Les tensions entre l’Association Fraternité de Montrouge (AFM) et la mairie sont au plus haut depuis le nouvel arrêté de fermeture, décrété en février, de l'unique mosquée de la ville de Hauts-de-Seine.
« Touche pas à ma mosquée ! » C’est derrière ce slogan que l’Association Fraternité de Montrouge (AFM) appelle, depuis quelques jours, à la mobilisation les musulmans de leur commune des Hauts-de-Seine, en région parisienne. Elle entend protester contre l’arrêté visant à la fermeture de leur lieu de culte (à télécharger plus bas), décrété par la mairie le 14 février dernier. Cet arrêté, qui interdit l’accès du local au public, en suit d’autres, prononcés par le passé, contre l’unique mosquée de la ville.
Le conflit ne date en effet pas d’aujourd’hui. Les ennuis pour l’AFM, fondée en 2002, ont vraiment commencé dès 2007 lorsque le maire (UDI) Jean-Loup Metton, en place depuis 1994, décide d’émettre un premier arrêté de fermeture. « On nous a reproché les travaux d’aménagement intérieur » effectué dans le local, un ancien garage automobile de 120 m², dont l’association est pourtant propriétaire depuis 2005, nous explique Amine Brahmi, trésorier de l’AFM.
Le conflit ne date en effet pas d’aujourd’hui. Les ennuis pour l’AFM, fondée en 2002, ont vraiment commencé dès 2007 lorsque le maire (UDI) Jean-Loup Metton, en place depuis 1994, décide d’émettre un premier arrêté de fermeture. « On nous a reproché les travaux d’aménagement intérieur » effectué dans le local, un ancien garage automobile de 120 m², dont l’association est pourtant propriétaire depuis 2005, nous explique Amine Brahmi, trésorier de l’AFM.
La sécurité, prétexte au rejet des musulmans pour l’AFM
« On nous avait informés qu’il fallait obtenir une autorisation préalable auprès de la mairie mais nous avons estimé qu’on n’en avait pas besoin, nous avons seulement fait des travaux a minima pour permettre d’exercer nos activités. » Sauf que, pour le maire, le local n’est « pas aux normes de sécurité », poursuit le trésorier. Le maire récidive alors en 2009 en assignant en justice l’AFM pour « violation aux dispositions du Code de l’urbanisme ».
La commission de sécurité indépendante mandatée par l’AFM avait « balayé » les arguments de M. Metton, raconte M. Brahmi, mais le tribunal correctionnel de Nanterre, après avoir condamné « à titre symbolique » l’AFM, avait finalement décidé de prononcer une dispense de peine.
La commission de sécurité indépendante mandatée par l’AFM avait « balayé » les arguments de M. Metton, raconte M. Brahmi, mais le tribunal correctionnel de Nanterre, après avoir condamné « à titre symbolique » l’AFM, avait finalement décidé de prononcer une dispense de peine.
« Une attitude discriminatoire » du maire
Quatre ans plus tard, l’histoire se répète et un nouvel arrêté anti-mosquée est émis, s'appuyant notamment sur l'avis défavorable de la commission communale de sécurité rendu en juillet 2013. Mais « cette commission est partiale. (...) On ne veut pas nous reconnaître. La mairie refuse de nous faire figurer dans l’annuaire des associations et nous empêche de participer au Forum (annuel, ndlr) des associations de la ville », soulevant « le caractère cultuel » de l’AFM, qui constate pourtant « la présence d’associations chrétiennes » au Forum et dans l'annuaire, nous dit M. Brahmi. Il accuse de ce fait le maire d’avoir « une attitude discriminatoire » envers les musulmans, à qui leur est aussi refusé la mise à disposition de salles lors des fêtes de l'Aïd al-Fitr et de l'Aïd al-Adha.
