Politique

Michel Barnier nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, la gauche fulmine et proteste

Rédigé par Lina Farelli | Jeudi 5 Septembre 2024 à 17:55

Un nouveau locataire pour Matignon a été annoncé, jeudi 5 septembre, par l'Elysée en la personne de Michel Barnier, La nomination de cet homme bien ancré à droite hait hurler le Nouveau Front Populaire. Ses représentants appellent les Français à manifester leur colère samedi 7 septembre à travers le pays.



Après des semaines d’une longue attente, le nom du Premier ministre est enfin connu : c’est Michel Barnier qui a été nommé par le président de la République. L’annonce a été faite jeudi 5 septembre par l’Elysée, pour qui « cette nomination intervient après un cycle inédit de consultations au cours duquel, conformément à son devoir constitutionnel, le président s’est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement ».

Michel Barnier pourrait éviter une censure à l’Assemblée nationale, le Rassemblement national ayant indiqué que ses députés n’opposeraient pas de « censure automatique » envers un homme solidement ancré à droite qui proposait, entre autres, un « moratoire » sur l’immigration de trois à cinq ans comme un « préalable à la reprise en main de notre politique migratoire ».

A l’âge de 73 ans, cette figure des Républicains (LR), qui a été candidat à la primaire de son parti pour l’élection présidentielle de 2022, cumule les expériences politiques. Il a ainsi été tour à tour député français, sénateur, président du conseil général de Savoie, et quatre fois ministre. En outre, il a été eurodéputé, deux fois commissaire européen et, dernièrement, négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit.

Un appel à la mobilisation contre une « élection volée » lancé

Michel Barnier, qui succède au jeune Gabriel Attal, est désormais chargé par l’Elysée « de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français ». Sans surprise, les représentants et partisans du Nouveau Front Populaire (NFP) fulminent, annonçant ainsi l’adoption d’une motion de censure.

Le chef de file de La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a appelé à « la mobilisation la plus puissante que possible » samedi 7 septembre pour protester contre la nomination du nouveau Premier ministre, qui aurait dû être à leurs yeux Lucie Castets.* « La nomination de Michel Barnier est une double négation du résultat des élections. Alors que le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête des élections, le parti de Michel Barnier a fait 6,5 % aux élections législatives et a 40 députés à l’Assemblée nationale. Alors que le peuple français s’est mobilisé pour faire obstacle à l’extrême droite, le président de la République nomme un gouvernement Macron/Le Pen. Ce déni de démocratie est insupportable », a tancé le député LFI Manuel Bompard.

« Dans toutes les démocraties du monde, c’est la coalition arrivée en tête qui est appelée à former un gouvernement. Jamais le parti qui a perdu l’élection. Créer ce précédent serait dramatique et dangereux pour les institutions elles-mêmes », a dénoncé via X le secrétaire national du Parti socialiste, Olivier Faure. « La nomination de Michel Barnier n’est pas seulement un bras d’honneur au front populaire, c’est aussi un bras d’honneur au front républicain. »

*Mise à jour dimanche 8 septembre : Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté pour dénoncer le choix de Michel Barnier.

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