L’affaire avait mis en émoi la population mahoraise. Le 14 janvier dernier, le corps de Roukia, 18 ans, est retrouvé sans vie à Trévani au nord Mamoudzou, la capitale de Mayotte. Si l’enquête s’est d’abord orientée vers un meurtre, l’autopsie révélera une mort par overdose d’héroïne. Une révélation qui provoque l’incompréhension dans la société mahoraise, 101ème département français où plus de 90 % de la population est musulmane. Le territoire est très peu concerné par le trafic de drogues dures, d’après le journal Libération
Les indics accusent
Ce soir du 14 janvier 2010, Roukia consomme ce qu’elle croit être de la cocaïne avec son ami Mathias Belmaire. Ce dernier la retrouvera morte au petit matin. Pris de panique, il enterre le corps au nord de la capitale. Tout d’abord mis en examen pour « homicide involontaire », le jeune homme finira par donner le nom de ses fournisseurs de drogue après que l’autopsie est révélée un décès par overdose d’héroïne.
Daniel M. et Saïd A.M, deux Comoriens, sont des « indic » et les fournisseurs de Mathias. Immatriculés au GIR, ils sont sur l’île en situation irrégulière. D’après les éléments qu’ils fournissent, des gendarmes auraient diligenté l’importation de drogue sur l’île, pour ensuite arrêter les passeurs et gonfler ainsi leurs statistiques. La drogue était ensuite remise sur le marché grâce à ces mêmes indics à qui l’on promet un titre de séjour. Une pratique qui vise à rémunérer les indics, comme le permet la loi Perben mais qui est ici utilisée pour revendre de la drogue.
Et les indics vont beaucoup plus loin. Ils affirment que le GIR disposerait « de leurs propres bateaux et commandants » pour organiser des livraisons. Ensuite, le GIR « arrêtait le fournisseur mais pas les passeurs », comme le raconte un indic à Libération. Une écoute téléphonique du 10 mai dernier, dont Libération a pris connaissance, fait état d’un gendarme discutant avec un indic sur l’importation de produits « si ça marche et que c’est rentable, on fera de grosses affaires », aurait-il dit.
Daniel M. et Saïd A.M, deux Comoriens, sont des « indic » et les fournisseurs de Mathias. Immatriculés au GIR, ils sont sur l’île en situation irrégulière. D’après les éléments qu’ils fournissent, des gendarmes auraient diligenté l’importation de drogue sur l’île, pour ensuite arrêter les passeurs et gonfler ainsi leurs statistiques. La drogue était ensuite remise sur le marché grâce à ces mêmes indics à qui l’on promet un titre de séjour. Une pratique qui vise à rémunérer les indics, comme le permet la loi Perben mais qui est ici utilisée pour revendre de la drogue.
Et les indics vont beaucoup plus loin. Ils affirment que le GIR disposerait « de leurs propres bateaux et commandants » pour organiser des livraisons. Ensuite, le GIR « arrêtait le fournisseur mais pas les passeurs », comme le raconte un indic à Libération. Une écoute téléphonique du 10 mai dernier, dont Libération a pris connaissance, fait état d’un gendarme discutant avec un indic sur l’importation de produits « si ça marche et que c’est rentable, on fera de grosses affaires », aurait-il dit.
Des ripoux ?
Des soupçons de trafic de stupéfiants pèsent donc sur les hommes de la cellule du GIR. Y aurait-il des ripoux dans les forces de l’ordre mahoraises ? Pour Rachid Santaki, auteur du thriller Les Anges s’habillent en caillera, il parait très compliqué que les forces de l’ordre puissent organiser un véritable trafic. Il mène actuellement un travail de recherche pour son troisième livre qui a pour thème : les ripoux dans la police. Pour lui, les forces de l’ordre ne pourraient pas être à la tête d’un véritable trafic à moins de bénéficier d’appuis hauts placés. « Ils sont très exposés à se faire balancer, spécialement par les indics, par contre des histoires de policiers qui utilisent leur position pour arrondir leurs fins de mois, il y en a», explique-t-il.
Pour l’heure, l’enquête suit son cours et l’avocate des « ripoux » soupçonnés, Fatima Ousséni, récuse vivement les accusations dont sont victimes ses clients. Elle demande aujourd’hui le dépaysement de l’affaire sur l’île de La Réunion pour éviter tout conflit d’intérêt dans le dossier. Une demande rejetée par l’avocat d’un des indics qui apparente ce dépaysement à une forme « d’enterrement du dossier ».
Pour l’heure, l’enquête suit son cours et l’avocate des « ripoux » soupçonnés, Fatima Ousséni, récuse vivement les accusations dont sont victimes ses clients. Elle demande aujourd’hui le dépaysement de l’affaire sur l’île de La Réunion pour éviter tout conflit d’intérêt dans le dossier. Une demande rejetée par l’avocat d’un des indics qui apparente ce dépaysement à une forme « d’enterrement du dossier ».