La mosquée de Montfermeil a été inaugurée, vendredi 20 mai, en présence du maire de la commune séquano-dyonisienne. A l'image, les représentants de l'Association socioculturelle et éducative de Montfermeil (ASCEM) et de l’Association cultuelle des musulmans de Montfermeil (ACMM).
On s’est bousculé avenue des Hortensias à Montfermeil, vendredi 20 mai. Préfet, maires des communes locales, élus départementaux ou territoriaux... la liste était longue des représentants officiels présents à l’inauguration de la mosquée El Hamd après la prière hebdomadaire. La mosquée des Louanges, dont le nom a été choisi en souvenir des trois inscriptions laissées sur les murs d’un bâtiment précédent, « InchaAllah », « Bismillah », « Hamdoulilah » et dont seule la dernière a été conservée. Elles avaient été peintes par des ouvriers musulmans d’un ancien atelier de briques en fibrociment qui avaient obtenu de leur patron d’utiliser un local pour la prière.
Hocine Bekkouche, le président de l'Association socioculturelle et éducative de Montfermeil (ASCEM) et de l’Association cultuelle des musulmans de Montfermeil (ACMM), n’a pas manqué de remercier les officiels pour leur présence et s’est dit très fier de pouvoir les accueillir dans ce bâtiment entièrement financé par les fidèles « et par quelques non-musulmans de la commune qui soutenaient la création d’un lieu de culte et de culture musulmans, un lieu de vie, d’accueil et d’échange dans le cadre républicain ».
Hocine Bekkouche n’a pas oublié de remercier Xavier Lemoine, le maire de Montfermeil, pour sa présence. Le premier édile divers droite de cette commune de Seine-Saint-Denis n’a pas toujours été très favorable à l’établissement d’un lieu de culte musulman sur son territoire. Les anciens communiqués de presse de l’ACMM en témoignent. En mai 2014, l’association dénonçait notamment « le fait que la construction d’un lieu de prière devienne un objet transactionnel, voire électoraliste dans une relation forcément clientéliste ». « La mairie de Montfermeil usant de ses prérogatives, sans préalablement rechercher l’intérêt collectif des Montfermeillois, crée de fait une inégalité de traitement concernant la pratique de l’islam sur sa commune », déplorait-elle.
Hocine Bekkouche, le président de l'Association socioculturelle et éducative de Montfermeil (ASCEM) et de l’Association cultuelle des musulmans de Montfermeil (ACMM), n’a pas manqué de remercier les officiels pour leur présence et s’est dit très fier de pouvoir les accueillir dans ce bâtiment entièrement financé par les fidèles « et par quelques non-musulmans de la commune qui soutenaient la création d’un lieu de culte et de culture musulmans, un lieu de vie, d’accueil et d’échange dans le cadre républicain ».
Hocine Bekkouche n’a pas oublié de remercier Xavier Lemoine, le maire de Montfermeil, pour sa présence. Le premier édile divers droite de cette commune de Seine-Saint-Denis n’a pas toujours été très favorable à l’établissement d’un lieu de culte musulman sur son territoire. Les anciens communiqués de presse de l’ACMM en témoignent. En mai 2014, l’association dénonçait notamment « le fait que la construction d’un lieu de prière devienne un objet transactionnel, voire électoraliste dans une relation forcément clientéliste ». « La mairie de Montfermeil usant de ses prérogatives, sans préalablement rechercher l’intérêt collectif des Montfermeillois, crée de fait une inégalité de traitement concernant la pratique de l’islam sur sa commune », déplorait-elle.
Un chantier qui s'étale sur sept ans
Xavier Lemoine a mené la vie dure à l’ACMM au sujet d’une salle de prière accolée à un pavillon en invoquant le fait qu’elle n’était pas conforme aux normes de sécurité. Il avait obtenu sa démolition mais n’avait pas apporté la moindre réponse aux demandes des fidèles laissés sans lieu de culte. La suite est une succession d’assignations judiciaires du maire envers l’ACMM pour obtenir la fermeture de la « mosquée pavillon », comme l’appelaient les fidèles, et faire condamner l’association à diverses amendes.
« A côté de la difficulté, est certes, une facilité ! », dira-t-on, extraits de la sourate 94. Au cours de l’inauguration durant laquelle il n'était pas question de revenir sur les pages tumultueuses de l'histoire des relations avec la municipalité, Farid Kachour, le vice-président de l'ASCEM, est revenu rapidement sur l’histoire du projet de la nouvelle mosquée. C’est en mars 2013 que le projet prend forme dans l’esprit des pionniers. En mai de la même année, une parcelle de 2 000 m2 de terrain est achetée, avenue des Hortensias. Le permis de construire est signé par… Xavier Lemoine en juin 2014. La première pierre symbolique est posée en juin 2015, en son absence. Et l’on comprend que l’édifice est le fruit du travail de bénévoles, tous professionnels du bâtiment, tout autant que de la générosité des donateurs. « Un chantier de longue haleine », comme l’a qualifié Olivier Klein, le maire de Clichy-sous-Bois.