Les fidèles « pensaient à juste titre qu’en acquérant ce local selon leurs propres moyens, sans aucune aide ni subvention publique, ils pourraient pratiquer dignement leur religion », déplore l’AFM dans un communiqué. Jean-Loup Metton estime, selon l’association, qu’« il n’y a pas lieu de laisser installer une salle de prière à Montrouge, étant donné que, d’une part, les musulmans ne constitueraient qu’une minorité dans la commune et, d’autre part, qu’il existe une mosquée dans la commune voisine de Bagneux vers laquelle les musulmans de Montrouge devraient plutôt se diriger ».
« Aussi préfère-t-il user d’intimidations, d'entraves et de procédures afin d’empêcher toute initiative musulmane de prospérer au sein de la commune. Pourtant, de tels agissements sont contraires aux lois de la République, en ce sens qu’ils portent directement atteintes aux droits fondamentaux, qu’ils restreignent l’exercice des libertés publiques de chaque citoyen (…) et qu’ils menacent la paix sociale en attisant les tensions à des fins électoralistes », lit-on également dans leur communiqué.
Les fidèles « pensaient à juste titre qu’en acquérant ce local selon leurs propres moyens, sans aucune aide ni subvention publique, ils pourraient pratiquer dignement leur religion », déplore l’AFM dans un communiqué. Jean-Loup Metton estime, selon l’association, qu’« il n’y a pas lieu de laisser installer une salle de prière à Montrouge, étant donné que, d’une part, les musulmans ne constitueraient qu’une minorité dans la commune et, d’autre part, qu’il existe une mosquée dans la commune voisine de Bagneux vers laquelle les musulmans de Montrouge devraient plutôt se diriger ».
« Aussi préfère-t-il user d’intimidations, d'entraves et de procédures afin d’empêcher toute initiative musulmane de prospérer au sein de la commune. Pourtant, de tels agissements sont contraires aux lois de la République, en ce sens qu’ils portent directement atteintes aux droits fondamentaux, qu’ils restreignent l’exercice des libertés publiques de chaque citoyen (…) et qu’ils menacent la paix sociale en attisant les tensions à des fins électoralistes », lit-on également dans leur communiqué.
L’AFM attaque le maire en justice
La municipalité a toujours refusé le dialogue avec l’AFM depuis des années, nous assure M. Brahmi. Sollicitée, elle n’a pas répondu à notre demande pour le moment.
En théorie, le délai avant la mise à exécution de l’arrêté est de deux mois. Il est dépassé depuis le 14 avril, mais « le maire est en droit de saisir les forces de l'ordre pour mettre ce décret en application », indique l’AFM, qui nous annonce avoir lancé, le 11 avril, une procédure judiciaire contre le maire pour « abus de pouvoir » dans le but de retoquer ses décisions à leur encontre.
« Face à ces manœuvres honteuses et scandaleuses », l’AFM appelle les Montrougiens et leurs concitoyens des communes avoisinantes à prendre part à une marche, samedi 27 avril, qui partira de la mosquée, dès 14 h 30, pour s’achever devant le parvis de l’hôtel de ville. « Cette marche a pour but de rappeler au maire que nous condamnons fermement de telles pratiques et que nous souhaitons vivre dans un climat de sérénité, de dialogue social et de solidarité », déclare l’AFM, qui s’est déjà assurée du soutien du prêtre de l’église principale de Montrouge.
En théorie, le délai avant la mise à exécution de l’arrêté est de deux mois. Il est dépassé depuis le 14 avril, mais « le maire est en droit de saisir les forces de l'ordre pour mettre ce décret en application », indique l’AFM, qui nous annonce avoir lancé, le 11 avril, une procédure judiciaire contre le maire pour « abus de pouvoir » dans le but de retoquer ses décisions à leur encontre.
« Face à ces manœuvres honteuses et scandaleuses », l’AFM appelle les Montrougiens et leurs concitoyens des communes avoisinantes à prendre part à une marche, samedi 27 avril, qui partira de la mosquée, dès 14 h 30, pour s’achever devant le parvis de l’hôtel de ville. « Cette marche a pour but de rappeler au maire que nous condamnons fermement de telles pratiques et que nous souhaitons vivre dans un climat de sérénité, de dialogue social et de solidarité », déclare l’AFM, qui s’est déjà assurée du soutien du prêtre de l’église principale de Montrouge.