marocaines a diffusé un communiqué appelant à l’abrogation des lois sur la « débauche » qu’Ibtissame Betty Lachgar a décrites comme « obsolètes » et « liberticides ». « Nous souhaitons exprimer notre inquiétude, car cela délivre à notre jeunesse (…) un message bien sombre sur l’état de nos libertés individuelles. Plus que jamais, nous demandons que soient abrogées (ces) lois », a indiqué le communiqué.
Amnesty International a dénoncé dans un communiqué « un coup dévastateur pour les droits des femmes au Maroc. (...) Les autorités devraient annuler sa condamnation et ordonner sa libération immédiate et sans conditions ».
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