Sept ans après, l’édifice est bien là. Tous les officiels ont souligné que les membres de la communauté musulmane pouvaient être légitimement fiers du résultat. Chacun a rappelé que « le respect des valeurs républicaines et de la laïcité » signifiait aussi « le respect pour chacun de bénéficier de conditions dignes pour exercer son culte ».
Dans son intervention, Jacques Witkowski, préfet de Seine-Saint-Denis, a affirmé : « Notre République doit assumer les libertés religieuses alors que les autorités ont eu du mal à accompagner la création de lieux de prière pour les musulmans. Je ne suis pas sûr que nous aurions été aussi nombreux (parmi les élus, pour un événement identique, ndlr) il y a une trentaine d’années. Je me réjouis de cette évolution. »
« A côté de la difficulté, est certes, une facilité ! », dira-t-on, extraits de la sourate 94. Au cours de l’inauguration durant laquelle il n'était pas question de revenir sur les pages tumultueuses de l'histoire des relations avec la municipalité, Farid Kachour, le vice-président de l'ASCEM, est revenu rapidement sur l’histoire du projet de la nouvelle mosquée. C’est en mars 2013 que le projet prend forme dans l’esprit des pionniers. En mai de la même année, une parcelle de 2 000 m2 de terrain est achetée, avenue des Hortensias. Le permis de construire est signé par… Xavier Lemoine en juin 2014. La première pierre symbolique est posée en juin 2015, en son absence. Et l’on comprend que l’édifice est le fruit du travail de bénévoles, tous professionnels du bâtiment, tout autant que de la générosité des donateurs. « Un chantier de longue haleine », comme l’a qualifié Olivier Klein, le maire de Clichy-sous-Bois.
Sept ans après, l’édifice est bien là. Tous les officiels ont souligné que les membres de la communauté musulmane pouvaient être légitimement fiers du résultat. Chacun a rappelé que « le respect des valeurs républicaines et de la laïcité » signifiait aussi « le respect pour chacun de bénéficier de conditions dignes pour exercer son culte ».
Dans son intervention, Jacques Witkowski, préfet de Seine-Saint-Denis, a affirmé : « Notre République doit assumer les libertés religieuses alors que les autorités ont eu du mal à accompagner la création de lieux de prière pour les musulmans. Je ne suis pas sûr que nous aurions été aussi nombreux (parmi les élus, pour un événement identique, ndlr) il y a une trentaine d’années. Je me réjouis de cette évolution. »
Un budget financé localement
Ouverte aux fidèles pour le mois de Ramadan, la mosquée des Louanges est bien là. La salle de prière principale, dont le plafond est à 10 mètres de haut, est surmontée d’une coupole vitrée. Fabriquée en Turquie, elle assure une belle lumière naturelle à cette pièce de 450 m2 qui peut accueillir jusqu’à 900 fidèles. Une mezzanine permet aux femmes de prier et de suivre l’office. La chaire (mihrab) sur laquelle se place l’imam attend encore sa décoration en bois, commandée elle aussi en Turquie.
Zakia Artabas, l’architecte, a favorisé la lumière naturelle dans toutes les pièces. Le bâtiment est doté de 273 vitres ornées de moucharabieh gravés dans le verre. Aux deuxième et troisième étages, cinq salles permettront bientôt d’accueillir les quelque 500 élèves des cours de langue arabe et de soutien scolaire. « Nous voulons les aider à devenir des citoyens à part entière. Il faut qu’ils réussissent à l’école », précise Farid Kachour.
Extérieurement, l’architecture est sobre et s’intègre facilement au quartier pavillonnaire. Mais l’édifice possède des éléments « qui indiquent d’emblée qu’il s’agit bien d’une mosquée », souligne le vice-président de l'ACMM : un minaret, un dôme, des arcades, des moucharabiehs. Devant le bâtiment, côté rue, cinq palmiers ont été plantés. Ils seront bientôt dotés d’une inscription en bronze expliquant qu’ils symbolisent les cinq piliers de l’islam.
Derrière l'édifice, les fidèles attendent avec impatience que les arbres et les plants disposés par une paysagiste poussent suffisamment pour assurer ombre et discrétion renforcée. Coût total du projet : 7,8 millions d’euros, entièrement versés par des habitants de la commune et des communes voisines, sans aucun financement de l’étranger. Reste à rassurer les voisins qui s’inquiètent déjà du manque d'espace pour accueillir les voitures des fidèles. Le parking souterrain ne possède en effet que 50 places. La mosquée compte donc sur les fidèles pour respecter les règles élémentaires de stationnement aux abords de la mosquée.
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