Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) avait, un temps, recommandé une mise en bière immédiate des personnes décédées du coronavirus, impliquant notamment la non-possibilité pour le personnel funéraire musulman de faire les toilettes rituelles adéquates pour les défunts dont ils ont la charge.
Les premières recommandations du HCSP avaient alors fait l'objet d'avis religieux du Conseil français du culte musulman (CFCM) et du Conseil théologique musulman de France (CTMF) validant, du point de vue musulman, l'impossibilité d'accomplir les toilettes rituelles habituelles sur les défunts en temps d'épidémie, à des fins de préservation de la vie.
Saisie par la Direction générale de la santé, l’instance a émis, mardi 24 mars, un nouvel avis relatif à la prise en charge du corps d’un patient « cas probable ou confirmé Covid-19 ». « Au vu des connaissances disponibles en février et du caractère encore émergent du virus, cet avis (du 18 février) préconisait des mesures maximalistes », explique le HCSP en préambule. « L’évolution des connaissances, de l’épidémie (avec le passage en stade épidémique de niveau 3) et du nombre de décès ainsi qu’un taux de mortalité plus faible par rapport à des infections dues à d’autres coronavirus (SRAS, MERS-CoV) rend caduc » son premier avis.
Les premières recommandations du HCSP avaient alors fait l'objet d'avis religieux du Conseil français du culte musulman (CFCM) et du Conseil théologique musulman de France (CTMF) validant, du point de vue musulman, l'impossibilité d'accomplir les toilettes rituelles habituelles sur les défunts en temps d'épidémie, à des fins de préservation de la vie.
Saisie par la Direction générale de la santé, l’instance a émis, mardi 24 mars, un nouvel avis relatif à la prise en charge du corps d’un patient « cas probable ou confirmé Covid-19 ». « Au vu des connaissances disponibles en février et du caractère encore émergent du virus, cet avis (du 18 février) préconisait des mesures maximalistes », explique le HCSP en préambule. « L’évolution des connaissances, de l’épidémie (avec le passage en stade épidémique de niveau 3) et du nombre de décès ainsi qu’un taux de mortalité plus faible par rapport à des infections dues à d’autres coronavirus (SRAS, MERS-CoV) rend caduc » son premier avis.
Les toilettes rituelles possibles sous couvert de précautions
« Le risque infectieux ne disparait pas immédiatement avec le décès d’un patient infecté ; mais les voies de transmission sont réduites, et en particulier la voie respiratoire, qui constitue le mode principal de transmission » du coronavirus, note le HCSP. Toutefois, « les précautions standard doivent être appliquées lors de la manipulation de tout corps d’une personne décédée ».
En conséquence, des interdictions que le HCSP avait recommandées sont appelées à être levées. Les toilettes rituelles des défunts dont la contamination au Covid-19 est probable ou confirmée sont désormais possibles pour le personnel funéraire dès lors qu’il est « équipé d’une tenue de protection adaptée (lunettes, masque chirurgical, tablier antiprojection, gants à usage unique) ».
« Si un impératif rituel nécessite la présence active de personnes désignées par les proches, cela doit être limité à deux personnes au maximum, équipées comme le personnel en charge de la toilette, de l’habillage ou du transfert dans une housse, après accord de l’équipe de soins ou du personnel de la chambre mortuaire ou funéraire, selon le lieu de sa réalisation », précise le HSCP.
En conséquence, des interdictions que le HCSP avait recommandées sont appelées à être levées. Les toilettes rituelles des défunts dont la contamination au Covid-19 est probable ou confirmée sont désormais possibles pour le personnel funéraire dès lors qu’il est « équipé d’une tenue de protection adaptée (lunettes, masque chirurgical, tablier antiprojection, gants à usage unique) ».
« Si un impératif rituel nécessite la présence active de personnes désignées par les proches, cela doit être limité à deux personnes au maximum, équipées comme le personnel en charge de la toilette, de l’habillage ou du transfert dans une housse, après accord de l’équipe de soins ou du personnel de la chambre mortuaire ou funéraire, selon le lieu de sa réalisation », précise le HSCP.
La possibilité de voir les visages des défunts offerte aux familles
Aussi, « les proches peuvent voir le visage de la personne décédée dans la chambre hospitalière, mortuaire ou funéraire, tout en respectant les mesures barrière définies (…) pour chaque lieu ».
Quant aux effets personnels de la personne décédée, « s’ils ne peuvent pas être lavés à plus de 60°C pendant au moins 30 minutes ou désinfectés », ils doivent être « mis dans un sac plastique fermé pendant 10 jours ».
L’avis (à télécharger plus bas) détaille les bonnes pratiques à suivre pour la prise en charge des décès selon que le décès soit survenu dans un hôpital, dans un EHPAD ne disposant pas d’une chambre mortuaire ou encore au domicile. En revanche, comme recommandé dans l’avis du 18 février, aucun acte de thanatopraxie (soins de conservation des corps) ne doit être pratiqué.
A travers ses recommandations, le HCSP entend ainsi prendre en compte, dans la prise en charge des personnes décédées, la nécessité « de respecter la stricte observance des règles d’hygiène et de mesures de distance physique, mais aussi de respecter dans leur diversité les pratiques culturelles et sociales autour du corps d’une personne décédée, notamment en ce qui concerne la toilette rituelle du corps par les personnes désignées par les proches, ainsi que la possibilité pour ceux-ci de voir le visage de la personne décédée avant la fermeture définitive du cercueil »..
* Mise à jour : L'avis du HCSP est non-contraignant. Les autorités locales de même que les hôpitaux peuvent ne pas appliquer ses recommandations s'il est jugé que le risque de contamination est trop grand pour accomplir des rites. Une disposition compatible avec le droit musulman selon le CFCM au nom de la préservation de la vie.
Nouvelle mise à jour : Le CFCM recommande de ne pas pratiquer les toilettes rituelles des morts du Corona virus, voici pourquoi
Quant aux effets personnels de la personne décédée, « s’ils ne peuvent pas être lavés à plus de 60°C pendant au moins 30 minutes ou désinfectés », ils doivent être « mis dans un sac plastique fermé pendant 10 jours ».
L’avis (à télécharger plus bas) détaille les bonnes pratiques à suivre pour la prise en charge des décès selon que le décès soit survenu dans un hôpital, dans un EHPAD ne disposant pas d’une chambre mortuaire ou encore au domicile. En revanche, comme recommandé dans l’avis du 18 février, aucun acte de thanatopraxie (soins de conservation des corps) ne doit être pratiqué.
A travers ses recommandations, le HCSP entend ainsi prendre en compte, dans la prise en charge des personnes décédées, la nécessité « de respecter la stricte observance des règles d’hygiène et de mesures de distance physique, mais aussi de respecter dans leur diversité les pratiques culturelles et sociales autour du corps d’une personne décédée, notamment en ce qui concerne la toilette rituelle du corps par les personnes désignées par les proches, ainsi que la possibilité pour ceux-ci de voir le visage de la personne décédée avant la fermeture définitive du cercueil »..
* Mise à jour : L'avis du HCSP est non-contraignant. Les autorités locales de même que les hôpitaux peuvent ne pas appliquer ses recommandations s'il est jugé que le risque de contamination est trop grand pour accomplir des rites. Une disposition compatible avec le droit musulman selon le CFCM au nom de la préservation de la vie.
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