L’Union française pour la cohésion nationale (UFCN) tient un meeting électoral ce samedi 5 mars 2005 à partir de 19H. Dans la salle ' Le Centrale ' du palais des congrès de Puteaux (92) Fouzia Zebdi-Ghorab et Jacqueline Hamidi tenteront de rallier les habitants de la 6e circonscription des Hauts-de-Seine à leur idée d’une France sans discrimination dans la perspective des législatives partielles prévues le 13 mars 2005. Ce n’est pas gagné d’avance. Car les candidates du jeune parti affrontent Nicolas Sarkozy président de l’UMP.
Du milieu associatif au monde politique
Fouzia Zebdi-Ghorab est entrée en politique pour défendre la cause des exclus. Mère de famille, diplômée de philosophie cette femme de 43 ans pourrait mener une vie de famille tranquille et paisible loin de l’agitation et de la tension du monde politique. A cause du foulard qu’elle porte sur la tête, Fouzia est exclue du monde du travail. Une situation désormais banale en France et qui n’intéresse aucun parti politique. Certaines de ces exclues trompent leur frustration dans une vie de mère au foyer dont elles n’ont jamais rêvé. D’autres s’investissent dans des actions associatives où leur culture et leur formation universitaire peuvent aider à la conduite des projets. Fouzia s’est d’abord engagée dans des activités associatives d’assistance aux nécessiteux avant d’expérimenter les limites de ce type d’engagement. C’est donc naturellement qu’elle s’inscrit à l’UFCN, créée en juin 2003. Elle y voit une occasion de mener, dans un autre domaine et à une autre échelle, ce qu’elle faisait déjà au niveau local : ' la lutte contre toutes les discriminations y compris l’islamophobie '.
Lorsque le projet de loi antifoulard est lancé, l’UFCN s’associe à un collectif d’associations pour mener la lutte contre une loi que le parti juge ' contraire à la cohésion nationale '. Mustapha Lounès, l’un des membres fondateurs de l’UFCN s’investira au côté du Mouvement Justice et dignité qui voit le jour pour lutter contre l’islamophobie. Peu après le vote de la loi antifoulard, on retrouve Fouzia dans des activités du collectif Une Ecole pour tous-tes où musulmans et non musulmans travaillent ensemble pour défendre les lycéennes victimes de la loi. Et lorsque des mères de famille de sa ville de Nanterre (92) sont interdites de sorties de classe où elles souhaitent accompagner leurs enfants, Fouzia se tient à leur côté pour les aider à s’organiser pour défendre leurs droits.
Une machine électorale se met en place
Aux dernières élections européennes (13 juin 2004) Fouzia dirige la liste de son parti. Ce qui lui vaut la couverture de grands journaux anglais tandis que cette candidature est passée sous silence en France où la liste Euro-palestine tient le haut du pavé. L’UFCN fait alors grise mine. Mais laisse passer la vague car le parti se veut un parti d’actions qui mène son combat politique même en dehors des périodes électorales. Déjà le 21 mars 2004, le parti était présent aux cantonales avec 12 candidats sur l’ensemble du pays. Il participe aux sénatoriales de septembre 2004 avec trois listes dans trois départements (Paris- Hauts de Seine - Bas Rhin). Puis, au mois de novembre, Fouzia se présente aux législatives partielles dans la 8e circonscription des Yvelines et prouve que la machine électorale de son parti est en bonne voie. Dans le secteur du Val Fourré par exemple, il se rapproche du PC et devance les Verts. Au sortir de ce scrutin, Madame Zebdi-Ghorab tire les conclusions de cette expérience : ' l’une des choses que nous (UFCN) devons faire est d’inciter les exclus à s’inscrire sur les listes électorales. Ca ne sera pas facile parce que ça n’arrange pas tous les élus en place. '
Charlie Hebdo baisse sa garde
Le dimanche 13 mars 2005, face à Nicolas Sarkozy, Fouzia sera secondée par Jacqueline Hamidi, 40 ans. De confession musulmane, cette aide soignante vient d'être licenciée à cause de son foulard. Pour ces deux femmes exclues du monde du travail il faut ' agir pour la restauration de la cohésion nationale où toutes les catégories de la population, enfin traitées avec égalité, auront le sentiment d'appartenir à une même communauté de destin. ' Elles affrontent la presse nationale. Les confrères à la recherche d’un brin d’exotisme pour épicer des élections sans grands enjeux sont rapidement déçus face à la cohérence du discours et au poids des arguments.
Au parler direct et sans démagogie, Fouzia réussit à ébranler le mur de préjugés, de fantasmes et d’illusions qui nourrissent les analyse d’une certaine presse. Son communiqué de campagne est adressé à toute la presse y compris à la presse ouvertement islamophobe. Et chose attendue, cette dernière a l’indécence de s’en étonner. Même le très caustique Charlie Hebdo consacre un article à ' Une femme voilée qui veut piquer les Hauts-de-Seine à Sarko ' dans son édition du mercredi 23 février. Pour une fois, le journal est comme obligé de placer son humour au-dessus de la ceinture sans néanmoins perdre de son sarcasme !
A une semaine du vote, la réunion de ce samedi 5 mars sera l’occasion pour l’UFCN de mesurer sa capacité de mobilisation. Il s’agira donc d’un test grandeur nature sur le calibre de la machine électorale de l’UFCN.