Sur le vif

Marseille : hommage à Yassin, tué par un policier saoul

Rédigé par La Rédaction | Mardi 26 Mars 2013 à 12:20



A l’appel du Comité de soutien à la famille Aïbeche, un rassemblement a été organisé, samedi 23 mars, en mémoire de Yassin Aïbeche Souilah, un jeune Marseillais de 19 ans tué dans la nuit du 13 au 14 février dernier dans une épicerie.

Près de 150 personnes ont répondu à cet appel en se rassemblant au stade Felix Pyat, en face de la cité du même nom où vivait le jeune homme, dans le 3e arrondissement de Marseille.

Plus qu’un hommage, la mobilisation avait pour but d’appeler à la justice. En effet, le jeune Yassin, a succombé au tir d’un policier fortement alcoolisé. Alors qu’il était hors service, ce dernier avait fait usage de son arme de service à la suite d’une altercation avec le jeune homme qu’il avait réprimandé parce qu’il fumait du cannabis.

Touché d’une « balle explosive » dans la jambe, Yassin avait été amené à l’hôpital avant de succomber à ses blessures quelques heures plus tard.

Âgé de 38 ans, le fonctionnaire de police a été mis en détention provisoire et mis en examen pour homicide volontaire.

« Défendons la mémoire de Yassin et faisons-nous entendre pour que cesse l’impunité des crimes commis par la police, impunité qui semble donner des ailes à des cow-boys en liberté !!! », lance le Comité de soutien à la famille Aïbeche, dans son appel au rassemblement, évoquant le cas d’Abdelhakim Ajimi, décédé après son interpellation par des policiers. Ces derniers été condamnés à de simples peines de sursis.

« Nous demandons à bénéficier d’une police qui accomplit ses devoirs. Nous avons droit à une police irréprochable même dans nos quartiers Nord de Marseille », poursuivent les membres du comité de soutien.

Lors du rassemblement, où était présent de nombreux élus de Marseille, dont la sénatrice PS Samia Ghali, et l’adjointe UMP au maire de Marseille chargée de l’action familiale, Nora Preziosi, une prière a été prononcée sur le jeune défunt musulman.

Envahie par l’émotion, la mère de Yassin, Fathia Aibeche, n’a pu s’exprimer. « Cette manifestation n’a pas été faite contre la police mais contre certains policiers. La police on en a besoin, seulement il y a des policiers qui ont un regard négatif sur ces jeunes de quartier», a tenu à dire Hanifa Taguelmint, la tante du jeune homme.

Le même jour, à Paris, environ 150 personnes sont descendues manifester pour dénoncer les « crimes policiers » et réclamer « vérité et justice » à l’appel d’un collectif de familles ayant perdu un proche après l’intervention des forces de l’ordre.

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