Affiche d'une campagne de communication, à l'initiative de la fondation Samilia (Belgique), contre la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle dans le cadre des événements sportifs internationaux.
L'effervescence, la joie et les tintamarres règnent en maîtres en Afrique du Sud, où a lieu la Coupe du monde 2010 du ballon rond, prévue pour durer jusqu'au 11 juillet. Si les supporters ne sont pas prêts de rentrer chez eux, les services d'ordre et de sécurité du gouvernement attendent, eux, impatiemment la fin du Mondial.
Et pour cause : selon une étude sud-africaine publiée en mars, le Mondial entraînerait une explosion du trafic de drogue et du trafic sexuel, surtout dans les villes-hôtes de la compétition. « La demande pour le sexe et la drogue atteint des sommets pendant ces événements de grande échelle (…) et cela « agit comme un aimant pour les trafiquants », souligne Virginia Tilley, co-auteure du rapport commandé par le Parquet général sud-africain. Quelque 500 000 spectateurs du monde entier sont attendus dans le pays où le VIH frappe près de 16 % de la population et plus de 45 % des prostituées.
Et pour cause : selon une étude sud-africaine publiée en mars, le Mondial entraînerait une explosion du trafic de drogue et du trafic sexuel, surtout dans les villes-hôtes de la compétition. « La demande pour le sexe et la drogue atteint des sommets pendant ces événements de grande échelle (…) et cela « agit comme un aimant pour les trafiquants », souligne Virginia Tilley, co-auteure du rapport commandé par le Parquet général sud-africain. Quelque 500 000 spectateurs du monde entier sont attendus dans le pays où le VIH frappe près de 16 % de la population et plus de 45 % des prostituées.
Un chiffre incertain
40 000, en plus des 30 000 déjà présentes ? Le nombre est impressionnant. Quelques jours à peine après le lancement de la compétition footballistique, difficile d'avancer des chiffres. Évoqué par le vice-président du Central Drug Autority (CDA), celui-ci reconnaissait le mois dernier dans le même temps que cette estimation n'a pas d'origine précise. Toutefois, note-t-on dans le rapport, les établissements (night-clubs et maisons closes) des villes qui accueillaient la tournée de l'équipe de rugby des Lions britanniques en 2009 « ne pouvaient répondre à toutes les demandes », malgré l'afflux des prostituées, venant d'Afrique, mais aussi d'Europe de l'Est et d'Asie.
Les enfants, cible des proxénètes
Autre inquiétude, « le Mondial se déroulant pendant les vacances, des enfants vont êtres recrutés pour se prostituer », prévient le rapport. L'Afrique du Sud est considérée comme la destination privilégiée du tourisme sexuel, notamment « pour les touristes à la recherche de filles âgées de 10 à 14 ans ». « Des enfants de familles rurales pauvres seront appâtés par des criminels leur disant qu'il y a du travail pour eux dans les grandes villes », explique le vice-président du CDA.
« Nettoyage »
En guise de mesures préventives, les autorités sud-africaines n'ont pas hésité pas à employer les grands moyens, vidant de ses carrefours non seulement les prostituées, mais aussi les mendiants et enfants des rues, en bref, tout ce qui pourrait ternir l'image du pays. Le quartier des docks, connu pour sa mauvaise réputation, s'est transformé en quartier chic avec de nouveaux commerces de luxe et des logements de haut de gamme.
Une répression renforcée qui a fait craindre les associations et organismes de santé d'une augmentation du risque d'infection, puisque les incriminés seront obligés d'agir dans la plus opaque clandestinité, alors même que la prostitution est illégale dans le pays. Les associations ont été entendues par le gouvernement, lequel a finalement décidé de lever l'illégalité de la prostitution le temps du Mondial, malgré certaines protestations. L'utilisation du préservatif en Afrique du Sud passe difficilement dans les moeurs et les traditions religieuses chrétiennes. Ce qui rend les opérations de sensibilisation plus compliquée à rendre efficaces.
Une répression renforcée qui a fait craindre les associations et organismes de santé d'une augmentation du risque d'infection, puisque les incriminés seront obligés d'agir dans la plus opaque clandestinité, alors même que la prostitution est illégale dans le pays. Les associations ont été entendues par le gouvernement, lequel a finalement décidé de lever l'illégalité de la prostitution le temps du Mondial, malgré certaines protestations. L'utilisation du préservatif en Afrique du Sud passe difficilement dans les moeurs et les traditions religieuses chrétiennes. Ce qui rend les opérations de sensibilisation plus compliquée à rendre efficaces.
La Grande-Bretagne envoie 42 millions de préservatifs
Parallèlement aux publicités positives sur le pays, des campagnes de sensibilisation ont été lancées par voie d'affichage ou de spots télévisés. Les ONG sont sur le pied de guerre, distribuant plus d'un milliard de préservatifs, avec l'aide de plusieurs pays participants, dont la Grande-Bretagne, qui a annoncé envoyer 42 millions de préservatifs.
Sur place, des associations sud-africaines avaient accusé début juin la FIFA d'« empêcher les ONG de distribuer des préservatifs et de l’information sur le VIH et les MST ». Des allégations immédiatement démenties par la FIFA, qui a riposté qu’« aucune activité de la campagne de lutte contre le VIH/SIDA n’avait été bloquée et que des millions de préservatifs et de brochures d’information sur le SIDA seront distribués durant le Mondial. »
Sur place, des associations sud-africaines avaient accusé début juin la FIFA d'« empêcher les ONG de distribuer des préservatifs et de l’information sur le VIH et les MST ». Des allégations immédiatement démenties par la FIFA, qui a riposté qu’« aucune activité de la campagne de lutte contre le VIH/SIDA n’avait été bloquée et que des millions de préservatifs et de brochures d’information sur le SIDA seront distribués durant le Mondial. »
Contre le trafic et l'esclavagisme sexuel
Mbo Mpenza, ancien joueur du RSCA (club belge), Roger Vanden Stock, président du Sporting, le politique Alain Courtois et l'ancien journaliste sportif Pierre Migisha se sont par ailleurs associés à la fondation belge Samilia, qui milite contre l'esclavagisme sexuel des femmes et des enfants, pour une campagne de sensibilisation. Le slogan : « Play the ball. Not the Woman » (en français, « Joue avec le ballon, pas avec la femme» ), avec un visuel représentant une prostituée au regard terne derrière les filets du but. La fondation plaide pour que la lutte contre la prostitution soit prise en considération dans les prochaines compétitions internationales.
L'association foot-prostitution ne date pas d'aujourd'hui. La Coupe du Monde en Allemagne, en 2006, avait également soulevé le débat, avec la construction, à proximité du grand stade, de maisons closes géantes prêtes à accueillir des milliers de prostituées.
Joué à grande échelle, le foot représente aujourd'hui le sport certes le plus rassembleur, mais aussi, hélas, aux conséquences parfois les plus désastreuses.
L'association foot-prostitution ne date pas d'aujourd'hui. La Coupe du Monde en Allemagne, en 2006, avait également soulevé le débat, avec la construction, à proximité du grand stade, de maisons closes géantes prêtes à accueillir des milliers de prostituées.
Joué à grande échelle, le foot représente aujourd'hui le sport certes le plus rassembleur, mais aussi, hélas, aux conséquences parfois les plus désastreuses.