En parallèle de l'affaire secouant le lycée musulman Averroès de Lille, un autre établissement scolaire privé musulman, cette fois installé dans le sud de la France, est menacé d'une fermeture administrative par les autorités. La ministre de l'Éducation Nationale, Nicole Belloubet, a annoncé, lundi 26 février, qu’elle a demandé la fermeture du collège musulman Avicenne, à Nice, en raison d’un « problème de financement opaque » contraire à la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République, aussi dite loi contre le séparatisme. La direction de cet établissement privé hors contrat est, depuis octobre 2022, dans l’incapacité à justifier une petite part de son financement auprès du rectorat et de la préfecture des Alpes-Maritimes.
Depuis octobre 2022, « malgré nos relances, l'établissement n'a pas été en mesure de justifier une très large partie des financements reçus au cours des années 2021-2022 », a affirmé la rectrice de l'académie de Nice, Natacha Chicot, qui souhaite la fermeture d’Avicenne. « Le motif qui pourrait entraîner la fermeture de l'établissement tient à la situation comptable et budgétaire. A ce stade, il n'y a jamais eu d'alertes sur un éventuel embrigadement ou une situation de radicalisation dans cet établissement. » Et de préciser sur X, comme l'a fait la ministre de l'Education nationale, que « cette fermeture pourrait prendre effet en fin d’année scolaire afin de permettre la rescolarisation des élèves de ce collège dans les meilleures conditions ».
La préfecture des Alpes-Maritimes a fait savoir qu’il a engagé, lundi 26 février, « le lancement de la procédure contradictoire préalable à la possible fermeture administrative de l'établissement Avicenne à Nice ». « Totale détermination à combattre toutes les expressions d'enfermement communautaire et de séparatisme », a-t-elle ajouté. « La gravité des faits qui sont reprochés au collège Avicenne démontre combien le séparatisme est à l’œuvre partout. Il doit être combattu sans relâche et avec vigueur », a soutenu le maire de Nice, Christian Estrosi.
Depuis octobre 2022, « malgré nos relances, l'établissement n'a pas été en mesure de justifier une très large partie des financements reçus au cours des années 2021-2022 », a affirmé la rectrice de l'académie de Nice, Natacha Chicot, qui souhaite la fermeture d’Avicenne. « Le motif qui pourrait entraîner la fermeture de l'établissement tient à la situation comptable et budgétaire. A ce stade, il n'y a jamais eu d'alertes sur un éventuel embrigadement ou une situation de radicalisation dans cet établissement. » Et de préciser sur X, comme l'a fait la ministre de l'Education nationale, que « cette fermeture pourrait prendre effet en fin d’année scolaire afin de permettre la rescolarisation des élèves de ce collège dans les meilleures conditions ».
La préfecture des Alpes-Maritimes a fait savoir qu’il a engagé, lundi 26 février, « le lancement de la procédure contradictoire préalable à la possible fermeture administrative de l'établissement Avicenne à Nice ». « Totale détermination à combattre toutes les expressions d'enfermement communautaire et de séparatisme », a-t-elle ajouté. « La gravité des faits qui sont reprochés au collège Avicenne démontre combien le séparatisme est à l’œuvre partout. Il doit être combattu sans relâche et avec vigueur », a soutenu le maire de Nice, Christian Estrosi.
La direction d’Avicenne s’exprime
Capture d'écran France 2
Du côté du collège Avicenne, c'est l'incompréhension qui domine, tant parmi les personnels que les élèves et leurs parents. L’annonce de Nicole Belloubet ayant été faite « sur un plateau de télévision », « la direction de l'établissement s'insurge du procédé consistant à annoncer dans les médias des mesures sans en aviser ni l'établissement ni les parents des élèves inscrits en son sein et qui plus est en plein milieu d'année scolaire », a-t-elle fait savoir dans un communiqué dans lequel elle insiste que le collège est toujours ouvert.
« Aucun reproche n'est fait sur le plan pédagogique à l'encontre de l'établissement. Il n'est jamais fait état de risque de trouble à l'ordre public ni d'enseignement contraire à l'Education nationale. », martèle Avicenne. Il n'est reproché à l'établissement « qu'un prétendu manque de transparence dans sa comptabilité. La direction de l'établissement s'inscrit en faux quant à cette accusation : le collège est suivi par un expert-comptable et tient ses comptes à jour auprès de l'administration fiscale depuis son ouverture en 2015 ».
