Société

Mayotte ravagée par le cyclone Chido, le pire à craindre

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 16 Décembre 2024 à 11:05

Les habitants de Mayotte vivent l'un des épisodes les plus douloureux de leur histoire après le passage du cyclone Chido samedi 14 décembre. Alors que le nombre de morts est encore inconnu, l'état cataclysmique de l'archipel fait craindre le pire.



L'île de Mayotte a été dévastée, samedi 14 décembre, par le cyclone Chido. © Médecins du Monde
A Mayotte, c'est un paysage de désolation que le monde découvre au lendemain du passage, samedi 14 décembre, du cyclone Chido. La tempête tropicale ayant été la plus violente de l'histoire récente de l'archipel, le département le plus pauvre de France a subi des dégâts sans précédent.

Les bidonvilles surpeuplés, très répandus sur ce territoire, ont été totalement balayés. Les autres infrastructures civiles, en dur, semblent avoir mieux résisté face à des vents ayant soufflé à plus de 220 km/h, mais elles ont aussi été gravement endommagées. Les réseaux de télécommunication sont presque tous hors service, rendant la circulation d'informations et de nouvelles extrêmement difficiles.

Un bilan incertain, des pénuries et des épidémies à craindre

Le bilan humain est encore provisoire. Officiellement, il s'élève à 20 morts* mais le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, redoute « plusieurs centaines », voire « quelques milliers » de morts à travers l'île dévastée. Des blessés affluent en masse dans l'hôpital de Mamoudzou mais ce dernier, déjà saturé et mal loti avant la crise, a bien du mal à gérer la situation. La catastrophe, cause de coupures d'eau et d'électricité, pourrait rapidement faire revenir plusieurs épidémies (choléra, paludisme...), faisant craindre un bilan plus lourd. Le principal défi des autorités mais aussi des ONG sera donc de pouvoir acheminer le plus rapidement possible des vivres et des secours dans les zones dévastées.

Mayotte, qui était déjà gangrenée par l'insécurité avant le passage de cyclone, pourrait bien voir le problème s'aggraver. « Il faut déclarer l'état d'urgence à Mayotte pour déployer l'armée et protéger la population. Les vols, pillages, rackets ont commencé. L'Etat doit protéger personnes et bien », a appelé la députée (LIOT) de Mayotte, Estelle Youssouffa. La même demande a été formulée à l'exécutif par la sénatrice (Renaissance) de Mayotte, Salama Ramia, qui déclare aussi craindre la famine et ses conséquences.

A ce stade, le gouvernement a annoncé une « mobilisation exceptionnelle » pour venir en aide aux Mahorais. Un pont aérien et maritime est mis en place depuis l'île de La Réunion afin d'acheminer des vivres et des hommes. Des renforts de gendarmerie, de secouristes et de membres de personnel médical sont envoyés. Un hôpital de campagne va être mis sur pied « dans les prochains jours ». Les ministres démissionnaires de l'Intérieur et des Outre-mer, Bruno Retailleau et François-Noël Buffet, se sont rendus, lundi 16 décembre sur place pour accompagner les opérations d'urgence. Une minute de silence en hommage aux victimes mahoraises du cyclone Chido a été observée à l'Assemblée nationale, tandis que le président des Comores, archipel voisin de Mayotte, a décrété une semaine de deuil national.

*L'article est régulièrement mis à jour, notamment sur le nombre des décès.

Mise à jour : Les mosquées de France ont été appelées à la solidarité avec Mayotte, plus ici.

Mise à jour mardi 17 décembre : Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé sa venue à Mayotte dans les prochains jours, un couvre-feu sera instauré dès la soirée du 17, entre 22h et 4h du matin (heure locale), a annoncé le ministère de l'Intérieur.

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