« Aucun reproche n'est fait sur le plan pédagogique à l'encontre de l'établissement. Il n'est jamais fait état de risque de trouble à l'ordre public ni d'enseignement contraire à l'Education nationale. », martèle Avicenne. Il n'est reproché à l'établissement « qu'un prétendu manque de transparence dans sa comptabilité. La direction de l'établissement s'inscrit en faux quant à cette accusation : le collège est suivi par un expert-comptable et tient ses comptes à jour auprès de l'administration fiscale depuis son ouverture en 2015 ».
Une demande de fermeture disproportionnée
« Aucun financement ne vient de l’étranger concernant le collège Avicenne. (…) Cela n’est même pas reproché par la préfecture », a appuyé sur le plateau de BFM Nice Côte d’Azur Me Sefen Guez Guez. « L’essentiel et l’intégralité des financements proviennent des Alpes-Maritimes, de la part de particuliers établis sur le territoire » maralpin, a-t-il assuré, soulignant « la disproportion entre ce qui est reproché et la réalité de cet établissement scolaire ».
En effet, le montant qu'il est reproché au collège de ne pas parvenir à justifier représente seulement 1 % du million d'euros de budget du collège sur les cinq dernières années : il est de l’ordre d’environ 11 300 euros sur « 210 000 euros de budget en moyenne par an sur cinq ans », confirme auprès de Saphirnews Othmane Aïssaoui, président de l'association Avicenne depuis son ouverture en 2015.
Cette somme, explique-t-il, est le fruit de dons en espèces perçus lors de collectes destinées à Avicenne et organisées dans les quatre mosquées affiliées à l'Union des musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM), structure également présidée par Othmane Aïssaoui. « Nous n'allons pas demander à chaque personne donnant un ou deux euros leur identité, c'est ridicule... On assure que l'argent est franco-niçois à 99 % », assure le responsable musulman.
« Après neuf ans de travail acharné, on veut tuer le projet alors qu'il n'y a aucun problème pédagogique qui nous est reproché et que tout le monde peut témoigner de l'excellence de notre projet grâce à la réussite de nos élèves », déclare, affligé, Othmane Aïssaoui. Un rendez-vous avec la préfecture est prévu le 4 mars dans le cadre de la procédure contradictoire mais « il est probable que le sort d'Avicenne se jouera devant le tribunal administratif », juge Othmane Aïssaoui. Selon Le Figaro, l’arrêté de fermeture préfectoral serait même déjà prêt à être notifié à Avicenne le 13 mars, avec une date d’exécution portant sur la fin de l'année scolaire.
La direction du collège ne s'estime pas vaincue pour autant : elle « mettra tout en œuvre pour éviter la mesure annoncée » et entend confirmer, « une année de plus, l'excellence de son enseignement ». Ouvert en 2015, Avicenne accueille une centaine d’élèves et est, à ce jour, le seul établissement d'enseignement privé musulman des Alpes-Maritimes.
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Cette somme, explique-t-il, est le fruit de dons en espèces perçus lors de collectes destinées à Avicenne et organisées dans les quatre mosquées affiliées à l'Union des musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM), structure également présidée par Othmane Aïssaoui. « Nous n'allons pas demander à chaque personne donnant un ou deux euros leur identité, c'est ridicule... On assure que l'argent est franco-niçois à 99 % », assure le responsable musulman.
« Après neuf ans de travail acharné, on veut tuer le projet alors qu'il n'y a aucun problème pédagogique qui nous est reproché et que tout le monde peut témoigner de l'excellence de notre projet grâce à la réussite de nos élèves », déclare, affligé, Othmane Aïssaoui. Un rendez-vous avec la préfecture est prévu le 4 mars dans le cadre de la procédure contradictoire mais « il est probable que le sort d'Avicenne se jouera devant le tribunal administratif », juge Othmane Aïssaoui. Selon Le Figaro, l’arrêté de fermeture préfectoral serait même déjà prêt à être notifié à Avicenne le 13 mars, avec une date d’exécution portant sur la fin de l'année scolaire.
La direction du collège ne s'estime pas vaincue pour autant : elle « mettra tout en œuvre pour éviter la mesure annoncée » et entend confirmer, « une année de plus, l'excellence de son enseignement ». Ouvert en 2015, Avicenne accueille une centaine d’élèves et est, à ce jour, le seul établissement d'enseignement privé musulman des Alpes-Maritimes.
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